QCM : il / elle parle mal
J'ai posé dernièrement la question au psychologue qui intervient – de plus en plus rarement – à l'école :
"Est-ce qu'il y a vraiment de plus en plus d'enfants qui ont des difficultés de langage, ou bien est-ce qu'on s'en occupait moins avant ?"
Il faut dire que je constate un "boum" des installations d'orthophonistes, avec une liste d'attente longue comme le bras.
Mon hypothèse est qu'il y a de moins en moins d'enfants dans chaque famille, et que les enfants ne sortent plus jouer avec les autres dans la rue. Moi petit, j'étais dehors tout le temps, et il y avait – baby boom oblige – une sacrée marmaille de tous âges dans ma rue !
Aujourd'hui les enfants passent beaucoup de temps devant un écran, et malheureusement ni la tablette, ni la télé, ni l'ordinateur ne leur demandent encore de leur parler.
Lui – le psy – m'a répondu que l'essor des orthophonistes est allé de pair avec la raréfaction dans les écoles des Réseaux d'Aide aux Enfants en Difficulté. (RASED, ça veut dire effacé ou quoi ? Nom prédestiné). Mais tout de même, il ne m'a pas convaincu.
Nous sommes tombés d'accord sur le fait que les interactions sociales diminuent (même entre adultes), ce qui ne favorise pas le développement du langage chez les enfants (et les adultes). On parle moins avec ses voisins – d'où le besoin de faire "la fête des voisins" une fois par an ? -, moins de commerces de proximité où l'on se rendait chaque jour. L'école est devenue un des seuls lieux de "socialisation" pour certains enfants. Et à 28 par classe, le dialogue avec l'adulte est réduit – mais ce maximum est illusoire – à trois minutes en moyenne par enfant et par jour !
Alors pour les enfants dont les parents ne savent pas qu'il faut parler à son enfant, et surtout l'écouter, ben ça prend(ra) plus de temps !
L'Affaire Louis Trio – Pas besoin de parler
Aurélien Desgarceaux - Pas besoin de parler