voyages

Mercredi soir, au retour des abers, chasse au resto dans le quartier "branché" et néanmoins étudiant autour de la place Guérin. Rien ne nous tente.
Déambulation dans le quartier de Saint Martin, lèche-vitrines rue Jean Jaurès puis retour dans le Bas de Siam
Pour dîner, j'ai repéré un resto : "le coup de fourchette". Pas de chance, il est fermé pour congés ! Nous nous rabattons sur "L'Adagio". Et puis dodo !

"Un "breizhonomique" qui revisite la cuisine bretonne faite maison avec un maximum de produits locaux."

jeudi
Pour cette dernière journée, nous avions décidé de rester "à Bres'mêm". Moi j'aime les villes, même quand elles ont peu d'attrait comme Brest ou Lorient.
Avec l'âge, je m'intéresse de plus en plus aux détails, à ce qui peut accrocher mon regard dans la grisaille ou l'uniformité d'une rue commerçante. (Les mêmes enseignes dans toutes les villes !)

Après avoir gravi une nouvelle fois les escaliers du port du commerce, nous rejoignons la rue de Siam. Au programme, lèche-vitrines à nouveau sans objectif précis.

Ce qui nous impressionne, c'est le nombre de gens qui courent, à toute heure, en tous lieux : au port de commerce, le long du château, en suivant la ligne de tram, le long du sentier côtier qui va de Brest à Maison Blanche (le fameux GR34) . Les pentes brestoises n'ont pas l'air de les décourager. Moi qui ai arrêté le jour des épreuves du bac - et bien que proie facile pour toutes les addictions -, j'ai quand même du mal à imaginer qu'on soit accro à ce point à cette pratique qui fait qu'on souffre pendant - et même après ! - et qu'en plus on pue des pieds !

Brest est surnommée "Brest la blanche" en raison de la couleur de la plupart des maisons recouvertes de chaux pour cacher le gris du béton des constructions d’après-guerre.... Brest a été détruite à plus de 90% pendant la seconde guerre mondiale. Lors de la reconstruction, les rues ont été tracées au cordeau. Brest s’articule autour de deux axes Nord-Sud : la rue de Siam vers la rade jusqu'au pont levant de Recouvrance et la rue Jean Jaurès vers le Nord. Au milieu, l’imposante place de la Liberté avec l'Hôtel de Ville.
Rue de Siam en hommage aux trois ambassadeurs du roi de Siam (l'actuelle Thaïlande).

Arrêt à la librairie Dialogues. Une très belle librairie, où on prend le temps de flâner et de faire le plein d'idées de livres (polars, BD, carnets de voyages…).

En descendant la rue de Siam, nous bifurquons pour aller découvrir le Marché Saint Louis, "halles à l'envers" : les commerces sont tournés vers l'extérieur.

Nous quadrillons les rues du centre à la recherche de détails. Et c'est Clet qui se présente le premier. En parcourant le livre qui lui est consacré, j'avais été impressionné par l'unité qu'il parvenait à donner à ses panneaux détournés.

En observant de près in situ, je m'aperçois que ce n'est pas aussi net : le rouge qu'il ajoute n'est pas tout à fait le même que celui d'origine. Je ne suis pas déçu, et cela me permet de mieux comprendre comment il élabore ces détournements.

Toutes les villes sont confrontées aux mêmes problèmes au premier rang desquels la propreté des rues. Si Chirac maire de Paris a eu recours aux motos-crottes contre les déjections canines, Brest, ville sans doute moins argentée, opte pour la culpabilisation des maîtres. Je n'ai vu ici aucun "canisite" ni distributeur de "sacs à crottes" comme dans la région lorientaise. Juste ces pochoirs tous les 200 mètres.

Soudain je ressens une douleur à gauche : ma hanche commence à dérailler ! Ça m'était arrivé une fois, je ne sais plus quand. L'impression que "ça roule". Déjà la prothèse qui s'annonce ? Du coup, je sens que ça va remonter aux lombaires : gagné ! (Si on peut dire…)  Nous devons donc écourter cette journée, je n'arrive plus à me traîner. Et plus tellement l'envie de faire des photos ! (Nous complèterons grâce à Internet !)

Nous voilà sur la route du retour. Nous passons devant le château d'eau de Briec. Je n'ai pas le courage de m'arrêter, mais une idée de berniques se pointe. J'aime bien ces édifices : ils ont pour moi la même beauté que les éoliennes. (Oui, je trouve ça beau !) J'y reviendrai sûrement un autre jour…

A mi chemin, je trouve ça vraiment trop con de rentrer comme ça ! Alors je propose que nous nous arrêtions à Quimper : on verra bien comment réagit ma carcasse !
Je ne me lasse pas d'admirer les maisons à colombages de Rennes, Vannes ou Quimper : ça manque tellement à Brest et Lorient !

