Journal d'un album (6) : B.B.
Ça m'est venu dimanche matin, à 6h45 dans ma cuisine, en fumant ma première clope à la fenêtre.
Je relisais "la maison de pain d'épice" en cherchant une idée pour montrer de nouvelles images de Cleet Boris / Hubert Mounier - et aussi parler de moi !
Ça faisait un moment que je tournais autour : que dire sur Benjamin Biolay, moi qui, comme Luz, apprécie peu le personnage (et ses chansons).
Et puis "tilt" sur cette image (cette bulle, plutôt) !
Aujourd'hui, moi aussi je vais faire de la musique avec B.B. !
Ben oui, hein : "ma" Béa, son nom commence aussi par un B, alors B.B. !
Et les similitudes ne s'arrêtent pas là !
Elle a fait de "vraies" études musicales (composition, harmonie, etc.). Alors elle n'a pas son pareil pour démonter en deux secondes un bout que je lui fait entendre, et qui m'a pris trois heures à bidouiller à l'ordinateur ! (Que ce soit une ligne de basse, une suite d'accords ou des interventions instrumentales diverses…)
Et puis elle a ce sens des accords (qui paraissent parfois dissonants, mais c'est exprès !) qui enrichissent le morceau de façon incroyable.
D'un commun… accord (!), nous avons fixé les règles depuis longtemps.
Après une période (lointaine) où nous avions simplement essayé d'améliorer les arrangements des chansons que j'avais composées, nous avons décidé de créer ensemble nos morceaux. En nous fixant une contrainte de départ parfois idiote, mais qui nous aide tellement à avancer !
Du genre "tempo 120", "pas de batterie" ou "gamelle à crabes" !
Et nous partons à l'aventure : recherches sauvages de sons dans sa cuisine (tous les ustensiles y passent), sample de basse récupéré sur un morceau qu'on aime bien, suite d'accords au piano, boucle de percus…
Entre deux séances, chacun bidouille dans son coin, et nous confrontons nos trouvailles à la séance suivante. ("Ça c'est chouette ! Ça, c'est nul !") Pas étonnant qu'il faille six mois pour "finir" un morceau !
Mais le gros avantage sur Hubert, c'est que nous sortirons jamais un CD : nous créons… pour nous uniquement. Bon, si les copains apprécient, ce n'est que mieux !
Autre "détail" : nous avons essayé nos voix, mais ça coince. Alors nos morceaux sont plutôt instrumentaux, avec des petits bouts de voix trafiquées dedans.
Elle aussi m'a "laissé tomber" pendant un an, la faute au "vrai" boulot qui nous nourrit, et qui lui a pris toute sa vie. On vient de reprendre.
Et on attend notre sixième B.B. !
six milliards de rameurs - Hubert Mounier