Street art autour de Lorient : juin 2022
Il aura fallu attendre le milieu du mois pour étoffer quelque peu cette rubrique. Juin a débuté dans cette quête par quelques pauvres traces glanées ici ou là, comme ce pauvre "Slipe" lors d'une balade à Larmor, et même une nième sortie à la Poudrière de Quéven n'apportera rien de bien nouveau.
Si quand même : cette chouette fresque de Zermifugs tout au fond, qui n'a pas hésité à recouvrir le graffiti de Arnaud Enroc (alias Mase) vu en mars : rivalité ?
En revenant par les bords du Scorff, je devrai me contenter de quelques vestiges anonymes, puis d'un autre "Sblarpsor" toujours aussi misérable rue de Belgique.
Le lendemain, la sortie au Festival Photo de la Gacilly ne révélera pas de grandes choses, dans ce domaine du moins.
Finalement ce dimanche 12 juin, nous tombons sur ce pochoir de Mastabilo que j'avais repéré depuis un moment sur son Instagram : "War is hell". Réalisation impeccable, support en adéquation avec le message (ou plutôt l'inverse ?).
Mercredi 15 juin, un peu frustré tout de même, je décide d'aller admirer deux autres collages que Mastabilo a placés au port de pêche.
Son pêcheur est malheureusement déjà en voie de disparition. Comme il n'a pas plu depuis un bon moment, je soupçonne un acte malveillant.
Son araignée de mer n'est pas facile à trouver, collée sur un mur qui disparaît à l'ouverture d'une porte coulissante. Je me permet de refermer un peu la porte pour admirer la bête.
Après la découverte de plusieurs oiseaux de cet acabit place Paul Bert en face du Café du port, la quête s'arrêtera pour dix jours. Il faut dire qu'après une (petite) canicule de trois jours, la pluie fait son retour… en même temps que Crispim !
Bon, le dimanche 19, mal de dent, le mardi 21, hernie discale qui se rappelle à mon bon souvenir, et vendredi 24, rhume carabiné (annonciateur du variant portugais ?)… Le samedi 24, je suis dans le pâté mais j'aimerais quand même bien voir la nouvelle fresque de Diaspora à la Base (je n'ai pas eu le courage le mercredi) près de celle déjà admirée.
Garés près du K3, je me dirige d'abord vers un autre collage de Mastabilo qui est un deuxième hommage à @kraljica_vila, artiste de Belgrade et dont j'avais déjà vu un exemplaire entre le Fort Bloqué et Guidel Plage en avril.
L'hommage à Joseph Ponthus - qui en plus de Mastabilo a inspiré son nom à une librairie fort sympathique en face du Café du Port - est désormais en bien piteux état.
Nous nous approchons enfin du K4. Je suis un peu circonspect car il y a là encore ce couple de fourgons-à-chiens qui semble goûter la quiétude de l'endroit.
En hors d'œuvre, premier graff d'inspiration assez classique signé "SV" avec un logo jaune qui me rappelle la signature de Kaz.
Après un autre collage de Mastabilo et une citation profonde de Victore (!!) Hugo, nous arrivons enfin à l'intérieur du bâtiment sans toit.
La fresque est vraiment magnifique et impressionnante par sa taille, et superbement mise en valeur par les reflets dans les flaques d'eau, j'avais déjà eu l'occasion de les exploiter lors d'une visite précédente.
Je vous épargne la litanie des nombreux auteurs : vous retrouverez la liste complète à cette adresse. Et je constate avec plaisir qu'ils ont épargné le superbe "colosse d'écorce" de Jimmy Stick.
Les lieux sont envahis par les goélands qui ont décidé de se reproduire : il y a des poussins partout, et celui-ci a dû tomber du toit. Ses ailes ont l'air plutôt mal en point, je doute qu'il passe le mois de juin.
Sur le côté, Les Oides se sont faits modestes en ne s'intégrant pas à la fresque, mais bien présents tout de même. Ainsi que Jef Graffik qui signe un chouette portrait de vieux pêcheur, ça change des belles nanas !
En revenant vers la voiture, elle me fait remarquer cet emplumé sur lequel je ne parierais pas qu'il n'était pas là les dernières fois. Bon, pas de signature.
