2023 dans le rétro (5) : avril
Le 1er avril tombant fort heureusement un samedi, je n'ai pas à honorer la tradition dans ma classe, à l'inverse de mes collègues qui font ça la veille et trouvent que décidément, je ne suis pas très "fun". Béa et moi en profitons pour terminer notre dix-neuvième création : "Désaccords de Monique". Le titre correspond parfaitement à mon ressenti quant à l'ambiance d'école.
Je me lance dans un sérieux ménage de la classe en commençant par ces dizaines de classeurs de préparations, et je me retrouve avec des centaines de feuilles de "brouillon" (ça fait 28 ans que je n'écris qu'au dos de vieux papiers). Ce blog et moi-même ne vivront sans doute pas assez vieux pour l'épuiser.
Je shunte la grève du 6 pour cause de jeux de société en classe : pour une fois, j'ai assez de parents disponibles. Et puis celle du 13 c'est le rallye-lecture !
Le soir des vacances, le Conseil Constitutionnel ne me déçoit même pas, et dans la nuit suivante not' bon président
Promulgue la loi c'est plié. Alors dès le lundi 17, nous partons pour une virée de quatre jours. A Amiens, nous aurons l'occasion d'inaugurer une nouvelle mode en nous joignant à 3 ou 400 "casseroleurs" locaux.
Chasse au street art, balades le nez en l'air à admirer l'architecture de Rouen, trois jours très agréables.
Il y a longtemps que je suis fan de dictionnaires alors souvent, j'aime apprendre des mots nouveaux. Parfois non.
Le jeudi 20 avril (jour des 45 balais de ma dirloche), nous quittons l'hôtel de Rouen vers 13h30. Comme toujours, à peine installé dans la bagnole, je mets la musique en marche et c'est parti pour le retour vers Lorient. Assez rapidement, j'entends des trucs bizarres : certains instruments de musique - notamment les pianos - me paraissent jouer faux. Flûte, la clé USB (ou le lecteur ?) est en rade. Après une courte étape au Havre, nous reprenons la route mais c'est assez pénible alors je mets la radio.
Arrivé chez moi, je remonte avec la clé USB. Premier acte, allumer l'ordi puis la musique, et là, stupeur : les instruments jouent toujours aussi faux ! Une petite recherche sur Internet m'apprend le mot "diplacousie" : mes deux oreilles n'entendent plus la même chose, à un demi-ton près. Je bouche une oreille puis l'autre, il me semble que c'est la droite qui déconne. Il paraît que ça arrive subitement, alors je ne cherche ni les causes ni les remèdes, je prends illico rendez-vous avec un ORL. Le week-end se passe à bidouiller les quelque 500 photos du séjour, et j'ai l'impression que certaines musiques passent mieux que d'autres : ce sont surtout les aigus qui déraillent : voix de femmes, guitares électriques). Même les jingles de France Inter jouent faux !
J'écoute (vraiment) de la musique depuis 1973, et au bout de 50 ans, je devrais arrêter ce plaisir qui le devient moins ? La vieillesse est faite de renoncements, d'accord, mais là, s'il ne me reste que mes yeux (de presbyte !) pour pleurer…
L'ORL ne décèlera rien d'anormal et se voudra même rassurant. Au bout d'une dizaine de jours, tout rentre heureusement dans l'ordre, aussi mystérieusement que c'était apparu.
De mon séjour, j'ai rapporté un super petit livre : "Rouen par cent chemins différents" d'Emmanuel Lemaire, bibliothécaire. Ce bouquin va faire mon bonheur de cette fin avril, parce que côté découvertes musicales, c'est plutôt le calme plat à part ce nouveau Niklas Paschburg.