Le centre, à l'est du Cours des Cinquante otages
Au centre est, les attractions sont de trois ordres : les rues piétonnes (dévolues aux commerces, bars et restos), le Château de la Duchesse Anne et le Jardin des Plantes. Je commencerai par celui-là qui m'avait fait forte impression en 2017 (relire ici) - moi qui ne suis pas un grand fan de jardins - en raison de la "présence" de Claude Ponti, un de mes auteurs jeunesse de prédilection.
Donc ce vendredi 28 octobre 2022, c'est le toujours fidèle "Pot-à-portes" qui nous accueille. Nous allons bien sûr rendre visite à l'aire de jeux "Dépodépo" et à Georges, l'un de mes bancs favoris. Pourtant nous remarquons tout de suite que Ponti a "invité" des camarades de jeu : les créatures en métal de Jean Jullien. Le premier après l'entrée est "l'arroseur", on voit tout de suite pourquoi.
Il s'agit d'une commande de la ville de Nantes qui se traduit par l'exposition "Filili Viridi" consistant à peupler le jardin (et aussi ailleurs dans la ville) de personnages colorés et souriants, faits de métal, et jouant avec leur environnement.
A l'intérieur du jardin, nous en croiserons plusieurs parfaitement intégrés au lieu.
Les Enrouleurs communient avec les arbres.
Le Siesteur s'autorise ce à quoi nous n'avons pas le droit s'allonger dans l'herbe !
Le Passeur nous tend une main secourable afin de nous aider à franchir un bassin…
… tandis que dans un autre, l'Arroseur fait la planche (ou la baleine ?)
Le ratisseur n'a pas que ça à faire et fournit une aide précieuse aux jardiniers.
Quant à La Coiffe, il n'est pas question pour elle de résister à l'exubérance de la nature.
Il est hors de question de quitter le jardin sans faire une visite à de vieux amis ! La Dormanron se paie une séance d'épilation…
Et Georges Lebanc veille toujours jalousement sur ses petits !
Il y a foule à l'aire de jeux "Dépodépo", j'y retrouve avec plaisir quelques dessins sur des pots délaissés par les enfants.
Et je découvre avec bonheur un nouveau personnage placé en hauteur, hors de portée des visiteurs parfois pas si respectueux.
Nous continuons à "tourner" dans ce jardin extraordinaire, faisant mine de nous intéresser aux multiples semis et plantations du potager. Dans un coin, ce personnage incongru (et sans doute non désiré).
Nous ressortirons par l'accès de la gare - sans avoir vu le Fileur - car un grand bâtiment a attiré mon regard pendant la balade. L'Observateur, perché sur son arbre, manifeste la même curiosité.
Malheureusement aucune info sur cette belle fresque bien en harmonie avec les tons du lieu.
Nous nous dirigeons vers le château et apercevons le Débitumeur en plein travail.
Nous le laissons poursuivre son ouvrage et nous enfonçons dans les ruelles piétonnes de ce "centre-est". Dans ce secteur relativement restreint, il n'est pas question pour moi de proposer un itinéraire, et nous n'en avons d'ailleurs respecté aucun, déambulant au fil de l'attirance pour tel ou tel détail, telle boutique, tel restaurant (à l'approche de l'heure du dîner). Je vais donc plutôt me lancer dans un catalogue qui se voudrait thématique.
Zep, fan de Henri Dès ? Ah ben flûte, c'est passé !
A l'épisode précédent, j'avais déjà repéré quelques enseignes de magasins plutôt originales. Nous en avons repéré d'autre dans cette partie de la ville.
Le Géant de Nantes - Eric Croesde - Rue de la Paix
Mirer - Stéphane Vigny - Rue de la Paix
Haïcool - Le Gentil Garçon - Rue de Verdun
Les Rigolettes Nantaises - Rue de Verdun
Enseigne d'un sex-shop - Rue Léon Maître
D'autres enseignes sont plus anciennes et j'ai forcément flashé sur la devanture du Café du Cinéma 8 Rue des Carmélites : mosaïques qui ne doivent rien à Invader, cette fois, mais bien belles quand même.
