voyages

Je me répète : j'aime les villes. Depuis que je suis "grand", mais plus pour les mêmes raisons. Avec l'âge, n'importe quel détail peut attirer mon regard oblique, toujours lecteur de Sempé, Cavanna, Pierre Desproges et autres empêcheurs de s'endormir en rond.

Petit, j'aimais la campagne (Il y a des enfants qui n'aiment pas ça ?), mais ça m'a vraiment passé. En forêt, maintenant, je m'ennuie, ça reviendra peut-être un jour.

Arpenter la côte sur le GR®34, je veux bien. Surtout celle du nord de la Bretagne que je ne connaissais que très mal et par petits bouts. Du moment qu'il y a de loin en loin une ville - même petite - où s'arrêter et chasser la bernique.

Ces deux balades ("De Brest à Brignogan" et "De Brignogan à Perros-Guirec") m'ont donné l'envie de poursuivre.

Alors sûrement bientôt, nous repartirons vers le nord, de Perros-Guirec à Saint Malo, et pourquoi pas jusque dans le Cotentin que Béa nous a vanté (et mon frangin aussi depuis).
Et si les voyages forment la jeunesse, la vieillesse doit sans doute former aux voyages.

Mais nous n'oublions pas le sud, et le prochain épisode nous emmènera compléter notre "Voyage à Nantes, le nôtre", écourté malgré nous en juillet 2017.

De Brignogan à Perros-Guirec (1) : intro
De Brignogan à Perros-Guirec (2) : Morlaix
De Brignogan à Perros-Guirec (3) : de Morlaix à Plouescat
De Brignogan à Perros-Guirec (4) : de Morlaix à Locquirec
De Brignogan à Perros-Guirec (5) : de Trébeurden à Perros-Guirec
De Brignogan à Perros-Guirec (6) : street art
De Brest à Perros-Guirec (7) : et après ?

Pas énormément de choses à se mettre sous l'objectif de ce côté-là, mais quelques belles découvertes tout de même.
Morlaix paraît très sage dans ce domaine. Quelques fresques "officielles… et quasiment rien d'autre !

"La Morlaisienne – Renaissance" peinte par Zag & Sia dans les escaliers de la Cour des artistes de la Manu en 2013

Enfin si : nous constatons avec plaisir que Intra Larue a fait ici une petite apparition, laissant sa marque sur le viaduc et dans une venelle des hauts de Morlaix.

Richard Brouard, lui, a été adoubé par la ville de Roscoff, parsemée de dix-huit de ses œuvres de métal peint. Et elles sont paradoxalement légères et aériennes, en parfaite adéquation avec les lieux et la saison.

les scuptures de Richard Brouard à Roscoff

Le quatrième jour, après avoir usé nos semelles sur la sublime côte entre Trébeurden et Perros-Guirec, je propose de nous arrêter à Lannion pour dîner. Je ne connais pas la ville, c'est l'occasion. Ô désespoir ! Après avoir tourné pendant une heure, nous constatons :
1. que beaucoup de restos sont fermés le lundi
2. qu'on a bien fait de ne pas venir ici exprès mais seulement en passant
3. qu'à part quelques chats et un couple qui s'engueule, l'art de rue a encore une place à se faire ici.

Ils ont pourtant d'illustres modèles. Et ces petits bonshommes ont l'air de bien avoir pris leur pied ici, dans le passé…

Nous rentrons finalement dîner à Morlaix pour notre dernière soirée.

Sur la route du retour à Lorient, nous faisons un crochet par Landerneau. L'expo présentée au FHEL (Fonds Hélène et Edouard Leclerc) ne me branche pas plus que ça. (Oui, j'ai des regrets pour celle sur Métal Hurlant il y a quatre ans !)
On retrouve cependant un local de l'étape, Clet.

A-t-il une dent contre la religion ou, au contraire, a-t-il bidouillé ces panneaux au sortir de la messe ? Nous en trouvons trois autour de l'église, dont un qui n'a pas dû plaire aux bigots du coin…

Malgré toutes les merveilles naturelles découvertes sur la côte, je me sens un peu frustré de créations humaines. Nous avons la journée devant nous, alors direction Quimper.

Nous y retrouvons les fresques déjà aperçues lors de notre dernière visite en avril 2017. Ainsi que les potelets peints dont nous ignorions alors l'auteur.

Plusieurs expos ont lieu à ciel ouvert, et tout d'abord les loups très impressionnants de Liu Ruo Wang.

Puis le "yarn bombing" qui met de la couleur et de la gaieté sur les arbres le long de l'Odet. Le tricot semble connaître un retour en grâce ici comme à Nantes ou Morlaix.

Au détour d'une ruelle, nous découvrons enfin en vrai et grandeur nature une œuvre de Blek Le Rat, que nous avions découvert dans des bouquins sur le street art. Belle surprise.

Le pochoir est une technique efficace et rapide pour afficher un message sans trop de risque de se faire attraper par la maréchaussée. Les défenseurs des abeilles en ont semé quelques uns pour réveiller les consciences. Et s'il ne s'agit pas d'art, la frontière avec le militantisme reste souvent ténue.

Bon, il est l'heure de rentrer au bercail. Près de l'endroit où nous sommes stationnés, quelques fresques réalisées (entre autres) par Hoz et Phoaick rendent hommage aux Monty Python, à Marilyn (l'autre…), et à Charlie (l'autre aussi !).

Un dernier salut à Simone Veil – à laquelle une allée vient d'être dédiée à Morlaix – et ciao !

A mon retour à Lorient, un message attend dans ma boîte : ma directrice préférée a repéré un artiste de moi inconnu. Le détournement de panneaux est décidément dans le vent. J'espère que ce gars-là ne se cantonnera pas toujours au sud de la France, j'aimerais bien voir ça en direct !

De Brignogan à Perros-Guirec (1) : intro
De Brignogan à Perros-Guirec (2) : Morlaix
De Brignogan à Perros-Guirec (3) : de Morlaix à Plouescat
De Brignogan à Perros-Guirec (4) : de Morlaix à Locquirec
De Brignogan à Perros-Guirec (5) : de Trébeurden à Perros-Guirec
De Brignogan à Perros-Guirec (6) : street art
De Brest à Perros-Guirec (7) : et après ?