Faites de la musique !
8 ans de solfège, et j'ai redoublé quasiment chaque classe !
A sept ans : "Tu voudrais faire de la musique ?"
Quel gosse refuserait une proposition pareille : faire "comme à la radio" !
Et le piège s'est refermé : il m'aura fallu ces 8 années pour oser dire "je ne veux plus !"
Enfermé pendant deux heures tous les samedis dans une salle de classe triste comme l'ennui, pendant que les copains s'amusent dehors. Dictées "musicales", ils appelaient ça !
En comptant les trajets de bus, je n'ai toujours pu voir que la fin des "Mystères de l'ouest" dans l'émission de Bernard Golay.
Et puis il y avait les cours d'instrument, de déchiffrage, d'orchestre… La dernière année, ça "m'occupait" six jours sur sept. Bref, je n'en ai pas que des souvenirs émus. Heureusement, aujourd'hui, les profs ne sont pas que musiciens, ils sont aussi censés être pédagogues. Pour être franc, j'en ai connu essentiellement deux.
Mon prof de clarinette, d'abord, prénommé Michel. Jamais un mot plus haut que l'autre, même quand "je n'ai encore pas travaillé cette semaine" !
Et puis un prof de solfège, Georges, intervenant dans les écoles, chef de l'harmonie et pilier du jumelage avec l'orchestre allemand. Un grand bonhomme qui a su faire aimer la musique à des tas de gamins !
En 76, avec d'autres, ils ont monté le Big Band. Scandale à l'époque pour les puristes du classique, seul genre admis au sein de l'école de musique, fabrique pyramidale de peu d'élus et de tant de dégoûtés !
C'est vrai, j'ai eu de bons moments, et je suis heureux de connaître – et de pratiquer encore un peu – la musique. Mais si c'était à refaire, j'avoue que j'hésiterais quand même vachement !
Alors vive la musique, mais vivante, source de plaisir, et pas sclérosée. Après tout, on n'est pas obligé dès le début de décider qu'on en fera son métier ! Mais tout le monde devrait au moins avoir le droit de la pratiquer.
Comme tous les arts d'ailleurs, refrain connu dans ces pages…
De Phazz - Jazz Music