Au Festival Photo de La Gacilly
"La nature en héritage"
Pour la cinquième année consécutive, nous décidons d'aller au Festival Photo de la Gacilly ce deuxième dimanche de juin. Vers 12h, nous voilà stationnés sur la place Yves Rocher : il n'y a pas encore trop de monde, et surtout des vieux : les autres sont probablement plutôt à la mer, vu le temps estival. Petit tour rapide des photos de collégiens du Morbihan, pas très emballantes puis nous prenons la rue Montauban pour rejoindre le point info : comme je suis toujours aussi maniaque, nous prenons toujours les sites dans l'ordre des numéros !
J'aime bien faire un tour d'abord par l'atelier de ce bricoleur génial ("Dom", relire ici l'an dernier) mais manque de chance, il est fermé ce jour. Tiens, Waldo - dont nous avions vu pas mal de mosaïques à Nantes - est passé par là !
Un petit coucou à "Lili et Robert" et nous descendons par la rue du Relais Postal. Nous apercevons au passage les expos du Jardin des Marais en contrebas. Je ne serai pas ému par les Rêveries de Joana Choumali sur la nouvelle passerelle en bois (photos avec superposition de broderies, collages peu convaincantes) mais davantage par Hyperborea d'Evgenia Arbugaeva (au fond contre les haies), visions très poétiques du Grand Nord.
Sur la place de l'office de tourisme, les photos géantes sont cette fois signées David Doubilet (Les voix de l'eau). Magnifiques surtout dans ces dimensions, mais je n'arrive pas à être touché.
Nous traversons la passerelle sur l'Aff vers le site 1. Nous avions été intrigués par des affichettes collées à divers endroits : il s'agit d'une sorte de teaser pour l'expo "Alien Love" de Sacha Goldberger, une sorte de feuilleton autour de l'arrivée des extra-terrestres aux USA, très humoristique dans des mises en scènes très années cinquante. Ça m'évoque à la fois les BD à quatre sous des bureaux de tabac et la série "les envahisseurs" que je regardais enfant à la télé. ("David Vincent les a vus"…)
Juste en face, encore une photo géante, la seule de Cássio Vasconcellos ("Over") cette année, montage de milliers d'images aériennes d'aéroports comme celles que nous avions vues en 2020.
J'avais aussi été très impressionné en 2020 par la série de photos de Sebastião Salgado prises dans une mine au Brésil. "Amazônia" présente de nombreuses images de tribus indigènes dans une forêt magnifique. J'avoue avoir été encore plus impressionné par les quantités d'arbres remarquables de ses photos superbes en noir et blanc, ce qui peut sembler un paradoxe pour des vues de "la forêt d'émeraude".
Nous revenons en arrière vers le site 4 - le bout du pont – mais ne nous attarderons pas sur les "Métamorphoses" de Vee Speers : pas convaincu par ses montages, je regrette les portraits de femmes d’Afghanistan de Fatimah Hossaini l'an dernier.
Nous repassons par la place centrale du festival pour accéder aux sites 5 à 9. Encore un Waldo au passage…
Le soleil commence à cogner, c'est sans doute ce qui fait que je ne m'arrête pas longuement devant les photos "Au nom de la mère" de Nadia Ferroukhi pourtant intéressantes. Je craque cependant pour celle-ci
Pause rafraîchissante à l'expo de sculptures de Jean Lemonnier, artiste local. Les dimensions sont impressionnantes et je suis fasciné par le rendu des animaux, et surtout cette tête de chien et ce dugong : j'aimerais les toucher mais je suis bien élevé !
"Un œil ouvert sur le monde" de Yasuyoshi Chiba présente un superbe panorama édifiant et composite. Une de mes expos préférées cette année.
Nous avions aperçu à notre arrivée l'expo "Pantanal : un éden en danger" de Brent Stirton en contrebas de la rue. Les animaux sont magnifiquement mis en valeur même si moi, la photo animalière, ça m'a passé.
Et nous en arrivons aux photos de Beth Moon, chasseuse d'arbres remarquables dans le monde entier, et c'est évidemment (voir "mes trees") mon expo préférée, j'en bave d'envie. Là encore, le choix du noir et blanc paraît être une évidence.
Nous passons rapidement par "Paradise" de Maxime Riché sur les conséquences sur la population de feux gigantesques en 2018 en Californie. Les effets sont un peu trop appuyés à mon goût.
De même Chemin des Libellules : le reportage, c'est moyennement mon truc. La vie sur un chalutier lorientais par Lorraine Turci me touche peu ainsi que l'espèce de philo à deux balles qui se dégage des commentaires, sur le sentiment de liberté qu'éprouveraient les pêcheurs de petits bateaux.
Je commence à être rassasié mais elle propose qu'on mange un morceau : la boulangerie est fermée, la traditionnelle baguette risque de nous manquer ! On se pose à la crêperie "Le mouchoir de poche" qui veut bien nous accepter malgré l'heure (14h15).
Deux crêpes et une bière (et un clin d'œil à Margerin, sponsor officiel) plus tard, nous repartons vers la rue Saint-Vincent.
Les montages de Lucas Lenci sont très réussis : il pose son appareil photo et prend les gens qui passent à différents moments. Les assemblages sont très parlants et je n'en fais que cette pauvre photo en souvenir : allez-y voir vous-même !
Nous continuons jusqu'au "Garage", plusieurs expos dans ce lieu où j'avais admiré de superbes arbres en 2022. Tout d'abord David Turnley ("au plus profond des âmes") avec quelques photos très émouvantes puis son frère Peter Turnley ("la condition humaine") dans un genre plus "choc".
"C'est déjà demain" de Luca Locatelli ne me fait aucun effet, ou alors peut-être un sentiment de malaise.
Nous atterrissons en douceur sur le site 12 au frais (?) sous les arbres. Les bidouillages de vieux albums photos de Nazli Abbaspour me gonflent, et si je suis plus réceptif au reportage en faveur des orangs-outans de Bornéo par Alain Schroeder, ses photos ne me convainquent pas non plus.
Au final, de très belles choses m'ont ravi cette année. D'autres moins, c'est le jeu. Ce rendez-vous est de toute façon devenu pour nous incontournable, malgré la distance. Allez, il est temps de pousser jusqu'à Redon pour une petite chasse au street art (lire ici) : il faut bien "rentabiliser" ce déplacement pas très écolo !