Fomos a Lisboa (18)
Lisbonne : à table !
Mais par où commencer ? Le plus évident serait de prendre l'ordre chronologique, à défaut d'une meilleure idée, mais j'ai peur que la répétition soit un peu fastidieuse ! Bon ben d'abord les "on y est revenu", alors…
A commencer par le premier resto où nous avons dîné ce samedi 16 juillet 2022, premier soir de notre séjour à Lisbonne : A Licorista e o Bacalhoeiro.
Nous y étions venu avec nos deux gars en 2012, et en avions gardé un bon souvenir, alors pourquoi pas ? Et puis choisir au hasard ne nous a pas toujours servi…
"A Licorista o Bacalhoeiro est un restaurant centenaire qui ouvre à 19h !"
A Licorista e o Bacalhoeiro - rua dos sapateiros 222 - Lisbonne
A 19h tapantes, on est devant la porte rua dos sapateiros dans la Baixa : il faut dire qu'on a sauté le déjeuner, déjà pas mal marché, et que la faim se fait sentir. Bon on prend quoi ? Sardines grillées pour moi (Oui bon, on est le soir, et alors ?!) et poulpe à lagareiro pour elle, accompagnés d'un vinho verde branco "Muralhas de Monção" frais et frisottant comme il faut.
"Nous refusons le duo salade de poulpe + pastel de bacalhau apportés à table en guise d'apéritif (mais payants). Les plats sont copieux, mais il reste de la place pour le dessert, et nous terminons par la fameuse liqueur de cerise griottes, "a ginginha" offerte par le serveur."
Dessert ? Je passe souvent mon tour mais pas là : salade de fruits, et pudim flan - très bon ! - pour elle (pour son comparatif perso).
Deux cafés… et deux ginjinhas offertes par la maison !
Le (vieux… comme moi) serveur est plutôt sympa et nous échangeons un peu, moitié en français moitié en portugais. Nous verrons au retour qu'il a eu les honneurs d'un magazine il y a deux ans (Destination Portugal N°18 de septembre-octobre 2020).
Je laisse mon "obole"… que j'aurai le plaisir (et la fierté) de retrouver sur leur Instagram en préparant cet article. On ne le savait pas en juillet… mais ce n'est pas ce qui nous fera y retouner dîner trois jours plus tard : c'est un lieu tout ce qu'il y a de sympathique, les plats sont simples mais goûteux, et il y a foule à partir de 20h. Un début en fanfare donc.
Le 19, nous prenons un bacalhau à lagareiro… et à nouveau du poulpe à lagareiro pour elle, et une bouteille de Planalto très bon lui aussi. A nouveau une salade de fruits (les autres desserts ne me tentent pas, mais c'est rare qu'un dessert me tente) et de l'ananas pour elle. Et deux cafés. (N'insistez pas : pas de ginjinha, merci !)
Autre "come back" le mercredi 20 juillet. Après la matinée dans le quartier de Graça et notre second aller-retour Lisbonne-Bélem, nous décidons de revenir au Flor dos Arcos à l'entrée d'Alfama. Nous y avions plutôt bien dîné (avec Chef) en 1991 et avec ma frangine en 2000 ! Nous choisissons un des plats les plus traditionnels : bacalhau à brás… et c'est moins que moyen. Quant au pudim flan, il s'apparente plutôt à un vulgaire Flanby ! (Je passe mon tour cette fois.) Bon, revival raté : il n'y aura que le vinho verde branco "Muralhas de Monção" (le même qu'au Licorista) pour sauver la mise.
Dernier "revival" pas très convaincant lui non plus, le Derby rua das Portas de Santo Antão. C'est une rue bordée de chaque côté par des restos avec des serveurs qui t'alpaguent au passage, mais tout au bout (vers le nord), il y en a un (le dernier de la rue) où nous avions déjà déjeuné avec Crispim et Chicken le jeudi 2 août 2012. Il faut reconnaître que nous sommes assez "conservateurs" pour ce qui est des restos, et puis on a autre chose à faire que de chercher la pépite : on chasse déjà le street art !
