"Hope" tue ?
Eveything But The Girl - I don't understand anything
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Street art à La Défense
Nous avons proposé à Crispim de nous rejoindre pour une balade à La Défense. Nous souhaitons voir cette forme de street art un peu particulière - mais oh combien officielle - qui égaie cet endroit vraiment très spécial où nous n'avons pas mis les pieds depuis très longtemps. Bon finalement il ne pourra pas venir, ce n'est pas ce qui va nous arrêter.
Comme d'habitude, ce n'est pas moi qui ai pris les renseignements ! Elle a trouvé un pdf très explicatif : "Paris La Défense - Les œuvres d'art" et en rédigeant cet article, je suis tombé sur celui-ci à destination des enfants et sur lequel j'ai récupéré le plan ci-dessus "Promenons-nous dans l'art - Parcours".
Nous partons donc ce matin du dimanche 20 août 2023 : c'est à deux pas de l'hôtel.
Nous arrivons par le nord-ouest de La Grande Arche et tombons tout de suite Boulevard Aimé Césaire sur deux œuvres de Juliette Le Roux : "Renard et pigeons" et "Veaux" datées de 2013. J'aime bien le côté décalé ici, au milieu des tours très impersonnelles.
Nous montons tout d'abord sur la droite vers la Terrasse Valmy à la recherche d'une œuvre de Vhils que nous allons mettre un bon moment à trouver.
Nous tournons au milieu des immeubles : le lieu est très impressionnant, d'autant qu'en ce dimanche, il est désert. J'ai des sentiments assez contrastés : la hauteur des bâtiments m'impressionne, je suis sensible à l'association métal-verre, et en même temps il se dégage une inhumanité qui me met mal à l'aise.
Nous passons près de "La voiture sur le lampadaire" de Benedetto Bufalino (2019) que nous n'aurons pas l'occasion de voir allumée.
Toujours à la recherche de Vhils, nous trouvons sous une passerelle cette œuvre très vasarélienne de Sébastien Preschoux "Slinky" (2019)…
… et juste à côté, ce François Mitterand (non officiel celui-là) en Lego par Brikx dont nous avions vu un Molière à Bordeaux en 2022.
Nous dénichons enfin "Scratching the surface" de Vhils dont nous avons déjà beaucoup apprécié d'autres réalisations au Mans, à Lisbonne et Porto.
"Le travail d’Alexandre Farto alias VHILS révolutionne la technique du pochoir avec l’utilisation d’outils étonnants. A travers la destruction des murs, il explore les couches de l’espace urbain et son histoire. De vieux papiers, des affiches anciennes, des surfaces murales et des panneaux de bois sont attaqués au burin, au marteau-piqueur, à l’acide, ou aux explosifs, creusant d’immenses figures dans un jeu de clair obscur. En parallèle au festival Underground Effect qui s’est déroulé du 19 au 22 septembre 2019 sur le parvis de La Défense, Vhils a été convié à réaliser une œuvre pérenne avec ces deux portraits, une femme le regard dans le vide et un enfant les yeux tournés vers le ciel. Il aurait pu se contenter de cela mais il a également détruit le mur pour faire des motifs géométriques encadrant les visages."
"Signaux" de Vassilakis Panayotis Takis (1991) : j'avoue ne pas être très sensible à ce genre de choses, mais peut-être faut-il aussi voir ça de nuit ?
Je reconnais par contre une certaine fascination pour cette Arche (dont je n'ai pas l'envie de connaître le pourquoi ni le comment) qui offre aussi un point de vue incroyable sur Paris.
Bon, nous ne pouvions échapper à une nouvelle visite à ce "Pouce" de César (1991) vu pour la première fois il y a plus de 20 ans avec nos gars. Un précurseur des "Rézossocios" ?
"After Olympia" d'Anthony Caro (1986) pour le métal et la rouille, essentiellement.
Les "Personnages fantastiques" de Joan Miró (1977) sont également de vieilles connaissances : Miró, c'est la couleur et l'exubérance, j'aime depuis longtemps.
"Point Growth" de Lim Dong-Lak (2007) : je ne suis pas fan non plus de ce genre de sculpture, si ce n'est pour son aptitude à concentrer tout le quartier dans ses reflets.
