Dans ma boîte à crayons
Comme j'aime les fournitures depuis tout petit, j'aime aussi les crayons. Alors j'en ai plein. Qui ne servent pas, pour la plupart. J'ai même acheté des crayons aquarellables qui sont restés dans leur boîte depuis trois ans !
Je me suis fait offrir il y a vingt ans un porte plume et de l'encre de Chine, mais je ne le sens pas : je ne serai jamais graphiste.
Récemment, Thierry a essayé de m'inciter à tester le feutre plume, pour donner un peu plus de vie à mon tracé, avec des épaisseurs différentes. Je ne dis pas que je ne vais pas essayer, mais ça va me demander un sacré effort – sans parler du temps – avant d'en sortir quelque chose de présentable.
En attendant, je me contente de quelques feutres permanents aux mines plus ou moins fines.
Depuis une dizaine d'années, j'ai décidé de chasser le gaspi dans ma classe. C'est venu un jour où nous passions commande pour l'année scolaire suivante. Ras le bol des crayons de couleur à deux balles dont la mine se casse en dix-sept dès qu'ils tombent par terre. En plus, elle est trop sèche - la mine -, les enfants n'arrivent pas à colorier. Alors j'ai décidé de mettre le prix car les enfants le méritent bien ! En échange, j'ai aussi décidé de les faire durer – les crayons.
En effet dès que leur taille descend au-dessous de 7-8 cm, les enfants ne peuvent plus les tenir correctement. Ce qui fait quasiment la moitié du crayon. Pas question de les jeter, alors système D : je les fiche dans des corps de feutres usés, et nous les menons au bout !
On peut y voir de la maniaquerie – ce qui n'est pas complètement faux ! J'ai tendance à croire que ça aide à mieux dépenser le budget qui est alloué à l'école.
Je me retrouve donc moi-même à écrire avec un petit bout de crayon gris mâchonné par mes élèves jusqu'à ce qu'il soit assez petit pour être fiché à son tour.
Sans oublier la gomme qui lui tient compagnie dans ma poche. Mais c'est une autre histoire.
Bourvil – Les crayons