Le temps est magnifique, idéal pour cette balade dans le centre historique de Quimper, autour la cathédrale Saint Corentin. C’est un réel plaisir de parcourir - en suivant les clous ou pas - les ruelles pavées, d’admirer les jolies maisons à colombages, encorbellements et décors sculptés. Les rues ont des noms évocateurs : rue des Boucheries, rue du Sallé, la place au Beurre, la venelle du Pain Cuit…
La fameuse venelle du Pain Cuit où habite Mary Lester, capitaine de police au commissariat de Quimper, l’héroïne de la série de polars bretons de Jean Failler.

Flânerie dans les rues du centre, les lombaires et la hanche se sont rendormies miraculeusement : la voiture ? C'est pourtant à cause d'elle (enfin, de celles qui l'ont précédée !) que j'ai cette fichue hernie ! Et que depuis 1994 j'ai un petit coussin qui me cale le dos quand je conduis (une idée de l'ostéo), pour rétablir ma cambrure naturelle. (Olé !)

Nous retrouvons Clet - ou un de ses disciples ?

Et puis je shoote quelques tags et fresques plus ou moins réussis.

Rue des Boucheries, je m'arrête chez un bouquiniste. J'ai lutté pour ne pas en croiser à Brest, mais là, je craque.

Je tombe sur un bouquin de Benoît Peeters que j'avais déjà emprunté à la médiathèque. Je sais que je le relirai plusieurs fois.

Le petit road trip se termine pour nous, il est temps de regagner le nid.
Nous venons de passer quatre belles journées, placées sous le signe du soleil et de toutes les nuances de bleu propres à la Bretagne (si si !). Nous avons encore beaucoup de beaux lieux à découvrir tout près de chez nous.

Mais pour l'instant, il nous reste à regarder les photos et commencer à cogiter pour nourrir ce blog !

Tôt n'erre : de Brest à Brignogan (1)
Tôt n'erre : de Brest à Brignogan (2) - lundi 17 avril 2017
Tôt n'erre : de Brest à Brignogan (3) - mardi 18 avril 2017
Tôt n'erre : de Brest à Brignogan (4) - mercredi 19 avril 2017
Tôt n'erre : de Brest à… Quimper ! (5) - jeudi 20 avril 2017

En route vers les abers sous un soleil toujours aussi radieux !
(Et pour relire le début, tapez "Brest" dans la case "recherche" !!)

Petite halte au marché de Lanillis puis direction l'Aber-Benoît.
Face à Saint Pabu, un point de vue nous permet d'apprécier les méandres de l'Aber Benoît, 8 km de long à l'intérieur des terres. Le Pays des Abers, appelé aussi la Côte des Légendes, c’est 34 km de bord de mer où alternent plages de sable fin, criques rocheuses et espaces dunaires. En forme d’entonnoirs ouverts sur le large, ces sortes de fjords bretons ou rias entaillent profondément la côte.

Aber-Benoît viendrait du breton "aber beniguet" signifiant "havre béni".

L’activité ostréicole y est très prospère (les huîtres de Prat Ar Coum entre autres…).
Nous continuons en direction de Beg ar vill. Nous traversons les exploitations conchylicoles,  le GR 34 passe par là, au bout à droite. C'est sur un sol composé de coquilles d'huîtres blanchâtres que nous allons jusqu'à la pointe, à l'estuaire.

J'adore les huîtres… mais je suis le seul chez moi ! Et comme je ne me vois pas en déguster en solo, j'attends d'être en compagnie d'autres ostréiphiles !

Un peu plus loin, nous arrivons plage Sainte Marguerite orientée plein ouest, face au vent du large… Les oyats se balancent au gré du vent.
L'Aber-Benoît et l'Aber-Wrac'h sont séparés par la presqu'île de Sainte-Marguerite, belle zone de dunes et de plages de sable blanc magnifiques. Plusieurs îlots semblent accessibles à marée basse et le panorama sur les embouchures des abers est superbe.

Ce n'est qu'une succession de plages de sable fin, des plages paradisiaques… aux allures de carte postale, avec des nuances de bleu infinies (cyan, turquoise, azur, céruléen…) et une eau limpide et cristalline.
Situé entre la Presqu'île Sainte Marguerite et le phare de l'Île Vierge, l'Aber Wrac'h est le plus long des trois abers, il creuse les terres sur 32 km en offrant de magnifiques panoramas. Son nom signifierait en breton, le "havre de la fée" ou "de la sorcière".
Le matin du 13 août 2003, un épais brouillard nous a empêché d’admirer la vue sur l'Aber Wrac'h. Nous entendions le bruit des vagues mais il nous était impossible de voir le rivage pourtant à 20 m…

La couleur de la mer me donnerait presque l'envie d'y plonger ! Bon, faut pas déconner non plus : je ne suis pas très "eau", ça fait quasiment dix ans que je ne me suis pas baigné dans la mer !
Les sports nautiques ne m'intéressent absolument pas. Les gondoliers en paddle me paraissent ridicules, presque autant que les pingouins qui attendent LA vague sur leur surf.