Bon, déjà, "Derby", ça aurait dû nous faire tiquer (on n'est sûr que ce n'était pas ce nom-là en 2012). Et puis pour la typicité, le personnel est plutôt genre Portugais de l'est… mais vraiment très à l'est. Rien à dire contre les sardines mais les carottes râpées et le maïs, bof ! Et le bacalhau à lagareiro ne supporte pas bien la comparaison avec celle du Licorista. Nous shuntons le dessert, mais il faut dire que c'est l'heure du déjeuner, que l'on saute habituellement. Mauvaise pioche donc, et ma jeunesse en prend encore un coup ce dimanche 17 juillet 2022.
Ce n'est pas que je veux faire fuir les quelques lecteurs de passage ici, mais je vais terminer avec un autre "bof" avant de (enfin… en faim ?) déclencher les feux d'artifice.
Le lundi 18 juillet, après la LX Factory et notre première rando jusqu'à Belém, nous nous arrêtons au retour à la Loja das Conservas dans la Travessa Cotovelo, juste avant la Place du Commerce. On n'a que quelques pastéis de nata dans le ventre depuis le matin, et puis la terrasse en retrait a l'air agréable. La déco intérieure aussi (plein de dessins d'enfants sur papier kraft), et même le magasin de conserves attenant.
Je retente ma chance sur une bacalhau à brás, et elle se laisse tenter par des choquinhos (petites seiches) recheados à algarvia.
Pour ma part, c'est plutôt bon, pas ouf non plus. Mais elle fait comprendre au serveur (qui ne parle pas portugais !) qu'en fait de "choquinhos", on lui a servi des "lulinhas" (petits encornets) ! Allez on fera mieux…
Je dois le reconnaître, j'avais un a priori sur ce café-restaurant situé sur la Place du Commerce, juste à droite sous l'arc de triomphe de la rue Augusta. C'est vraiment le genre d'endroit à touristes que je fuis ordinairement (et nous l'avions d'ailleurs toujours snobé depuis 30 ans). "Le restaurant où Fernando Pessoa avait ses habitudes", c'est le genre d'info qui attire le touriste en mal de selfie alors non merci ! Bon, on décide tout de même un jour d'y boire un verre, et bonne surprise : les serveurs ne sont pas du genre guindés - enfin pas avec tout le monde - et n'arrêtent pas de s'envoyer des vannes.
Martinho da Arcada - Praça do Comercio 3 - Lisbonne
Alors le vendredi 22 juillet en rentrant de Cacilhas, nous décidons - une fois n'est pas coutume - de déjeuner et on se pose en terrasse. Il faut dire qu'au menu, il y a du "leitão" et des "sardinhas assadas". Pour une fois, j'opte pour la bidoche, j'adore le cochon de lait ! Les petits légumes en accompagnement (concombre, betterave, carottes, chou rouge, poivron et oignons) sont délicieux aussi (mais pas la tomate pas mûre !), et le pudim flan est cette fois top ! Un demi, un verre de vinho verde branco, deux cafés et l'addition : 33€60.
Notons tout de même une certaine roublardise de la part du personnel (plutôt jovial ceci dit) : il existe pour le midi une ardoise de plats aux tarifs moins élevés, comme cela se fait chez nous ( o Prato do dia – le plat du jour !). Mais si tu ne la demandes pas, alors c'est à la carte et donc… plus cher !
Bon, même en sachant ça, nous sommes revenus le lendemain soir. Après la matinée dans le quartier commercial, une longue pause "méridienne" à la Casa do Alentejo (voir plus bas) et une fin d'après midi dans les boutiques du Chiado, nous finissons en beauté ces huit jours à Lisbonne par une excellente bacalhau à brás et un polvo à lagareiro non moins succulent, accompagnés d'un Planalto qui nous a déjà réjoui les papilles (et dont nous rapporterons une bouteille en prévision d'une de ces longues soirées d'hiver qui se profilent aujourd'hui).
Après la salade de fruits, le serveur qui est fan de mes gribouillis me complimente (en français !) et nous prenons congé à regret. (Avec une note de plus du double, mais ça, on le savait d'avance !)
Combien de fois sommes-nous passés devant depuis 30 ans ? Cette rue, je l'ai écrit plus haut, est une rue à restos, au moins une dizaine de chaque côté. Avec au milieu cette boutique de produits de la région Alentejo, et à droite cette porte ouverte sur un escalier sombre peu engageant.
A casa do Alentejo - rua das Portas de Santo Antão 58 - Lisbonne
C'est ma dirloche préférée qui nous en a parlé en bien, alors on s'aventure.
