Amiens, Rouen, Le Havre (7) : Rouen (3)
Le mercredi 19 avril, nous décidons de partir vers le quartier Grammont : elle a récupéré à l'office de tourisme (mais pourquoi ils ne font pas ça ailleurs ?) un itinéraire street art qui montre qu'il devrait y avoir pas mal de belles choses à voir dans ce coin-là. (Nous allons en louper quelques unes…)
Deux petites "Braiz" au passage avant de prendre le métro.
Nous descendons du côté de Saint-Sever. Belle fresque colorée sous une arche : "Vertigo" de Claude Blo Ricci.
Nous allons errer un peu dans le quartier avant d'atteindre notre but. Tiens, le revoilà, lui, avec son écriture à l'envers ! Mais c'est qui ?! (Et où est-ce que je l'ai déjà lu ?) Je vais découvrir son nom un peu plus tard : Savati !
"Dans le cadre du 4ème festival d’art urbain "Rouen impressionnée" ont été réalisées de nombreuses fresques. A cause de la pandémie du Covid-19, ce festival a été découpé en deux sessions (23 juin au 17 juillet 2020 et du 25 août au 25 septembre 2020)." (sur le site Trompe l'œil)
Nous tombons d'abord sur ces Ellipses colorées par Elian Chali rue Desmousseaux. Je regrette un peu de ne pas avoir pris une photo sous un autre angle pour mettre en évidence le talent de mathématicien de l'artiste.
"Ce spécialiste des anamorphoses place sur ces 3 maisons deux sphères rouge et bleue qui semblent s’unir. L’œuvre doit être lue depuis un point précis, situé de l’autre côté de la rue, afin de s’ajuster.
Les formes se composent alors à la perfection, alors que depuis d’autres points de vue elles se déstructurent et se transforment en de grandes zones abstraites de couleur primaire."
Nous entrons alors dans ce quartier vraiment très bizarre de pavillons murés pour cause de "rénovation urbaine" (voir Rouen 01).
En plus des réalisations officielles, pas mal de graffitis et autres petites choses pas toutes dénuées d'intérêt.
Nous apercevons assez rapidement les premières "Histoires de planches" d'un dénommé Hobz rue Jules Adeline…
… et les regards (des "voisins vigilants" ?) de "Nouer" de Jean Faucheur.
Au milieu d'un jardin voyageur, Dhoa s'est incrusté : apparemment, il ne fait pas que dans le "Frida Kahlo"…
Jace a semé lui aussi nombre de ses petits personnages sans visage sur les parpaings servant à condamner les pavillons.
Autre "Histoire de planches" par Hobz…
…et autres "voisins vigilants" par le même.
La lumière n'est pas idéale à cette heure pour apprécier au mieux "Le Pavillon troué" par Ox rue Contremoulins : l'effet est sans doute beaucoup plus impressionnant sous un ciel gris.
Dans la même rue, ce tendre baiser ("Intimité" par Nadège Dauvergne) tranche par sa délicatesse avec le cafard qui se dégage de ce quartier. Sur son site, j'aperçois également un renard que nous avons vu à Amiens auquel je peux enfin attribuer une auteure (auteuse ? autrice ?).
Tout comme un des Jace précédents, la différence de styles m'interroge : une collaboration ? Mais avec qui ?
Idem et Mozaik est (sont ?) assez présents dans le secteur, ici avec cet "éclaté" dans un style graffiti que je trouve assez traditionnel.)
Retour rue Desmousseaux, ces arcades rouennaises réalisées par Herman Kolitz et Luca Arbocco sont assez violentes, d'autant que vouées elles-mêmes à une destruction prochaine. Quoique trois ans plus tard, rien n'a pour l'instant bougé…
Autre jardin voyageur, autre invité clandestin : ce personnage 3D par Savati.
Sur l'un des murs du centre socio-culturel rue du Prieuré, Liz Ponio a peint un à un les galets de ce "16000 reflets" ! Assez esthétique de loin, impressionnant de près !
Nous quittons le quartier et remontons vers le nord par la rue Plantagenêt. Chouette (!) corbeau par Idem & Mozaik.
Ce "Rouen stylisée" par Nelio est très esthétique même si les couleurs commencent à passer.
Rue du Cours de Grammont, les tons choisi pour cette "Amazone Batman" de Fred Calmets s'harmonisent parfaitement avec les fleurs des arbres qui la jouxtent : hasard du calendrier !
Si je n'avais pas une aversion pour cette expression, je dirais que cet Arlequin suspendu (par Nubian) m'évoque un "style-BD". Je trouve ça vraiment magnifique et virtuose, au vu de la taille et de la qualité de la réalisation. (Sur un immeuble du Boulevard de l'Europe)
La technique de gravure de ce triptyque gravé par Olivia Paroldi sur des portes de garages rue de Lessard m'a également fait forte impression, et mes photos peinent à rendre l'effet de matière. A l'inverse d'un musée, ici, on peut toucher et sentir les reliefs du bois.
A peu près en face dans la même rue, ce "nettoyage urbain" de Paatrice Marchand (un émule Méthod Graphic ? Relire épisode précédent) qui date de 2020 a lui moins bien résisté au temps.
Nous nous approchons de la Seine et tombons rue Desseaux sur cette fonte de banquise très réaliste par Roberto Ciredz.
Retour rue de Lessard : très beau trompe-l'œil de Manolo Mesa : un vase en céramique (2020), sa spécialité (ou son obsession ?).
Nous arrivons au "Quartier libre", friche culturelle avec ses bars, restos, boutiques et ateliers…. quasiment déserts à cette heure ! Un bidon sur le parking me donne l'occasion de poser une nouvelle "Braiz" et nous nous dirigeons vers l'entrée.
Nous parcourons les allées, et sur ce container perché, le graphisme et les couleurs de ces fêtards par Semilu me plaisent bien.
Nous déambulons et remarquons des collages dont un du "local" Gaspard Lieb.
Nous remontons jusqu'à la Seine et la longeons jusqu'au port à l'ouest. Essentiellement du graffiti et du non-officiel dans ce coin-là, mais qui ne démérite pas toujours.
Beau "Memento mori" par Dhoa), accompagnée d'un vieux "Chnoque Misanthrope !" - qui me rappelle quelqu'un... - par Köpak.
Je suis moins convaincu par cette fille au bonnet de fourrure par Evok : n'aurait-elle pas un peu un œil qui dit "Merde !" à l'autre ?
"J'aimais mieux l'foot !" par Köpak : un peu d'humour ne nuit jamais !
Sur une pile du Pont Guillaume Le Conquérant, je reconnais Mister Bean… mais si les street artistes pouvaient faire un effort pour écrire correctement leur blaze !
Nous traversons la Seine par le pont Flaubert et poussons jusqu'au port de Rouen. De hautes grilles nous empêchent d'y accéder mais en passant par le bord de l'eau, on peut tout de même en faire le tour (tout comme à Redon récemment).
… et cet énergique et coloré "Less than a second" par SatOne (2016)
Sur les bâtiments près du musée maritime, des fresques - un peu défraîchies désormais - ont été réalisées en 2016 par le collectif Or2vue, dont ce Gustave Flaubert : un connu par un inconnu…
Sur l'ancien chai à vin à l'abandon, beau graphisme par Swiz, et dont l'âge se fait sentir.
Avant de repartir vers le centre ville, je prendrai encore le temps de profiter de ce panneau accueillant pour une dernière "Braiz" rouennaise.
Fin, donc, de cette série d'articles sur une ville qui mérite d'être visitée, et revisitée car beaucoup de choses nous ont sans doute échappé (et dans d'autres domaines aussi) !