Krollebitches de JCMenu
Dans ce bouquin, Menu raconte sa vie avec la bande dessinée, depuis tout petit jusqu'à la parution de son premier fanzine à 17 ans.
Je l'avais déjà emprunté à la médiathèque en 2017, et je viens de me l'offrir à Paris. Je le trouve passionnant de bout en bout pour plusieurs raisons.
D'abord il a quasiment mon âge (à 2 ans près). Nous n'avons évidemment pas la même histoire, mais ses références me parlent, question de génération. J'ai souvent parlé de ce gars qui me plaît bien (enfin, ce qu'il fait…).
- Trondheim ou Menu ? - 18 juillet 2015
- Au Menu - 31 janvier 2016
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Ses premiers émois, il les connaît avec Spirou (le journal) qui existe toujours. Moi, je ne le lisais pas. Mais depuis quelques années, je le feuillette à la médiathèque, surtout pour la planche de "Game over" de Midam, que je trouve tordante chaque fois (alors que ça joue tout le temps sur le même ressort).
Moi c'était Junior, un ersatz de Tintin, mais le l'ai déjà raconté plein de fois ici.
Puis il est passé à Fluide Glacial et Métal Hurlant.
Fluide, je n'y ai été abonné qu'à partir de l'âge de 20 ans. Pour le reste, les références ne me sont venues que bien après. Quand j'en étais encore à lire Pif chez Dédé, et aussi un tas de petites BD de kiosque à deux balles, lui découvrait les auteurs grands et moins grands dans toutes ces revues.
Une autre grande différence, c'est que c'est très jeune qu'il a commencé à réaliser des bandes dessinées lui-même. Mon pauvre Caramel n'existe que depuis 2008 (?) et se cantonne à ses 4 cases. Lui s'est lancé tout de suite dans des récits au long cours, achevés ou laissés en plan au bout de quelques pages. Et il a toujours su qu'il ferait de la bande dessinée plus tard.
Ça ne m'a pas tenté avant l'âge de 45 ans. Et je me suis fait une raison depuis longtemps !
Moi aussi j'aimais beaucoup dessiner quand j'étais petit, comme tous les enfants d'ailleurs. Mais j'ai arrêté en passant au collège (comme les autres), et puis ça m'est revenu un peu au lycée. "Pif" – enfin, Pierre-Yves – m'avait appris à dessiner Gai Luron, et puis j'ai dû essayer de recopier d'autres dessins aussi. Mais ça s'est cantonné à gribouiller pendant les cours au lycée, puis à la fac, puis à l'Ecole Normale.
Ses œuvres, je suis tombé dessus il y a une dizaine d'années, et elles me passionnent depuis. Surtout ses écrits d'ailleurs : "l'éprouvette", "plates bandes" et "la bande dessinée et son double", sa thèse que je relirai sûrement bientôt une troisième fois. Ces livres m'ont ouvert à tout un pan de la bande dessinée indépendante.
Ses travaux dessinés me plaisent bien aussi : ce n'est pas très "léché", mais ça paraît accessible, presque faisable ! Et puis c'est inspiré, exigeant, un peu – parfois beaucoup – subversif. Il se cantonne souvent au format court, ça me va bien aussi.
J'espère qu'il sortira une "suite" à ce bouquin, où il raconterait ses débuts professionnels. Je sais d'avance que ça me passionnerait aussi.