Et puis celle-ci (qui me rappelle ma jeunesse devant la première télé de mes parents) sur un bar de la rue Maréchal Joffre. Nous avons arpenté la rue dans les deux sens à la recherche de nouveautés après les superbes automates vus il y a quatre ans. En Vain. Dommage…
Dans la même rue, peinture-pub pour un bar, dans un style assez classique…
… et juste à côté, superbe combat entre une pieuvre géante et un minuscule rafiot. Moi, je lui ferais bien de la pub, au gars, s'il ne signait pas comme un cochon !
Encore ce petit sapin décliné dans toutes les techniques : après les Lego®, la peinture ! Nous en avons même vu toute une forêt rue Saint-Léonard, par un mystérieux "Collectif ici maintenant".
Et partout dans le centre, ces non moins mystérieux petits portraits déjà évoqués "à l'ouest".
Pas beaucoup de travaux à la bombe dans les rues piétonnes : je suppose qu'il vaut mieux être en règle ou alors travailler rapidement, ce qui n'est pas le cas avec la peinture sur place. Bon tout de même un Sélor (pas en odeur de sainteté chez ses pairs !) rue des Trois Croissants, pas loin du resto Vacarme (où l'on mange très bien !).
Celle-ci me fait penser à Dino Voodoo, mais je n'ai pas plus d'infos. Je trouve ça très réussi.
Assez chouette aussi (mais beaucoup plus officielle et pas mal délavée), la fresque murale du "Toucan à bec caréné" est une reproduction d'une peinture d'Alain Thomas visible rue Fanny-Peccot près de l'Hôtel de Ville.
J'ai toujours des regrets quand je constate que quelque chose d'esthétique et bien placé n'est pas signé. Timidité ou peur de l'amende ?
"Le chat perché" Virgile Gudin rue Beauregard face au Bistrot Basque
Si Sébastien Bouchard est le maître en collages, Ador reste celui de la bombe. Ces quatre personnages se trouvent dans la même rue du Vieil-Hôpital. Je suis fan de ses nains à trogne de Pinocchio, et il y a toujours des petits détails à trouver (comme ces guillotines, cherchez !).
Juste à côté, l'occasion d'enchaîner avec les collages, justement.
Joli poulpe (déjà un peu fatigué) de Manon Chski, accompagné de "Living in a blue world" par Neftnik
Dans une autre rue, portrait par Neftnik encore : nous verrons le même à la Butte aux Cailles en décembre 2022.
Ces fleurs fanées me rappellent un peu etiou à Redon. Mais c'est Cendrine Robelin, dans le cadre de "Pour l'Amour de l'Art" (voir plus bas).
Et attire la concurrence. Ici, bestioles et fleurs par Tweet. Je crois bien en avoir vu à Paris aussi.
C'est mignon, c'est coloré… mais encore une fois : pour dire quoi ?
Luje (qui roule) est aussi très présente sur Nantes. Je n'ai gardé que deux de ses collages…
… enfin je crois, parce que beaucoup ne sont pas signés ! (Ou alors j'ai mal regardé…)
Pour l'Amour de l'Art est un événement dans le cadre duquel des artistes créent et collent.
"Derrière l'événement "Pour l'amour de l'art", c'est plus de 80 artistes, illustratrices et illustrateurs, photographes, graffeurs qui se rassemblent le temps d'une exposition géante à ciel ouvert qui investit les murs de Nantes. Depuis le lundi 14 février 2021, vous pouvez découvrir plus 250 œuvres uniques à travers la ville et l'île de Nantes. Vous les reconnaîtrez facilement, ils porteront tous une inscription « Pour l'amour de l'art »."
Nina Missir - Joconde au héron ? (Mais a pu le héron !) Rue Haute-Casserie
Sébastien Bouchard : la même (mais inversée) que celle qu'il a peinte à la galerie éphémère de Lorient Jumble au mois de juillet (et toujours en place jusqu'à aujourd'hui malgré les travaux en cours).
Arthrodese me permet de faire une photo que j'aime bien.
