Street art autour de Lorient : juillet 2022
Ce mois de juillet risque d'être assez réduit en ce qui concerne mes découvertes autour de Lorient. Nous sommes en effet partis pour le Portugal du 11 au 25 juillet, et j'y ai découvert d'autres merveilles dans ce domaine à Setúbal et Lisbonne, et même à Bordeaux au retour ! Il va me falloir pas mal de temps pour rendre tout cela présentable !
Nous aurons juste eu le temps de partir en balade à Locmiquélic avant la fin des classes et de tomber sur ces quelques traces d'un "vélo-ciraptor" amoureux et pacifiste !
Un petit saut dans le temps plus tard, le jeudi 28 juillet 2022, nous avons rencontré Pascal (de "Virginie et Pascal" de la Galerie Jumble). Ça faisait un petit moment qu'on suivait l'actualité du street art en Bretagne sur leur FB, et on y avait appris qu'ils ouvrent une galerie éphémère rue des Fontaines à Lorient (dans les locaux d'un magasin déserté et bientôt en travaux) jusqu'au 21 août de cette année. L'occasion d'aller admirer les œuvres d'atelier de certains des street artistes devant lesquels je bave depuis quelques années. L'accueil est très chaleureux et le personnage assez volubile partage volontiers sa passion pour certains artistes.
Jumble - Galerie d''Art Urbain en Bretagne
Je suis attiré par un des phares de Wen2 dont nous avons pu admirer quelques œuvres à Saint-Brieuc en 2020 et à Redon en 2021. "Monsieur Pascal" (impossible de trouver son nom) nous explique que cet artiste a signé une exclusivité avec une galerie et s'inquiète pour l'avenir (financier notamment) de ces artistes " embedded".
Juste au-dessus, un collage de Levalet dont nous avons également pu admirer ceux nombreux posés dans les rues de Pont-Scorff en manière d'exposition à ciel ouvert en avril de cette année.
Juste à côté, 6 œuvres de Shepard Fairey dont nous reconnaissons instantanément le "Liberté-Egalité-Fraternité" vu en grand à Paris en 2018.
L'espace à droite est consacré à l'artiste locale Kar dont nous avons également pu voir de multiples collages ça et là en ville. Ses productions en bois sont vraiment très esthétiques.
Sur le côté de l'escalier, de multiples autruches de l'artiste Matt_tieu : on a déjà vu un de ses oiseaux, on en est certain, mais impossible de se souvenir où ! "Monsieur Pascal" nous annonce qu'il produira "en live" ce samedi, beaucoup de chances qu'on y soit !
A droite (et en haut) de l'escalier, des "visages" familiers : Noty (&) Aroz, nous avons croisé leurs masques à Lille, Paris, et Bordeaux récemment.
Contre le mur suivant, des toiles avec des pochoirs qui nous semblent familiers : Jef Aérosol (qui a produit récemment dans un collège de Ploemeur) ? "Presque", nous répond le galeriste. Il s'agit de Kelu Abstract, assistant et élève de Jef Aérosol. J'avoue mon penchant pour le pochoir, que nous partageons apparemment. Mais je n'ai pas encore pris le temps d'aller admirer celui qu'il a collé au Courégant.
Toujours en terrain familier, nous reconnaissons le style de Sébastien Bouchard qui a réalisé ici quelques jours avant une œuvre. C'est récemment qu'il est intervenu dans plusieurs lieux de Lorient et la chasse aux collages fut assez réjouissante. Apparemment natif de Nantes, il se promène pas mal, j'ai vu sur un site qu'il est intervenu à Bordeaux mais notre courte visite n'a pas permis de découvrir d'autres de ses œuvres.
Vient ensuite un mur consacré à Ender, autre artiste dont nous avons découvert les collages à Saint-Brieuc en 2020. Même s'il sont doute plus revendicatifs, je suis moins attiré par ses collages de mots que par ses visages et ses anges.
Sur le mur suivant, des tableaux de Naga. Nous avons vu quelques unes de ses productions à La Poudrière de Quéven et surtout à Rennes. Je trouve celles-ci moins convaincantes.
Contre la vitrine, un drapeau peint par C215, dont nous avons croisé de belles choses à Paris et à Rouen.