Le kite surf, je trouve ça très beau, vu de loin. Et la perspective de passer des heures sur un bateau me remplit d'effroi : je m'y ennuie à mourir ! Quant à la natation, il paraît que ce serait bon pour mon dos. Encore faudrait-il que je sache nager le dos crawlé. Désolé, je n'ai que mon 25 mètres brasse !

La route touristique suit la corniche et nous entraîne vers la baie des Anges.
Nous montons jusqu'au sémaphore de Landéda construit au-dessus du port de l’Aber Wrac’h.
Le temps d'une courte pause sur le port de pêche, aujourd’hui essentiellement tourné vers la plaisance. Pas très intéressant pour nous mais vue superbe sur l’embouchure de l’aber et ses nombreux îlots.

Nous changeons de commune, nous voici à Plouguerneau.
Le GR34 nous offre une belle promenade sur un magnifique rivage. Ici, les rochers ont fait leur apparition (petits ou énormes blocs de granit) sur les plages ou au milieu des champs, des prairies ou des jardins…
Balade à Kastell Ac'h : à l'horizon le plus haut phare d'Europe, le phare de l'île Vierge.

Ce sont là deux des vingt-et-une sculptures sur granit réalisées lors de trois symposiums en 1988, 1990 et 1992. Les artistes composaient selon leur inspiration sur des blocs de granit offerts par la municipalité. L'œuvre terminée revenait à la commune, mais c'est le sculpteur qui en choisissait l'emplacement. Plouguerneau est ainsi parsemée de sculptures monumentales.

Nous continuons cette belle balade, le long de ce sentier bien agréable, équipé de nombreux bancs… sans doute pris d'assaut en été par les touristes et les promeneurs.

Encore des sculptures sur granit près de la maison de garde du fort du Koréjou à Penn Enez.
(Mais qui sentent un peu trop l'eau bénite au goût de l'appareil photo !…)

Malgré les apparences, je ne dégaine pas beaucoup l'appareil photo. Je sais d'avance qu'il ne captera qu'une toute petite partie du décor que nous avons sous les yeux. Et si je fais tout de même quelques clichés, c'est pour entretenir ma mémoire défaillante : les regarder me permettra de me retrouver mentalement à l'endroit où je les ai faits.

Les barrachou (sans "s") sont d'énormes pierres dressées les unes contre les autres.

Un chaos de menhirs : Obélix était-il à ce point ivre ou s'est-il battu contre une légion romaine à cet endroit ? Je cherche en vain les restes d'un casque de légionnaire : bernique !

On arrive en pays pagan à Kerlouan, capitale de l'échalote et de l'endive.
"Le Pays pagan est un pays s'étendant sur la frange littorale septentrionale du Finistère, au cœur du Léon, entre Plouguerneau et Kerlouan, entre Guissény et Brignogan.... Son nom vient du latin paganus signifiant paysan, et par extension : païen (les campagnes ayant longtemps été les plus hermétiques aux efforts d'évangélisation)."

"Le Pays pagan est connu pour son littoral déchiqueté et pour ses écueils rocheux à l'origine de nombreux naufrages et de la mauvaise réputation de ses habitants qui, très pauvres, sont accusés d'entraîner les navires sur les rochers pour piller leurs épaves. Cette pratique dite du « droit de naufrage » est interdite par Colbert en 1681 et des postes de garde sont alors installés sur le littoral, comme à Kerlouan, où une maison de garde est encastrée sur une butte au milieu des rochers de Meneham..." (poste de garde du Meneham)

Ce jour-là, nous avons marché face à un vent incroyable.
C'est l'écharpe en guise de foulard sur la tête, assourdie par le sifflement du vent que je continue cette très belle balade iodée…

Nous avons une chance incroyable ! La météo nous laisse admirer béatement le paysage – avec un foulard autour du cou – et les touristes semblent avoir déserté pour le moment ces rivages de rêve.
Je ne me lasse pas d'observer les rochers comme tombés du ciel, et qui ponctuent l'estran et au-delà. Sans eux, la vue serait sûrement plus terne. Vraiment, c'est un paysage qui me parle !

Magnifique plage bordée de dunes et  belle vue sur les amas rocheux.
La dune est extrêmement fragile et très sensible au piétinement. A Kerlouan, cette zone est entièrement délimitée pour éviter que les gens y pénètrent.