En haut de l'escalier, on tombe sur un superbe patio au décor un peu chargé, un peu austère mais d'un calme après le brouhaha de la rue ! Nous prenons le temps d'admirer les sculptures des boiseries et des portes ainsi que les azulejos sur les murs et les contre marches.
"En plein cœur de Lisbonne à deux pas de la gare de Rossio, Casa do Alentejo est un restaurant qui, de l'extérieur, ne paye pas de mine, mais est une véritable splendeur à l'intérieur, ancien palais Maure qui renferme une cour intérieure, un riad. Au restaurant, on mange des plats traditionnels de l'Alentejo. A la taverne, on y déguste les petiscos ("tapas / en-cas") de l'Alentejo."
Sur la droite, deux entrées : une vers le restaurant qui a l'air assez "classe" (trop pour nous ?) et une autre qui mène vers la lumière d'une cour intérieure : la taverne.
Des murs blancs entourent la cour, avec des fenêtres aux bordures jaunes "comme là-bas". Le sol est pavé et au milieu trône un olivier dans un pot. Des tables et des bancs de bois simples genre "aire de pique nique". A l'intérieur, le bar, la cuisine et une petite salle. Sur deux des murs, deux fresques représentant deux groupes en costumes traditionnels de l'Alentejo : des hommes qui chantent sur l'une, et des femmes sur l'autre...
Et puis ce slogan aisément compréhensible :
"Cante alentejano é patrimonio"
"Do Alentejo para o mundo"
Rien de spécialement attirant donc, si ce n'est le calme de l'endroit : on ne se croirait pas dans le centre de lisbonne !
Nous y sommes pourtant venus et revenus plusieurs fois du 17 au 23 juillet, pour faire une pause plus ou moins longue entre deux chasses au street art. L'accueil est très sympathique et les tables très convoitées par un mélange de touristes (ils ont sûrement des infos que l'on n'avait pas) et de "locaux". Il y a d'ailleurs un banc qui n'est là que pour soutenir le fessier des plus patients.
Dans la journée, cette taverne sert des petites choses à grignoter : queijos de cabra, de ovelha (fromages de chèvre et de brebis), charcuteries, pastéis de bacalhau (beignets de morue), rissois de camarão (beignets de crevette), pão alentejano (du bon pain), azeitonas (olives), tremoços (graines de lupin)…
Et aux heures des repas, des choses un peu plus consistantes, pas très élaborées mais toujours très goûteuses. (Ben vous n'avez qu'à traduire le menu, ou le chercher en anglais sur leur site !)
Ceci dit, nous avons le plus souvent fait pique nique : quand il fait chaud comme il faisait, quelques pastéis de bacalhau, une salada de grão (pois chiches) et leur excellent fromage de chèvre - avec leur pain délicieux - me suffisaient largement, en shuntant le dessert bien sûr (mais ce n'est apparemment pas leur fort : seulement deux proposés, des "fars" aux prunes alentejanas).
Nous y aurons finalement passé pas mal d'heures à attendre que la température extérieure baisse : je n'ai jamais bu autant de bière, mais en vrai novice. Au lieu de prendre une pinte tout de suite, je constate au bout d'un moment que les habitués d'ici se contentent d'un demi, puis retournent en chercher un autre bien frais au bar !
Comme dans "notre" autre taverne (celle du Roi Morvan à Lorient), nous avons regardé les gens, préparé la suite de nos balades, observé le manège du rouge queue dont c'est le territoire. Et un peu dessiné (pour moi). Un vrai petit coin de paradis, donc.
L'autre similitude avec le Roi Morvan, c'est le militantisme, ou tout du moins la défense de la culture. Bretonne pour Lorient, alentejane pour Lisbonne. La cour résonne de chants traditionnels, et nous y avons même vu (entendu ?) un type assez jeune entonner d'une voix de stentor une sorte d'hymne qu'il a terminé sous les applaudissements. Bon, on entendait aussi d'autres styles de musique sinon, comme à Lorient pour la bretonnitude, ça m'aurait assez vite gavé.
A casa do Alentejo - Rua das Portas de Santo Antão 58 - Lisbonne
Du 17 au 23 juillet 2022
Si vous passez par Lisbonne, faites-y un saut ! Quant à moi, j'espère bien pouvoir y revenir un de ces jours.
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- Fomos a Lisboa (17) : Lisbonne - Au nord du centre (!)
- Fomos a Lisboa (18) : Lisbonne - A table !
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