Au Festival Photo de la Gacilly - Dimanche 2 août 2020
Tous les ans depuis… bref, d'habitude le premier dimanche d'août, c'est la Grande Parade du FIL (Festival Interceltique de Lorient).
Cette année qui devait être celle du cinquantenaire honorant la Bretagne, le coronavirus en a décidé autrement. Comme un peu partout, le festival a été annulé (reporté ?). Et du coup l'autocollant 2020 devient "collector", comme aiment à le faire croire les marketteurs de tout poil.
Celui de la Gacilly non, consacré à l'Amérique latine (drôle de nom d'ailleurs pour une contrée à 90% hispanophone, et puis lusophone un peu aussi, au Brésil) se tient du 1er juillet au 31 octobre. Seules concessions à la pandémie : il y a moins d'espaces d'exposition… et il faut porter un masque même dans la rue.
Par parenthèses, je ne suis pas doué pour prendre les gens en photo, alors j'attends avec impatience - comme tout un chacun – la fin de cet épisode pour admirer les épreuves de ceux qui auront réussi à saisir ces moments qui nous paraissaient inconcevables ailleurs qu'en Asie il y a six mois à peine.
Comme l'an dernier, environ seule une moitié des expos ont trouvé mes faveurs. Nous les avons visitées dans le désordre malgré les conseils de Lucien, très présent.
Il paraît que Margerin est un "local" (mais on en avait déjà eu l'intuition en 2019), et il a réalisé tout plein de panneaux rigolos d'information et de prévention.
Franck Margerin à la Gacilly
Bref nous avons commencé par le numéro 5, Pablo Corral Vega. Je n'ai pas été spécialement touché par les photos mais plutôt par le message sur la disparition programmée de civilisations bouffées par le "progrès".
Ce fut également le cas pour les apiculteurs de Nadia Shira Cohen ou les traces de la destruction de la forêt d'Amazonie par Carolina Arantes.
Les Gauchos de Tomás Munita m'ont par contre laissé totalement froid. Quelques clichés un peu trop "poussés" n'y ont pas été pour rien.
Idem pour les photos hyperréalistes de Marcos López, un peu "too much".
Mais je ne vais pas épiloguer sur ceux qui ne m'ont pas attiré, allez donc vous faire une opinion sur place !
Passons au meilleur, avec en premier lieu la série de photos de Sebastião Salgado prise en 1986 à la mine de Serra Pelada au Brésil. J'ai vraiment pris claque ! Le fort contraste du noir et blanc transforme les hommes boueux en statues de terre. Le propos est fort, les images bouleversantes.
Plus loin, Emmanuel Berthier nous touche par la familiarité des paysages bretons. La photo de l'essor d'un héron repu est notamment fantastique.
Les animaux marins de Greg Lecœur sont également impressionnants de netteté. Certaines photos paraissent même avoir été réalisées en 3D sur un ordinateur.
Pour Luisa Dörr, ce qui frappe, c'est le gigantisme des tirages et les couleurs, mais je ne suis pas très portraits…
A l'inverse, Cássio Vasconcellos et ses photos aériennes - trafiquées ou pas – attaquent la société de consommation avec une bonne dose d'humour.
Dernière expo avec les collégiens du Morbihan : tout n'est pas extraordinaire, mais ça me donne des idées…
Au bout de deux heures, bien gavés d'images, une pause café s'impose : on reviendra l'an prochain.
Courez-y !
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