Bonne fête Modeste !
Modeste, ça c'est le pompon,
n'a vraiment aucune ambition !
Qu'on rit, qu'on peste, c'est selon,
toujours il reste dans ses gonds.
Nul geste d'exaspération :
c'est une espèce de champion.
Quand le molestent les bougons,
il encaisse sans réaction.
Jamais un zeste de passion,
sans cesse il garde son aplomb.
Et sans conteste, les pulsions
le laissent froid comme glaçon.
Mais qu'est-ce qu'il espère, au fond,
avec sa tendresse d'ourson ?
Il empeste la compassion.
On le déteste : il est trop bon !
Qu'un jour il baisse pavillon
et que le stress et l'émotion
par faiblesse aient enfin raison
de la noblesse de son fond !
Sa gentillesse de mouton
- Oh tristesse et désolation ! -,
délaissée sans modération
attestera sa mutation.
Sans mollesse, avec conviction,
- ne caressez pas d'illusions ! -
vos bassesses et votre oppression
seront promesses de gros gnons !
Modeste et Pompon - André Franquin - Le monde de Franquin
Les Innocents - un homme extraordinaire
Sempé