Tiens, la porte d'un hangar attenant est entrouverte… Comme je suis plutôt trouillard, je lance un "je peux entrer ?" auquel personne ne répond. Alors je m'y aventure. Bouteilles de gaz, barbecue… j'imagine que le lieu est souvent occupé, mais désert pour l'instant.
Au fond, quelques graffitis qui m'en évoquent d'autres déjà vus ailleurs (dont RCF1) mais j'ai la flemme de chercher : ça n'en vaut pas vraiment la peine que je me donnerais !
Sur les côtés de la porte par laquelle je suis arrivé, des trucs un peu plus esthétiques, et même un peu d'humour.
Un rat sans doute déjà ancien par EZQL.
… et une voiture dont j'ai aperçu la jumelle rue Dubail et dans le même style qu'un bateau vu à l'embarcadère du port de pêche, tout ça en mars dernier.
En partant, j'aperçois sur un terrain vague quelques graffitis anonymes (et puis j'ai la flemme de chercher) entre des textes édifiants.
J'ai bien fait de m'y arrêter : du coin de l'œil, je vois vers la base un collage dans un style familier. Erika Raio (dont j'ai déjà croisé les travaux deux fois à Redon et Vannes) est passée par là ! Très épuré, le dessin m'évoque à la fois la Grèce et les vieux timbres dont j'ai une collection en jachère quelque part chez moi.
J'avais vu que Small Axe avait "poché" dans le coin une nouvelle "screaming girl", on fait donc le détour par l'avenue de Kergroise. Et je trouve son style "film d'horreur des années 50" toujours aussi convainquant.
Ce dernier dimanche de juin, notre balade traditionnelle "Kernével-Larmor" nous fait croiser à nouveau cet espèce d'abri bus du port de Kernével. Un nouveauté y trône : c'est mignon et le graphisme est assez esthétique, signé Niki Colette.
Je vois passer au large le capitaine Hubert et ses sirènes.
L'Affaire Louis Trio - Mobilis in mobile
Et pour terminer ce mois de juin 2022 en beauté, je me suis précipité le mercredi 29 au collège de Kerentrech pour voir un peu du travail qu'y a réalisé Mastabilo pour "fêter" la fin dudit collège. (Un nouveau a été construit - en zone inondable ? - le long du Scorff pour regrouper celui-ci avec celui du Bois du Château, histoire de recréer un peu de "mixité" (j'attends de voir).
Il faut dire que je sortais de chez ma super dentiste (ne surtout pas se fâcher avec elle, je risque d'être abonné encore un moment, et va trouver un autre dentiste, toi !) avec deux plombages tout neufs couleur ivoire cette fois, ma chère !
Bref je m'égare (de Lorient, n'en déplaise à Desproges).
Après un premier homme-sandwich qui m'annonce la couleur, je tombe sur ce superbe Sisyphe remontant son rocher en haut de la montagne. Je suis content d'être venu aujourd'hui, il est collé sur les briques, trop facile à arracher (il lui manque d'ailleurs déjà les orteils du pied droit.
A gauche du portail principal, beau portrait déjà vandalisé lui aussi (manque le cartouche rouge reconnaissable de l'auteur).
A travers les grilles, j'aperçois ce poisson qui porte l'inscription "love sirène", ce qui me rapproche encore un peu d'Hubert…
Un autre homme-sandwich près du second portail…
… au travers duquel je prends cette skatteuse qui saute par-dessus la poubelle. (Ou qui tombe dedans ?)
Très loin au fond de la cour, un astronaute basketteur. (A moins qu'il ne s'agisse d'un spationaute, d'un cosmonaute ou d'un taïkonaute !)
Je suis mal placé pour prendre "the fall' : la perspective est un peu trop accentuée et je ne peux pas entrer. Alors je bidouille mais l'effet du collage est gâché : la demoiselle ne sera pas sauvée, avec moi !
Je fais le tour du collège et là encore, je suis très loin de ce mélomane au fond d'un préau. Mais pour en savoir plus, allez donc sur le site de l'artiste, et même, guettez les portes ouvertes pour la fermeture !