La plus universellement partagée est celle de la mort.
On a beau - comme moi – avoir lu Epicure qui nous dit qu'elle ne nous concerne pas (Tant qu'on est vivant, on n'est pas mort, et quand on est mort... on s'en fout – je résume !), il faut bien admettre que la perspective de la nôtre nous fout la trouille ! Et pour ma part, c'est plutôt envisager une agonie longue et douloureuse qui m'effraie.
A partir de là, nous émettons toutes sortes d'hypothèses sur ce qui pourrait la précipiter : accident de la route, guerre, pandémie, maladie incurable, "invivabilité" de la planète, etc.
Comment luttons-nous contre ? Deux options s'imposent.
La lutte et l'engagement en faveur de la paix, de la biodivesité, de la sécurité routière de la lutte contre le cancer et autres saloperies ou de la préservation du climat.
Ou alors la technique dite "de l'autruche" : à mon niveau, je ne peux rien faire donc je continue à faire comme si de rien n'était., tant qu'il y a de la vie, hein…
Sans oublier le recours à des substances diverses et variées, ou des comportements en contradiction totale avec ces menaces : vitesse, alcool, tabac, drogue, médicaments, qui sont autant de béquilles ou plutôt d'écrans qui nous aident à ne pas voir.
Quand on essaie d'oublier cette peur fondamentale de la mort, notre ingéniosité nous en trouve d'autres de remplacement : peur du chômage, du déclassement, des "jeunes", de "l'étranger".
Bon, ça fait moins philosopher mais ça repose, entre Hanouna et la dernière série en vogue.
La vie, la mort et tout le bazar - Delan & Boucq
J'exagère ? Pas assez, dirait Desproges. On a trouvé mieux récemment : peur de l'autre (même pas étranger) grâce au covid. Et puis peur de manquer d'essence, de blé ou d'huile de tournesol.
Le monde change ? Pas nous.
(à suivre)
Zorro-Boucq - Charlie Hebdo N°1552 - Mercredi 20 avril 2022