Rad'Art 2021
J'avais téléchargé le programme, et ce dimanche matin, je le consulte enfin. A Port-Louis, seul l'atelier de Roger Dimanche m'attire, et à Riantec seulement "les ateliers de la petite mer" : gravure et dessin.
A Locmiquélic par contre, de la photo, du dessin, de la bande dessinée, du collage, et bien sûr Monsieur QQ !
Va donc pour Locmiquélic, on verra après.
Et là, j'en ai fait 10 !
Atelier 1, Roger Tiphangne.: nous y étions déjà passés l'an dernier. Ses photos de voyages ne m'avaient pas trop impressionné, mal mises en valeur au sol de sa petite véranda. Il présente également des dessins au feutre : lignes, arabesques au trait noir délimitant des zones de couleurs vives, un petit air de Miro, ce qu'il reconnaît. Assez disert, il nous parle musique, voyages, poésie.
Les ateliers 2 et 3 ne nous ont pas vraiment enchantés, passons.
Atelier 4, je piaffe (!) d'impatience : les "Wired piafs" de Monsieur QQ que je me suis offert l'an dernier enchantent mon salon. Son atelier - pas terminé l'an dernier - est une caverne d'Ali Baba, et le baba, c'est moi ! Nous retrouvons avec plaisir ses oiseaux, ses bateaux, ses nuages. Et puis d'autres images de la mer : poulpes, scaphandriers, mouettes… un enchantement, toujours ce petit côté Moebius ou plutôt Caza des débuts. Je manque de craquer pour ce poulpe qui me rappelle un peu le style du Nemo de Brüno, mais je reste raisonnable : une esquisse de bateaux, et un carnet de travaux préparatoires sur les Fom (Formes Organo-Mécaniques) me contenteront. Lui aussi d'ailleurs, heureux que je m'intéresse à ce "carnet de brouillons". D'autres sérigraphies me font de l'œil mais mon budget - tout comme la surface de mes murs - est limité.
Nous quittons le quartier de Pen Mané pour nous rapprocher du Port Sainte-Catherine. A "la Persévérante", nous tombons sur Thierry (qui n'expose pas cette fois) en grande conversation avec Mathias Rebuffé. J'avais déjà vu ses bandes dessinées en 2020. Et comme souvent, je déplore le passage à la couleur, surtout quand elle est faite à l'ordinateur.
Les peintures de Fabrice Thomas sont assez bluffantes : réalisées comme des collages, mais dont tous les détails - copiés sur des BD et des publicités anciennes - sont en fait peints sur bois. Un petit côté "Chercher Charlie à message (plutôt anti-mondialiste, ou au moins revendicatif).
Les sculptures en acier de Nathalie Pitel sont impressionnantes également, avec un faible de ma part pour ses vagues.
Catherine Raoulas n'expose pas ici cette année, mais là voilà quand même sur un fourgon garé devant "La Persévérante"…
En remontant vers le centre, nous passons devant l'atelier 8 : peinture. Je ne comptais pas m'arrêter mais bon…
La première impression sur le travail de Yo Weber-Diederichs est plus que bonne. Ça ressemble à de la calligraphie, c'est élégant, soigné, fin. On sent le geste, le mouvement. Il nous aborde pour nous expliquer sa technique, sa démarche, inverse en fait de la japonaise qui - il nous l'apprend – est fondée sur la lenteur d'exécution. Il nous raconte comment une Japonaise s'est d'ailleurs intéressée à son travail et l'a invité là-bas pour une exposition et une séance de production "live". Nous discutons un bon moment, je ne regrette pas de m'être arrêté : belle découverte !
Au "Rade n'rol", les sculptures de Rol (père du patron) sont toujours surprenantes et pleine d'inventivité. Les collages de Mademoiselle De à partir de gravures anciennes me rappellent certaines cases de Philémon. Un bon moment.
Je ne comptais pas non plus m'arrêter au 12 : plasticien, ça veut tout et rien dire !
Peinture très colorées, style un peu naïf : Ribière travaille aussi pour l'édition jeunesse. Un peu éthéré, le gars nous montre aussi les mosaïques dont il décore ce lieu nouvellement devenu son atelier. Un vrai talent en tout cas dans ce domaine !
Nous repartons vers l'atelier 6. Les photos argentiques de Serge Devaux sont des instantanés de vie pris dans le sud des Etats Unis près de la frontière mexicaine où il a vécu. J'ai un faible pour cette voiture qui s'éloigne vers… le désert ? Même si les sujets sont variés, les compositions se ressemblent : horizon posé à deux cinquièmes, presque invariablement.
Nous terminons notre tour par l'Atelier du canon sur le port de Sainte-Catherine où nous avions découvert les travaux de Nathalie Vieilleville en 2020.
Quelques peintures de Balcoa dont celle-ci qui m'évoque (par le décor) les cases de Dupuy et Berberian. Alors je m'offre la carte postale, pour refaire la déco de mes toilettes ! (Et ce n'est pas une offense, vu le temps que j'y passe, comme vous !)
Allez, il est temps d'aller le prendre, ce café. Au Cargo bien sûr !
Revigorés et remis de ces émotions, nous décidons de retourner voir l'atelier de Roger Dimanche à Port-Louis.
Tiens, ce gars me dit quelque chose… "Chut!!!" ? Connais pas… Et il m'interpelle par mon prénom ! Damned, un ancien parent d'élève ! D'élèves, même, car je vois débouler Petit-Jean et sa sœur jumelle ! Il était déjà grand petit, mais le voilà qui fait ma taille à 12 ans à peine ! Bon, on discute un peu : j'aime bien son Mickey, ses œuvres inspirées de comics. Un peu moins d'autres.
Et puis je suis surtout venu pour Roger Dimanche ! Sa cousine (et veuve du Roger, c'est pas très cool d'écrire ça) vient discuter. Comme elle voit bien que je connais un peu, que je parle BD, pochoirs, elle me parle de Miss.Tic et moi de Jef Aérosol, elle me donne une carte (qu'a priori elle vend). Je n'ose pas demander le prix des œuvres de l'artiste : je sens bien que je n'ai pas les moyens !
Journée vraiment riche, nous rentrons avec des images plein la tête.
Et la hâte d'y revenir l'an prochain ! (Pour en voir encore plus ?)