Street art autour de Lorient : août 2022
Ce mois d'août a commencé dès le dimanche 31 juillet par une petite virée à Gâvres. Après un petit tour en bord de mer, nous nous dirigeons vers la salle Tabarly. J'ai lu sur le site de Mastabilo qu'il s'y tient une expo d'artistes locaux. Lui expose au milieu d'autres les travaux réalisés au cours d'un stage de gravure. Bon, il s'agit d'un bête gymnase et les productions ne sont pas vraiment mises en valeur. Mais parmi les "croûtes", je tomberai tout de même sur de chouettes photos.
Le lendemain, balade en bord de mer avec pour but le pochoir que Kelu Abstract a collé au Courégant (relire juillet 2022). De près, la technique est toujours aussi impressionnante.
Le jeudi 4 août, un peu à court d'idées en ce qui concerne nos balades, nous partons faire un tour de voiture ! Il commence tout près de chez nous sous la bibliothèque de quartier de Keryado. Elle a repéré qu'Ezra y a réalisé un portrait et une fresque avec les jeunes du quartier. Le message est plein de bons sentiments mais la réalisation impeccable.
Nous poursuivons notre virée par la rue Frébault. Là, c'est Ador qui est venu réaliser une fresque. Ses animaux "cartoonesques" ne sont pas choisis au hasard : leurs initiales mises bout à bout composent un titre (Lapin, Eléphant, Souris…) : "les vilains humains". (Bon, j'ai appris ça sur son site, d'accord, mais j'ai quand même trouvé le titre tout seul !)
Où aller maintenant ? Allons donc voir du côté du port. Je ne m'arrête pas aux Ateliers de Kergroise visiblement toujours squattés. Nous tournons dans les rues et soudain Boulevard Jacques Cartier, un revenant !
Près du collage de Mastabilo - dont le char russe a disparu -, Small Axe a réalisé un nouveau chouette pochoir de Jack London après la disparition de celui du port de pêche suite à la destruction de la glacière.
Nous tournons rue Amiral Melchior et autre nouveauté : Dino Voodoo a décoré un container qui traîne là depuis un bon moment. Je ne saisis pas bien la raison du chagrin de ce marin (?) mais le résultat est très esthétique.
Juste en face, la porte d'un ancien entrepôt est entrebâillée, j'y glisse un œil, puis tout le corps. Bon, tout cela a l'air de dater mais le petit frisson de l'inconnu (et la fausse impression de faire de l'urbex) me plaît bien.
Je m'enhardis donc à essayer d'ouvrir la porte coulissante de celui d'à côté et là, surprise !
Celui-ci est nickel, et visiblement habité ! Canapés, frigo, sommiers et matelas : quelqu'un vit ici ou du moins y passe du temps. Mais impossible de savoir si les graffitis ont été réalisés par le ou les "locataires".
Le samedi 6 août, nous partons faire notre petit tour du Festival Interceltique qui a commencé la veille. Il y a sûrement déjà foule en ville alors nous nous garons derrière la gare, et je commence par aller voir près de l'Abri Syclett : je sais que Mastabilo y a à nouveau collé il y a déjà un moment. Bon, ce n'est pas mon préféré...
Nous enchaînons avec la galerie éphémère Jumble : leur site m'a appris que Kar et Naga doivent s'y produire "en live".
Kar est déjà au travail, avec pour support un des poteaux de la salle. Elle dessine ses formes reconnaissables au Posca et prend visiblement son temps.
Naga quant à lui commence à peine le fond noir du mur sur lequel il va travailler.
Nous tournons un peu, discutons avec Denis qui prend de nombreuses photos également.
Sur une table, un jeu de Uno m'attire. Je connais le personnage de cette illustration, je l'ai déjà croisé à Guidel l'an dernier. J'interroge "Monsieur Pascal", toujours aussi agréable et il m'apprend qu'il s'agit du célèbrissime "obey giant" réalisé par Shepard Fairey dont il expose quelques œuvres (voir juillet 2022). Je doute qu'il soit venu à Guidel, et si nous avons également vu deux stickers à Lisbonne, ce sont sans doute aussi des fac-similés.
Bon, nous laissons les artistes travailler et partons donc vers le cœur du Festival. La municipalité s'est enfin décidée à afficher des photos sur le "Palais des Congres" mais je fais quand même mon ronchon : je trouve ça bâclé, pauvre, pas fini.
Je tourne autour de la colonne de Kaz et Zermi, très consensuelle.
Puis nous faisons notre tour des boutiques du marché. Le t-shirt officiel n'est pas top et de toute façon, : tout ce qui nous intéresse, c'est l'andouille de la célèbre Maison Quidu de Guémené. Horreur : ils ne sont pas là cette année ! Soient qu'ils snobent le Festival, soit qu'ils aient toujours des problèmes d'approvisionnement comme nous l'avions appris en août 2021.
