Les alignements de Carnac
relire ici : "Mais n'y raquèrent zéro !" (septembre 2017)
C’est sous un magnifique ciel bleu que nous décidons d'aller jusqu'aux alignements de Carnac en cette fin de matinée du dimanche 22 octobre 2017.
Cela faisait un moment que nous voulions y retourner, toujours admiratifs mais avec la peur d'être déçus par les protections installées depuis.
Premier arrêt à Kergavat. Là juste à la sortie de Plouharnel, sur la gauche, au bord de la route, un dolmen !
Arrivés à Carnac "lieu des pierres", nous nous garons à la Maison des mégalithes.
Les alignements sont partagés en plusieurs groupes distincts. D’ouest en est, nous avons longé :
- les alignements du Ménec et le Toul-chigan
- les alignements de Kermario et le Manio
- les alignements de Kerlescan
Sur le site des alignements du Ménec, les lieux sont clos, aussi bien pour protéger les mégalithes de l’afflux de touristes que pour permettre à la flore de se restaurer : ils sont en accès libre en très basse saison uniquement. Mais là le portillon est bien fermé.
Nous prenons le temps de nous promener tranquillement sur le sentier aménagé le long du grillage - pas très haut ceci dit. Le site est toujours aussi beau !
Les formes tourmentées de certains menhirs sont photogéniques. Ces immenses pierres ont sans doute été retaillées à différentes époques, en fonction des besoins des bâtisseurs du coin.
Nous reprenons la voiture pour rejoindre les alignements de Kermario, avec des menhirs plus grands. Le site est en accès libre.
Nous avons la chance de pouvoir déambuler tranquillement parmi eux, les observer de plus près et admirer leur forme parfois tordues et surtout jouer à y deviner des formes et des personnages !
C'est non seulement beau mais envoûtant. Les tailles varient, du gros caillou à la colonne de pierre, dans un désordre savamment ordonné. Ceci dit la logique des variations d'espacement, de taille n'est pas très claire …
Les menhirs - et encore plus les dolmens - sont pour moi une grande source d'émotion. Je ne sais pas trop à quoi c'est dû : la marque du temps (quelques milliers d'années), un côté immuable dans ce monde qui paraît changer si vite… L'impression aussi que nous ne sommes pas si différents de ces Êtres qui croyaient en quelque chose de transcendant… Et quand je constate les ravages des religions encore aujourd'hui, avons-nous tellement évolué ?
Ces vestiges du passé demeurent encore un mystère : édifices mortuaires, observatoires astronomiques, lieux de cultes… Ces pierres ont-elles des pouvoirs ? Quelqu'un en tout cas semble le penser, en pleine méditation, les mains posées sur un menhir préalablement sélectionné.
Ça m'émeut en tout cas. Plus qu'une cathédrale ou un cimetière.
Déployer autant de moyens et d'énergie ! Quelle religion bâtit aujourd'hui de façon aussi positive, avec la même ferveur, le même engagement ? A vous dégoûter - à ME dégoûter ! - de toute croyance !
Qu'il est agréable de profiter du calme et de l’atmosphère particulière du site ! Cette balade au milieu des menhirs a un côté un peu magique.
Nous ne continuons pas jusqu'au Vieux Moulin transformé en tour d’observation, trop de monde !
Et puis, nous pouvons nous rendre compte de la grandeur des alignements même d'en bas.
Entre les alignements de Kermario et de Kerlescan, au lieu-dit Le Manio, nous nous arrêtons sur le petit parking proche du centre équestre et prenons le petit chemin en direction du site du Manio (quelques minutes de marche tranquille dans les bois) jusqu’au quadrilatère et au géant du Manio.
Au bout du chemin se trouve un lieu un peu surprenant : un alignement de pierres dressées, disposées en rectangle.
A proximité, le géant du Manio se dresse, solitaire. Le lieu n'incite pas vraiment à la contemplation - les visiteurs y sont trop bruyants.
Les deux Géants de Kerzerho à Erdeven nous ont beaucoup plus impressionnés.
Nous poursuivons notre route le long du Manio, puis filons vers les alignements de Kerlescan.
Dans cette lande bretonne, le temps semble suspendu.
Nous déambulons tranquillement et continuons à deviner des personnages parmi ces observateurs muets à la forme souvent biscornue.
J'aime ces pierres. Parce que peut-être je suis plus sensible à ce qui est une création humaine. Comme les villes, par exemple : on y trouve toujours de la beauté, au milieu d'un paquet de mochetés !
Je vois la nature à l'œuvre très souvent lorsque je me promène en bord de mer. Mais les Humains sont aussi capables de belles choses, qui perdurent. C'est ma part d'optimisme qui parvient de temps en temps à émerger de mon pessimisme indéfectible. Lui se repaît goulûment de tout ce qui lui tombe sous les yeux ou dans l'oreille aux "actualités".
En cette période de l'année, ce champs de menhirs fait penser à des pierres tombales.
Le temps magnifique nous a permis de profiter pleinement de notre promenade. Après quelques kilomètres de marche, nous en avons plein les yeux, plein l’appareil photo et plein les baskets ! A aucun moment, nous n'avons croisé Obélix...
Connaître les alignements de Carnac
Les mégalithes dans le monde
Menhirs ("pierres levées") ou dolmens ("pierres couchées" ? Je ne suis pas bretonnant…), vous êtes des repères stables dans cette époque mouvante, dans laquelle je ne retrouve pas souvent mes… valeurs. (Mot fourre-tout, auquel j'aimerais trouver un meilleur synonyme.)