Les berniques décollent.
Quatre fois par jour, je "m'évade" de l'école dans cette espèce de petit jardin, à l'arrière du bâtiment.
Rien ne veut y pousser (nous avons essayé…) : dix centimètres de terre sur un remblais de caillasse. Il y a de l'herbe, deux poiriers qui "donnent" bien au début de l'automne, et un pommer chargé lui aussi dès l'été.
Et puis deux sapins pour dissimuler le fumeur que je suis aux regards innocents des élèves de l'école élémentaire attenante.
Ce n'est pas très convivial, hormis un merle ou une pie de passage.
Je m'y autorise donc la "cigarette du condamné" vers 8h25 le matin, avant l'arrivée des "fauves".
Et puis trois pendant la pause du déjeuner, que j'avale depuis dix-huit ans devant un des ordis de la classe.
Depuis quelques temps, je me suis offert la compagnie de quelques berniques rescapées d'une pêche à pied et abandonnées sous un des sapins.
Et leur vie n'est pas toujours rose ici, sur ce rebord de fenêtre, face au container à bouteilles… Mais elles me soutiennent le temps d'une clope, qu'il pleuve ou pas.
Deep Purple – Smoke on the water