Au milieu de ce grand espace, la fontaine monumentale de Yaacov Agam (1988) m'évoque plutôt une piscine, et bon, moi, la natation… (Je sais, je peux être à la fois de TRES mauvaise foi et insensible à "l'Art".)
Arrivés là, nous trouvons enfin quelques explications sur la suite de notre parcours…
Et soudain, le choc me revoilà dans ma classe ! Bon, il manque l'été et l'automne (qui sont, je l'apprends, ailleurs) mais ce printemps et cet hiver en 3D par Philip Haas me font forte impression.
Après avoir tourné autour pendant un bon moment, nous nous décidons enfin à poursuivre.
Je reste plus que tiède devant "Les Trois Arbres" de Guy-Rachel Grataloup (1988) mais bien plus ému par "La Danse" de Shelomo Selinger (1983) , plusieurs couples qui parsèment cette espèce de petit jardin.
En contrebas, nous parvenons à l'espace suivant, orné de trois œuvres complètement différentes qui dialoguent. (Ou "triloguent " ?)
"Le Moretti" de Raymond Moretti (1995) qui dissimule une cheminée d’aération est une réalisation très colorée et très esthétique à mon goût.
Ce "Hoodie I" d'Erwin Wurm (2023) est sûremement le petit (grand, plutôt) frère d'un autre vu dans une galerie Place des Vosges la veille (épisode à venir). C'est surprenant dans le secteur, un sweat à capuche…
Le troisième larron est un faucon gonflable ("Feu de faucon" de Julien Salaud - 2023) et son socle donne lui aussi à voir l'entourage d'une autre façon.
Je suis bien moins convaincu par "Breeze" du même Erwin Wurm , mais c'est sûrement parce que je m'habille en "M".
J'ai bien plus d'affection pour ce "Banc public" par Lilian Bourgeat, du fait de son cousinage probable (et assumé ?) avec Georges, celui de l'album de Claude Ponti dont une réplique veille sur le jardin des Plantes de Nantes.
Nous voilà parvenus au bout de l'esplanade qui se termine avec une autre œuvre de Vassilakis Panayotis, alias Takis, et qui fait écho à celle du début.
A partir de là, nous allons pas mal tourner autour de la station de métro à la recherche du lièvre de Bordalo !
Nous tombons d'abord sur un trompe l'œil de Pimax, dont nous avions vu des trucs dans le treizième arrondissement de Paris en décembre 2022.
Puis sur les restes d'un géant, sans doute posé par un admirateur de Shepard Fairey alias Obey Giant.
Ensuite un Invader officiel ! (ou ce qu'il en reste)…
… Et après s'être presque perdus au milieu des immeubles, le voilà enfin ce "demi-lièvre" (?) réalisé par Bordalo II en 2021 et apparemment déplacé ici près de la pharmacie des Damiers. Tout comme les autres "bestioles" déjà vues à Lisbonne et Porto, celle-ci est vraiment superbe, dans une technique toute autre mais aussi impressionnante que celle de son compatriote Vhils.
Au-dessous, un collage de Levalet que j'ai envie de baptiser "le Pigeon voyageur", ce qui serait peut-être pour le moins maladroit par rapport à l'infortuné campeur qui occupe les lieux malgré lui.
Nous continuons à naviguer de passage en passerelle, passant devant "Mosaïque" de Michel Deverne (1981)…
… puis "Cube Sphere Gold" de Cyril Lancelin (2021). C'est bien gentil mais est-ce que ça suffit vraiment à enchanter les gens obligés de loger (ou travailler) dans le quartier ?
Je comprends "le Somnambule" de Henri de Miller (1983) : en effet, il y a de quoi faire des cauchemars, dans le coin ! (Et encore, il fait beau...)
Nous repartons vers la Grande Arche : il va être temps d'aller rejoindre nos jeunes plus près de Nanterre.
Dernier arrêt devant "Dans les traces de nos pères" de Jozef Jankovic (1988) que je trouve particulièrement réussie (et adapté au lieu).
Au final, balade assez agréable par une journée qui fut l'une des plus chaudes de notre été !
Aux prochains épisodes : nos errances dans Paris.