Meneham et ses chaumières méritent le détour. A côté du corps de garde - la maison du douanier - encastré sur la butte au milieu de deux énormes rochers, le hameau des paysans-pêcheurs-goémoniers avec des maisons de pierre à toit de chaume a été entièrement reconstitué et restauré.
On raconte que les Pagans accrochaient de nuit et par mauvais temps des lanternes sur les cornes des vaches pour provoquer la perdition des bateaux qui voguaient au large. Ainsi lorsque les navires coulaient ou s'échouaient sur les côtes, les Pagans récupéraient les fruits de ces naufrages.

Légende ou vérité ?
En tout cas, des postes de garde destinés à la surveillance des côtes comme celui de Kerlouan, furent installés sur le littoral. Stratégiquement implanté à 21 mètres au dessus du niveau de la mer, celui-ci offre une vue qui s’étend du phare de l’Ile Vierge jusqu’à celui de Pontusval à Brignogan.

Ce Pays pagan est réputé pour la beauté de ses blocs, de ses chaos granitiques, éparpillés au bord de la mer, façonnés par le vent et les vagues. Il nous rappelle la Côte de Granit Rose.
Les énormes rochers se laissent escalader par les petits et les grands. Et il y a foule ce jour-là… Mais c'est vrai qu'une fois là-haut, la vue est splendide, et on en prend plein les yeux !
La crique du C'hi Du de Kerlouan au pied du hameau de Ménéham est magnifique.
Ici, les dunes, les roches, le sable et l'eau s'entremêlent. Un paysage de carte postale !

Il faut être patient et opiniâtre pour faire des photos : les touristes – dont je fais partie – gâchent vraiment le paysage, qu'ils soient "Charlie" comme moi ou bariolés de coupe-vents multicolores et moches !

Sur la plage, les rochers ont des formes étonnantes, étranges : ici un Moaï, là un chien, un géant, un poisson… Comme lorsque allongé sur le sable, on regarde les nuages dans le ciel en laissant aller son imagination.

Dernier grand bénéfice – et non des moindres – de cette virée de deux jours sur la côte, je fume beaucoup moins quand je me promène ! De toute façon, il y a eu un tel vent que je n'y aurais pas vraiment goûté. Ça m'aurait rappelé les fois où j'ai essayé de le faire en roulant sur mon 103 !

Un tas de warech sec en attente d’être brûlé dans un four à goémon (ou varech), pour produire la soude de goémonier riche en iode.

On peut encore voir d’anciens fours à goémon sur la dune. "Les goémoniers, ces "faucheurs des mers" étalaient sur la dune les algues (le goémon) arrachées aux rochers ou récoltées sur la grève. Les algues séchées étaient brûlées à feu lent dans les fours à goémon, sortes de tranchées profondes de 50 cm, larges de 70 cm et longues de 6 m, recouvertes de cailloux plats. On obtenait des pains de soude, pesant de 80 à 100 kilos, que l’on transportait à l’usine de Porspaul où l’iode, notamment utilisée en pharmacie, était extraite."

Le phare de Pontusval situé à la pointe de Beg Pol au nord du port de Brignogan-Plage fut construit pour signaler l'entrée dans la baie de Brignogan aux nombreux bateaux qui y passent et ainsi mettre totalement fin aux risques de naufrage.

Peint en blanc comme les amers, il paraît imbriqué dans les amas rocheux.
"Un amer est un point de repère fixe et identifiable sans ambiguïté utilisé pour la navigation maritime. Ce repère visuel est utilisable pour prendre des relèvements optiques (au compas de relèvement), ou pour naviguer sur un alignement."
"Un phare, un château d'eau, un clocher, un pignon de maison ou un arbre remarquables peuvent constituer des amers."

Notre périple touche à sa fin à Brignogan au Café du Port , près de la plage du Petit Nice. Pause bien méritée en plein soleil et à l'abri du vent…

Nous voilà arrivés au terme que nous nous étions fixé pour notre balade. Même si je ne prétends pas que j'aurai fait un jour le tour de tous les "Café du Port" de Bretagne, celui-ci offre à nos postérieurs une terrasse des plus accueillantes. Impossible de la photographier : elle est prise d'assaut ! Je me contenterai donc a posteriori d'une recherche sur internet : les "sketchers" sont toujours une source d'enchantement !

Petite balade ensoleillée et réussie en Bretagne Nord, nous sommes totalement séduits par la richesse et la beauté du Pays des Abers malgré le vent ! Nous avons fait le plein de soleil et de belles images
Nous allons ensuite rentrer sur Brest en passant par Lesneven... (Mais ce sera pour la prochaine fois !)

Tôt n'erre : de Brest à Brignogan (1)
Tôt n'erre : de Brest à Brignogan (2) - lundi 17 avril 2017
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