Bon ben avant de rentrer, on retourne voir les artistes chez Jumble. La façon de travailler de Naga est très impressionnante : tracés légers sur le mur et signes scabalistiques…
Il a commencé à peindre la bouche et le cou d'une femme et passe beaucoup de temps sur le rendu de la peau, tout en regardant son smartphone ! A-t-il un "brouillon" ou travaille-t-il d'après une photo ? Je ne le saurai pas, n'osant lui demander de peur de le déranger.
Pour sa part, Kar a apparemment terminé le haut du poteau et prend le temps d'échanger avec les gens qui passent.
Elle "attaque" enfin le bas de la colonne mais il est clair qu'elle n'est pas pressée de terminer. Je refais un petit tour de la galerie et tombe sur ce cadre de Petite Poissone qui me fait bien marrer.
Nous attendrons le lendemain pour revenir et admirer les œuvres terminées.
Celle de Naga est assez époustouflante de (sur-)réalisme.
Et en m'approchant d'un petit cadre, j'obtiens peut-être une réponse à ma question de la veille : on y voit une œuvre achevée et son dessin préparatoire.
Le travail de Kar est assez chouette aussi, même si je pensais qu'elle y ajouterait quelques touches de couleurs supplémentaires.
Je m'approche aussi d'un de ses travaux mis en relief : c'est très délicat et je trouve cela très adapté à son univers qui me rappelle des sculptures océaniennes.
Une pause est venue interrompre ma chasse lorientaise : une petite escapade de trois jours à Brest et Morlaix avec 230 photos de plus au compteur, et que je vais aussi mettre des semaines à décortiquer...
Nous reprenons donc nos recherches ici le jeudi 18 août avec une virée au port de pêche.
Premier arrêt rue Marcesche devant les Ateliers de Kergroise. Nous cherchons une fresque réalisée par Diaspora et vue sur le site de Kaz. Apparemment, il n'y a personne dans les lieux mais je n'ose m'y aventurer, et de toute façon, de l'extérieur, je n'y distingue rien de nouveau. Alors nous continuons à tourner dans les rues jusqu'à la rue du Comté de Bernadotte où je constate que quelqu'un a osé recouvrir une peinture de Mika de ce début d'année !
Après vérification, il s'agit de Mika lui-même. Mais pourquoi avoir déjà recouvert une œuvre (sympa) alors que la place ne manque pas : impossible de le savoir (Et comme le gars n'a pas l'air très bavard sur son site...)
Portrait androgyne, dans les mêmes couleurs, sans doute plus "interpellant".
D'autres "petites" choses autour, sans grand intérêt, si ce n'est celle-ci signée "Outsider".
Rue de Seignelay, nous tombons enfin sur la fresque collective de Diapora, avec à nouveau (dans les mêmes tons) une belle intervention de Mika…
Et un superbe portrait par Istraille qui vient faire écho à une des femmes de Jef Graffik.
La balade n'ira pas beaucoup plus loin : un petit tour au port de pêche qui devient de plus en plus "propre" (c'est à dire sans intérêt). Près d'un bateau déjà vu, un chat (déjà vu lui aussi, mais ailleurs, et en jaune) surveille un sac de plage oublié (?) par un voyageur en partance pour Port-Louis.
De retour au centre, nous remarquons que le duo Quatre Mains a semé des collages un peu partout, et notamment près des portraits de Sébastien Bouchard…
... et qu'un festivalier crétin (ou aviné, ou "embiéré", ou tout ça en même temps ?) a déchiré l'un des collages : qu'il ait voulu le garder pour lui ou juste l'abîmer, il se fait qu'il ne profitera plus à personne ! Il serait temps que "les gens" se rendent compte qu'ils ne sont pas seuls au monde mais qu'ils doivent le partager avec 8 milliards d'autres humains. (Sans parler des autres êtres vivants !)
Petit retour à la galerie Jumble qui fermera le 21 août. "Pascal et Virginie" ont laissé carte blanche à trois street artistes dans une pièce à l'arrière du magasin. Il y a là les ectoplasmes habituels de Jean Moderne alias RCF1, très productif dans le coin.
Et surtout quelques œuvres de Jean Yves Gauthé alias artjean13 dont le goût pour les rhinocéros rejoint une de mes préoccupations de l'année qui va venir !
Mais il est déjà temps de se remettre au boulot pour la rentrée qui se profile à l'horizon. La chasse au street art se poursuivra donc en septembre !
PS : le samedi 27 août, sortie "bord de mer" entre Lomener et Kerguélen. En passant par Kerpape, Bob Marley me fait de l'œil de loin : j'apprends qu'il s'agit d'une fresque réalisée l'an dernier avec les jeunes patients du centre de rééducation.
Et pour terminer le mois (enfin cet article, en tout cas !), un graffiti signé Guud Guyz sur le mur d'une belle propriété de bord de mer.