C'est grâce à Yannick que je l'ai découverte. Vous savez, le trompettiste de jazz que j'ai connu "sous les drapeaux".
Il avait dû me faire une K7, je ne me souviens plus.

J'ai aimé tout de suite le swing, la voix, et même les paroles !
"Le funk du bègue" tournait en boucle sur le baladeur, dans mon train de "permissionnaire".

En juin 1986, je me décide à me faire arracher les dents de sagesse à l'hôpital militaire. (Mon dentiste m'avait affirmé qu'il faudrait un jour ou l'autre.) Le risque en vaut la chandelle : j'échappe aux répétitions quotidiennes – et néanmoins vespérales – pour le "Triomphe" de Coëtquidan, à 50 kilomètres de là en car inconfortable.
Donc trois semaines enfermé dans une piaule d'hosto. Un grand coup de frayeur quand le dentiste force tellement pour les arracher que je vois déjà sauter aussi mes deux seules incisives supérieures !

Pour occuper le temps, je me suis fait une réserve de revues sur le ciné : c'est le festival de Cannes, les 40 ans !
Et puis je me mets en tête d'écrire ma première chanson, un peu jaloux de Marc et Lionel.
Pour les paroles, je pars sur des allitérations, un jeu auquel je joue encore aujourd'hui. Pour la musique, accords et rythme de bossa nova : j'écoute à ce moment-là beaucoup Stan Getz et João Gilberto.
Et pour le rythme de l'intro, je copie "taptépo".
Il en naîtra "matou mutin".

Bien des années plus tard, je tomberai à la médiathèque sur "Ciao mon cœur" : encore quelques morceaux de plus dans ma collection.
Depuis, disparition de mon horizon.
Pourtant, ses chansons reviennent encore périodiquement ici : je n'ai pas réussi à m'en lasser, et la musique n'a pas si mal vieilli, je trouve.

choisir

Comme disait Himmler : "Ça me dépasse qu’on puisse être à la fois juif et allemand. Faut savoir choisir son camp."
Pierre Desproges - Fonds de tiroir

A choisir, je préfère mourir de mon vivant. (d'après Coluche)