2023 dans le rétro (4) : mars
Dès la rentrée du 27 février, je sais que ça va continuer à être la zone dans ma classe. Deux remplaçantes se partagent la lourde tâche de me supporter : une animatrice le matin, qui ne peut pas être en classe avant 8h50 (les premiers élèves arrivent de la garderie à 8h30) mais qui est très dynamique.
Et une autre l'après-midi qui n'arrive pas avant 14h30 (on commence à 13h45 !), et qui est, disons… moins dynamique. Et le problème c'est qu'une fois que les élèves sont là, je n'ai plus une minute pour expliquer les tâches du jour et le fonctionnement.
Alors ça me fait bien marrer (jaune) quand mes collègues me disent de "profiter tranquillement de cette fin d'année maintenant que (je) sais que (je) pars en juillet". Comme j'aimerais ! Ou alors je les laisse jouer toute la journée en les prenant par 4 ou 5 pour travailler un peu ? Pas mon genre, alors je m'entête et je deviens de plus en plus insupportable. Comme je m'en rends compte, c'est un cercle sacrément vicieux.
Après l'assassinat d'une prof fin février (on pensait vraiment que ce serait la dernière…) arrive un nouveau "temps fort" le 7, qui ne sera "la plus grande manifestation de protestation en France depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale" que pour ceux qui marchent ! Puis le lendemain, rassemblement pour les droits des femmes. Chaque fois, c'est l'occasion de déjeuner à la Taverne, un peu de chaleur ne nuit pas.
Entre manifs (avec une journée de salaire en moins chaque fois) et absences à répétition de collègues, mars se traîne et ça sent la fin des combats. Encore perdu, celui-ci ? Pas souvenir d'en avoir gagné beaucoup depuis que je fais ce métier.
Et en effet, le 16 mars, la loi est votée… ou plutôt non : elle passe en force !
Enervé, je me mets à suivre des chaînes de "gauchos" sur Youtube. Et le 20, c'est plié : motions de censure rejetées, loi définitivement adoptée.
Ce même 20 mars 2023, je commence à compter les semaines qui me restent (Et ce jour-là, j'en suis à 14 de la fin).
Le 23, une "journée décisive" de plus (de trop ?), et puis un "nouveau front" s'ouvre à Sainte-Soline. Je ne suis pas le seul à prendre eau de toutes parts. Alors le 28 se fera sans moi.
Bilan : 7 ATSEM en deux mois dans ma classe et 5 journée de grève qui seront défalquées plus tard !
Pour oublier un peu ce présent glauque, je me replonge dans "Les écritures" de Cavanna après que j'ai entendu qu'il aurait eu 100 ans.
East Forest & Peter Broderick - Resurrect inside