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Depuis Jean Charles et sa "foire aux cancres", certains enseignants ont trouvé un moyen d'arrondir leurs fins de mois - ou d'augmenter leur maigre pension de retraite - en publiant les "bons mots" de leurs élèves (sans leur reverser de droits d'auteurs).

A défaut d'en tirer bénéfice, qu'il me soit donné - et pas vendu - la possibilité de prouver que je ne fais pas que râler ! Il arrive aussi qu'ils me fassent sourire en classe ! (Et même rire…)
Malheureusement j'oublie souvent de noter sur le moment, mais je vous assure que c'est (quasi) quotidien.
En fouillant dans mes vieux journaux de classe (depuis 2003), j'ai retrouvé 99 de ces "bons mots" (jusqu'à aujourd'hui).

Comme il n'est pas question de "délater" ici les auteurs, je les remplacerai donc par Ginette et Caramel qui ont bien le droit, eux aussi, d'avoir eu une enfance…

Je connais l'écueil de ce genre d'exercice : il faut avoir été présent pour en goûter toute la saveur. En les relisant, je revoyais la scène, l'enfant auteur, le contexte. J'aurai du mal à vous faire partager ces moments. A vous de voir si ça vaut le coup.
Moi, je souhaite juste que Michelle et moi ne restions pas les seuls à en avoir profité. Car c'est du vécu, a contrario de mes "duos de nos cinq ans".

Alors le temps de mettre un peu d'ordre dans tout ça, je vais vous les égrener tout au long de cette année scolaire (et peut-être au-delà) en espérant qu'ils vont continuer à m'en fournir.

Mardi prochain, nous retournons pour la dernière fois de l'année à la ferme pédagogique. Nous allons y effectuer un jeu qui est l'aboutissement du travail de l'année sur l'orientation.

Ok, je le fais chaque année, mais c'est pour moi une grande satisfaction de constater que des enfants de 5-6 ans sont capables de se repérer sur un plan (ce qui se perdra pour certains d'entre eux, j'ai connaissance de quelques adultes qui ont du mal avec un plan dans une ville inconnue !).

L'occasion aussi de voir en vrai chèvres, moutons, cochons, ânes, lapins, vache - il n'y en a qu'une ! - et autres volailles de la basse cour. Bien sûr nous sommes loin ici de la ferme des mille vaches, ou des élevages intensifs de porcs dont s'enorgueillit ma belle région !

Grâce à Chantal l'animatrice - que je connais depuis 1984 ! -, ils acquièrent le respect de l'animal grâce à ce contact physique indispensable. Certains parents n'en semblent pas persuadés

Nous y allons en car, et il est fréquent que nous soyons en retard pour rentrer à l'école : la faute au chauffeur - qui avait une autre tournée à faire - ou alors il nous faut raccompagner une autre classe d'abord (les cars sont rentabilisés).

Alors immanquablement, j'observe sur le visage des parents qui poireautent à l'école un air de réprobation pour ce temps que je leur fais perdre. Un d'entre eux a même osé me le dire, il y a quelques années. J'ai trouvé un argument de vieux râleur : "Je ne suis pas payé en heures sup, alors vous donnez ce que vous voulez !"