Dit qu'si on erre : "(très) profondément"
Ou bien c'est l'époque, ou bien c'est moi qui suis obsédé...
Depuis peut-être quinze ans, à chaque début d'année scolaire, je dois faire passer à mes élèves de Grande Section les épreuves du PAL. Bon d'accord, ça veut dire "Plan Académique Langage", mais qu'on ne me dise pas que celui qui a trouvé cet acronyme au sein d'un sous-bureau sous-ministériel n'a pas été peu fier de lui !
En plus du supplice de subir des évaluations à peine la rentrée faite, mes élèves finiront bien – comme moi – par en avoir plein le cul qu'on se serve d'eux (via mon truchement ?) comme cobayes pour justifier je ne sais quelle réformette dont le seul intérêt est d'assurer la postérité du nom du ministre en date.
Depuis quelques temps - 2017 ? -, j'ai relevé l'apparition d'un nouveau tic de langage dans la bouche de nombreux responsables économiques et surtout politiques. Il s'agit donc du mot "profondément", le plus souvent accolé au superlatif "très" qui n'est là que pour attester de la sincérité absolue et indiscutable du locuteur.
"Je crois très profondément" paraît être une bonne introduction pour convaincre le plus efficacement son auditoire.
Moi, s'il y a quelque chose que "je crois très profondément", quand j'entends ça, c'est que les conseillers en communication qui ont exhumé puis remis au goût du jour et enfin propagé cette entrée en matière n'ont en vérité qu'un seul but : nous faire avaler ce qu'on veut nous mettre "très profondément" !
Médiapart - Le blog de Paul Cassia - 10 décembre 2019 : quand les grands esprits se rencontrent ?...
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