Shadireda aussi (et visiblement spécialiste des oiseaux)
Passons rapidement sur les pochoirs : vraiment très peu de choses dans le secteur ! Ces quelques fourmis…
Et ce "méchant" à cape par Aztek. (Ils sont 25 à porter ce nom, alors pas sûr que je sois tombé sur le bon.)
Et enfin une retrouvaille : Coralie LR, dont nous avions vu pal mal de pochoirs à Rennes. Je trouve celui-ci vraiment beau et tellement bien intégré au mur…
J'ai toujours un petit faible pour les mosaïques, alors vrai Invader ou faux, quelle importance ?
Ça ressemble bien à du Waldo, ça.
Et nous en découvrons un "nouveau" : Stork Pixelart. Carrément obsédé par la procréation, lui ! On en verra partout ! Bon, la première fois, c'est sympa, mais à la longue un peu répétitif.
Après toutes ces trouvailles somme toute devenues "classiques" (pour moi du moins), il me reste une partie à consacrer au volume, qu'on appelle ça sculpture ou pas. En commençant par la plus officielle (et aussi sans doute une des plus belles) : "L’éloge du pas de côté" de l’artiste auxerrois Philippe Ramette installée place du Bouffay en 2018 dans le cadre du Voyage à Nantes.
Je trouve ça vraiment impressionnant de technique, d'inspiration… moi qui ne suis pas trop "culture classique".
Moins imposant mais presque aussi réjouissant : ce Casimir occupant la niche qu'un dieu quelconque a déserté.
Sylvie Pires Da Rocha - "Va à l'essentiel" - Rue de l'Emery
(Où je découvre qu'elle serait aussi l'autrice de la palissade sur l'Île de Nantes ?!)
Il faut voir comment les gens me regardent quand je photographie ce genre du chose ! Et comme je suis fier de tomber dessus ! En plus, ce sera aussi le seul témoin (ancien) du passage d'Intra Larue.
Et je remarque un petit visage de terre par J_Ace. Je crois en avoir vu d'autres…
En tout cas j'ai vu une oreille, mais là encore, la précipitation me perdra : je n'ai pas noté le nom !
Réelle nouveauté également pour moi, ces yeux collés près du Bistrot Basque (déjà cité plus haut) dans la rue Beauregard par les Frères Bonpinceau. Intra Larue nous fait admirer son sein, eux ils nous surveillent. L'accumulation est sympa mais je préfère quand même la première (et pas que pour des raisons libidinales) !
Je retrouve aussi ces énigmatiques têtes de femmes, colorées cette fois. Toujours pas d'info, et je ne comprends toujours pas le message.
Ce qui est le cas également souvent avec les petits bonshommes d'Isaac Cordal, sauf que je suis fan de ça depuis qu'elle m'en a fait remarquer un à Bruxelles. Et que j'ai lu en novembre le bouquin de Sophie Pujas "le rire urbain" où il est longuement interviewé. C'est discret, pas tape à l'œil par définition. Bref c'est un truc que j'aimerais bien faire un jour, que ce soit avec mes "Qu'a Jo ?" de goélands ou autre chose. Bref je suis jaloux. Et admiratif.
Cet épisode touche à sa fin par un qui crache dans la soupe, mettons que c'est du second degré, comme pour Hek à Redon. Le reste m'évoque également du street art, mais c'est fortuit.
Où cet édicule municipal (toisé par quelques godasses, ça doit avoir un nom, cette pratique…)
J'en terminerai donc avec ce qui pour moi devrait mériter le nom "d'art urbain" même si personne n'en revendique vraiment la paternité.
En tout cas cela fait bien partie du patrimoine historique, et l'éphémère est aussi son lot.
Pour le reste, je m'en tiendrai à ma manie de traquer le détail, art ou pas.
Au prochain épisode, dernier petit circuit dans Nantes mais riche en découvertes: le quartier Madeleine - Champ de Mars, petit quadrilatère coincé entre la Loire, le canal Saint-Félix, la ligne de chemin de fer et le centre hospitalier.
Nantes - Vendredi 28 et samedi 29 octobre 2022