Aujourd'hui les Balthazar
et Mélaine , heureux hasard,
fêtent Marie-Louise aussi
ce jour de l'Epiphanie !

De nombreux sites se sont penchés sur l'œuvre de Trondheim, et notamment sur la partie consacrée à ce lagomorphe. Qu'aurais-je à dire de plus intéressant ? Je vous renvoie déjà à ces deux-là, pour avoir un aperçu.

J'ai bien aimé - et j'aime toujours - ce lapin et sa petite bande. Je les ai découvert - comme souvent ! - assez tard (2003 ?) à un moment où j'ai recommencé à m'intéresser à la bande dessinée. Mais c'était déjà presque la fin ! J'ai lu toutes les aventures à la médiathèque, puis je me suis offert petit à petit la série en commençant par celui qui venait de sortir en 2004, sans imaginer que ce serait… le dernier !

   Slaloms - 1993
0 Slaloms - 1997
1 Blacktown - 1995
2 Pichenettes - 1996
3 Walter - 1996
4 Amour et interim - 1998
5 Vacances de printemps - 1999 (scénario : Frank Le Gall)
6 Pour de vrai - 1999
7 La Couleur de l'enfer - 2000
8 La Vie comme elle vient - 2004
9 L'Accélérateur atomique - 2003

Le petit monde qu'invente Trondheim est très cohérent dans les histoires qui se déroulent à l'époque contemporaine ("Slaloms", "Pichenettes", "Amour et interim", "Pour de vrai", "La Couleur de l'enfer" et "La Vie comme elle vient").

On y retrouve les personnages principaux :
1 - Lapinot : un lapin, héros de l'histoire
2 - Nadia : une souris, petite amie de Lapinot à partir de "Amour et interim"
3 - Richard : un chat, colocataire turbulent et copain de Lapinot
4 - Titi : un chien, séducteur
  - Pierrot : une souris, l'intello de la bande (qui "disparaît" sans raisons apparentes au début de "La Couleur de l'enfer")

Plus épisodiquement Félix (5), un canard (alter ego de Herbert de Vaucanson, de la série Donjon ave Joann Sfar) et Patrick (6), un chat, copain de Félix et passionné de jeux vidéo comme lui.
Ces deux là sont même seuls aux commandes de deux " Formidables Aventures sans Lapinot" : "Ordinateur mon ami" (1999) et "Cyberculture mon amour" (2001).

Dans un troisième album ("Top ouf" - 2010), ils partagent la vedette avec Richard et Vincent (je ne sais quel animal…), maniaque de l'hygiène et névrosé par la peur des microbes. (Comme Trondheim lui-même ?)

Certains albums se déroulent à une autre époque  ("Blacktown", "Walter") et on y retouve, sous des noms différents, Lapinot, Richard et Titi. Et même Nadia dans "Vacances de printemps".

Quant à "l'Accélérateur atomique", il tient une place à part. Trondheim y réalise une première parodie - non officielle - de Spirou, rêve qu'il concrétisera (avec Fabrice Parme au dessin) en 2010 : "Panique en Atlantique".

Dans les histoires contemporaines, nous suivons la vie - presque - ordinaire de jeunes adultes. Avec toujours ce petit fond d'irrationnel qui plaît tant à l'auteur (voir les séries Donjon et Ralph Azham). Trondheim jette un regard assez désabusé sur cette génération (la sienne ou presque… et du coup la mienne !), éternels ados immatures (sauf les filles…). L'histoire de "La vie comme elle vient" se déroule sur une seule journée - hormis l'épilogue - et permet à chacun des personnages de se révéler à lui-même. Mais l'album "Top ouf" ("sans Lapinot" et pour cause) montrera que Richard, Félix et Patrick n'ont finalement pas retiré grand chose de ce traumatisme !

 7 : Vincent : (??)
 8 : Bernard : lapin, copain de Félix
 9 : Alice : caniche (?),(ex-) petite amie de Vincent
10 : Victoire : chatte, (ex-) petite amie de Patrick
 11 : Céline : oiseau, collègue et (ex-) petite amie de Titi
12 : Marion : oiseau (poule ?), amie de Céline, cartomancienne
13 : Serge : oiseau, collègue de Titi et Céline

Trondheim a depuis abandonné les lapins, et son héros en cours est… un canard ! (Ralph Azham, 9 tomes parus à ce jour)

Dans la série Donjon, c'était déjà un canard, Herbert (qui a les traits de Félix) qui était le "co-héros".

Lapinot aura-t-il un jour d'autres aventures, situées antérieurement ou dans une autre  époque que "La vie comme elle vient" ? J'en doute. Faire mourir son personnage, c'est affirmer qu'une partie de sa propre existence se termine, non ?

Pour finir, je m'arrêterai sur une de ces questions existentielles qui justifie à la fois le titre de cet article et son inscription dans une série sur les lapins : mais comment donc court un lapin ? Trondheim a dû se le demander aussi. Car des "Carottes de Patagonie" (1992) jusqu'à "Walter" (1996), Lapinot ne court pas, il saute.

Ce n'est qu'à partir de "Amour et interim" (1998) qu'il apprend à courir.
Prouvant par la même - comme le disait déjà en 1994 Richard-Mildiou - qu'il n'est qu'un symbole !

Autres albums mettant en scène Lapinot :

Un intérieur d'artiste - 1991
Lapinot et les carottes de Patagonie - 1992
Mildiou – 1994
Promenade (in Noire est la terre) - 1996
Galopinot -1998 (avec Matt Konture)