En sots l'ayez !
L'Affaire Louis Trio - Le soleil est là
Bande dessinée, musique, photo, street art, école, et le reste
L'Affaire Louis Trio - Le soleil est là
Et les enfants, d'abord ?
Si les femmes sont rares dans les aventures de Philémon, elles n'en sont pas totalement absentes. Il faut cependant bien reconnaître qu'elles n'ont pas souvent le beau rôle !
N'ayant trouvé aucun article sur le sujet, j'en suis réduit à quelques hypothèses :
1. Fred était un misogyne absolu, voire un phallocrate !
2. La plupart des histoires ont paru entre 1965 et 1975 dans Pilote qui s'adressait sans doute à un public essentiellement masculin. Et à part Claire Bretécher, pas d'autrices et peu d'histoires d'héroïnes. La révolution de 68 n'a pas dû beaucoup influencer Fred.
3. Par pudeur, par timidité ou par peur de ne pas maîtriser la psychologie féminine, Fred n'a pas osé.
Il y a bien sûr la mère de Philémon, mais on ignore son prénom. Dans "le Voyage de l'incrédule", Fred a tenté de se rattraper, car son physique n'a plus rien à voir avec celui peu flatteur qu'il lui avait donné dans "Avant la lettre", recueil d'histoires courtes parues bien avant la série principale. Il la laisse même parler, mais pour n'énoncer que des phrases toutes faites ! (Je reviendrai sur ce choix linguistique.)
Les autres que l'on peut tout de même croiser fugacement sont couturières, standardistes, secrétaires. Le pouvoir est l'apanage des hommes : juges, militaires, homme d'affaire, Démon et autres.
Dans une histoire indépendante du "Mondes des Lettres" ("la guimauve", parue en album à la fin de Simbabbad de Batbad), une sorcière sert d'alibi à un jeu sur les codes de la bande dessinée.
Restent les "créatures" : une sirène amnésique, et la chatte aux beaux yeux.
Les visages sont assez caractéristiques, et rappellent Carmen dans "Le Petit cirque" paru dans Hara-Kiri bien avant : longs yeux en amande très écartés et grande bouche.
J'ai d'ailleurs eu un doute sur "l'enfant Manu-Manu" qui apparaît dans "L'île des brigadiers", et dont le visage est proche. Cinq tomes plus loin, il réapparaît vieilli… et moustachu ! C'était donc bien un garçon.
Il permet à Fred de glisser à la fois le (quasi) seul enfant de la série (avec celui de "Le diable du peintre"), et d'enrichir son univers d'un paradoxe sur le temps qui passe : l'enfant a vieilli (beaucoup) alors que Philémon et monsieur Barthélemy y sont restés tels qu'au début. Ce thème apparaît plusieurs fois : Les deux amis semblent passer des jours dans le "Monde des Lettres", et à leur retour, il ne s'est parfois passé que quelques heures dans le "Monde réel".
Bon ben peu de femmes alors : c'est un des aspects de la série qui a sans doute le plus mal vieilli, et qui ne passerait plus aujourd'hui. Ce monde masculin reste figé dans des sixties encore pré-soixante-huitardes.
Au prochain chapitre : le "Monde des Lettres"
Phil aimons. (1)
Phil aimons (2) : les personnages principaux
Phil aimons (3) : d'autres personnages étonnants
Phil aimons (4) : où sont les femmes ?
Phil aimons (5) : le "Monde des Lettres"
Phil aimons (6) : les passages
Phil aimons (7) : des phrases toutes faites
Phil aimons (8) : jeux de mots et créations verbales
Phil aimons (9) : les codes de la bande dessinée
Phil aimons (10) : mise en page
Phil aimons (11) : d'autres Fred, Fred et les autres