Sur des chevalets ou bien accroché aux poteaux, nous avons aussi découvert Philippe Hérard, inconnu de nous, mais dont les toiles ne nous emballent pas plus que ça. Et les pochoirs de textes plutôt humoristiques de Petite Poissone qui m'ont rappelé ceux de la Dactylo.
Ravis de ce beau lieu (où nous reviendrons forcément avant la fermeture) et de l'accueil charmant ainsi que de la conversation très intéressante, nous avons fait un petit tour en ville. Et salué (enfin) cette fresque "historique" réalisée par Dino Voodoo rue Xavier Langlais il y a sûrement déjà un fameux bail !
Nous poursuivons jusqu'au "Palais des congres". (Oui, sans accent : c'est exprès !) J'ai évoqué avec "Monsieur Pascal" la rareté du street art à Lorient, peu soutenu par rapport à d'autres villes que nous avons visitées. En tant que photographe, il m'a annoncé avoir un projet de décoration "virtuelle" de façades et pignons - par le biais de logiciels idoines probablement. Avec l'espoir de faire reculer un peu la frilosité des propriétaires (et des édiles ?). J'ai déploré pour ma part la non-réalisation du projet - somme toute modeste - d'orner ce bâtiment de photos. Bon, visiblement c'est fait. Euh, c'est bien axé sur le festival, là. J'espère qu'une rotation est prévue par la suite.
Pour nous remettre de nos émotions, une pause à la Taverne s'impose. Tiens, ils ont remplacé les toiles de Vincent Fonf qui y trônaient depuis 2016. Il s'agit de toiles du duo "Quatre Mains", techniques mixtes collages et peintures. Bon, quelques unes accrochent mon œil.
Et en repassant devant mon pochoir fétiche rue Paul Bert (quand je lui en ai parlé, "Monsieur Pascal" m'a dit qu'il demanderait à Mastabilo s'il connaît l'auteur !), je tombe sur un de leur collage sur la façade de l'ancien cinéma Rex. "Ecouter le silence"… Sting serait-il trop vieux pour chanter encore ?
Après avoir cherché sur Internet, nous sommes retournés en ville ce vendredi 29 juillet pour "shooter" leur Jane Birkin sur le Café du Port.
Et en rentrant, j'ai vu rue de Liège que "Chut!!!" N'avait pas eu le temps de mettre en couleur son canard.
Samedi 30 juillet, bien décidés à voir ce Matt_Tieu en vrai, nous voilà à 14h32 devant l'ex-maroquinerie "Le Gal et Cano". Flûte, il a déjà commencé : deux autruches - ou des émeus ? - ornent déjà le pilier que "Monsieur Pascal" était en train de peindre en noir jeudi. Il y a là une dizaine de spectateurs et l'artiste, imperturbable - mais souriant - trace ses bestioles d'un geste assuré.
Emule de Gilles Bachelet ? "Pascal et Virginie" me confirment qu'il s'agit en effet d''autruches mais, trop timide, je n'oserai pas questionner l'artiste à la fin de sa performance pour savoir la raison du choix de cet animal de la famille des "Struthionidaes" !
Les volatiles - Ah ben non, ils ne volent pas ! – au long cou emplumé s'enchaînent rapidement. Il repasse les contours à la craie blanche pour qu'ils soient plus nets et estompe par endroits avec le doigt. Sa technique est très sûre et les yeux sont très expressifs.
Au bout d'un moment, ce sont environ 25 personnes qui observent son ballet dans l'escalier autour du pilier, du bas vers le haut (jusqu'à utiliser une échelle).
Au bout d'une petite heure, il signe enfin le pilier dont il a fait une composition très équilibrée, parsemée ça et là de bulles, d'une méduse et d'une arête de poisson.
Nous sortons sans l'aborder, d'autres s'en chargent. Nous avons passé un excellent moment à voir l'artiste au travail, le résultat est concluant, avec une préférence pour certaines autruches.
En repassant une demi-heure plus tard – après un "debriefing" rafraîchissant à la Taverne ! -, nous constatons qu'il a encore rajouté deux oiseaux en grattant la peinture qui recouvre la vitrine. Belle conclusion !