J'honnis...
Vaya Con Dios - Johnny
Bande dessinée, musique, photo, street art, école, et le reste
Vaya Con Dios - Johnny
Je suis toujours aussi étonné de ne pas ressentir de manque après 41 années de tabagisme (quasi) ininterrompu.
J'ai loupé le coche en 1994.
Crispim s'est fait attendre, ce soir-là. Alors forcément, à un moment, je suis sorti de la maternité pour en griller une, les abandonnant à leur "travail"… Cette drogue fut plus forte que de savourer l'attente d'être père.
J'ai loupé le coche en 1998. Parce que pareil, mais là c'était Chicken.
Et puis début 2003, j'ai déclenché une appendicite. Avec complications. Neuf jours d'hosto, neuf jours sans fumer, même pas envie.
Quand je suis sorti, j'en ai allumé une avant même de passer le portail. Tête qui tourne, j'avais à nouveau 15 ans, quand j'ai fumé ma première "Kool".
Un dimanche d'octobre, pendant que je séchais avec Béa sur notre neuvième morceau, elle m'a trouvé ce bouquin dans une boîte à livres. Je l'ai lu bien sûr : ça fait longtemps que je compile les articles et autres émissions (radio surtout, moi, la télé…) sur le sujet. Bon, l'idée me paraît simpliste, mais je m'accroche, je lis jusqu'au bout. Et puis je le relis, par bouts.
Est-ce que c'est venu de là ?
J'ai essayé de diminuer ma consommation. Ce n'était pas la première fois, ça n'avait jamais marché très longtemps, et pas longtemps au-dessous de 10-12 par jour. Effectivement, cette fois encore, il m'apparaît difficile de m'en tenir au score de dix que je me suis fixé. Allen Carr doit avoir raison : ce n'est qu'un leurre ! Chaque cigarette supplémentaire que je "m'accorde" est une défaite.
Une première fois, mi-décembre, je me dis que je pourrais peut-être quand même essayer d'arrêter, juste pour voir, juste un peu. Je me dis qu'une fin de boîte serait plus propice : plus de tabac à portée de main. Si je craque, je n'aurai plus qu'à foncer jusqu'au tabac de la gare, ou mieux, celui de Pen Mané en souvenir de dimanches après midis pluvieux des années 80…
Mais je n'ai aucune volonté, et je rachète une boîte de tabac avant que la précédente soit vide. (Ça fait au moins 35 ans que je ne suis pas tombé en panne de clopes !)
Et puis, allez savoir pourquoi, j'ai franchi le pas ce 24 décembre 2018, juste parce qu'une fois encore, la boîte est vide.
Et ça a marché !
Au delà de mes espérances !
Est-ce que j'aurai l'impudence d'avouer que j'ai presque un petit regret de n'avoir rien ressenti de désagréable ? Sûrement non, trop content que tout soit fini en douceur.
C'est aussi une des affirmations d'Allen Carr dans son bouquin. De là à lui faire de la pub…
Mystère, mystère…
J'essaierai de me contenter en me disant que sans doute quarante et un ans, c'était assez. Au moins 230000 cigarettes tétées, il était temps de me sevrer.
Pour la suite, je vous tiendrai au courant : il ne suffit pas d'arrêter pour ne pas subir les inconvénients probables à plus ou moins longue échéance…
Rickie Lee Jones - The real end