Paris, mais… (6) : street art, toujours plus
Quelle inventivité ! Oui je sais, je radote, mais pour paraphraser Chef, ne te moque pas des vieux, tu ne sais pas comment tu finiras ! (Bon, lui, c'est avec les riches, mais ça marche aussi avec les vieux.)
Celui-là nous a ravis. Mais que sont-ils exactement, avec leur grand œil étonné ou scrutateur ? Chacun est-il unique ou bien vont-ils par paires, tels les yeux d'escargots gigantesques tapis sous le bitume ? Le Cyklop fait le tour de son sujet : dégoulinures, fourrures diverses, parures… En tout cas, l'effet (pervers ?) est que tous ceux qu'il n'anime pas paraissent encore plus tristes, inutiles, dans l'attente de son coup de bombe.
Tous ces artistes de rue prennent un risque : celui d'une amende carabinée. Alors le collage est sans doute un moyen de ne pas se faire attraper. L'œuvre est préparée à l'abri des regards et collée rapidement à l'endroit repéré.
KamLaurene a choisi des personnages qui paraissent sans expression, le regard mort. Je pense aux personnages de Jason, sauf qu'ici il s'agit d'humains, pas de chiens ni d'oiseaux humanisés. Que veulent-ils ? C'est assez troublant.
A l'instar de Gregos, Intra Larue utilise les moulages en plâtre. Mais si lui expose son visage, elle, ce sont ses seins. Du moins l'un des deux. J'avoue que je trouve ça assez sensuel. Aussi par le fait qu'elle le pare de couleurs, de motifs. C'est délicat. On s'est pris au jeu de la traque !
Sur son site, elle explique avoir dû modifier la composition de son matériau pour empêcher les "collectionneurs" de les arracher du support. Ça me semble cohérent : le street art doit continuer à mériter son nom !
Nous avons croisé peu d'installation de "Ride in Peace", mais elles sont assez remarquables : coller des parties de vélo au mur, il faut être gonflé… et organisé !
Next et ses petits bonshommes ont également eu nos faveurs. L'idée de faire se rencontrer deux personnages qui par nature en sont dans l'incapacité. Techniques diverses, humour…
Ça m'a inspiré ce petit montage.
Oui, ce matou de Thoma Vuille est sans doute mondialement connu.
Nous l'avions croisé à Lisbonne en juillet 2010.
Et ce félin a également de nombreux autres aficionados !
Miss.Tic, une pionnière. C'est sûrement la première dont j'ai entendu parler il y a… soyons magnanimes avec elle… et moi !
Un trait élégant, des sentences bien… senties !
Une nouveauté pour moi, ces messages en canettes. "Can", le pouvoir ? Celui des mots en tout cas.
Il suffisait d'y penser. Une pratique apparemment assez répandue dans le monde. Quant à nommer un·e auteur·e… Je n'ai pas trouvé. Si vous avez un tuyau…
Après toutes ces découvertes (pour moi), je me suis réjoui au retour chez moi des trouvailles de la commission de nomenclature : c'est un festival !
Vocabulaire de la culture
liste du 19-4-2018 - J.O. du 19-4-2018
art du ruban : forme d'art urbain qui consiste à réaliser des œuvres, des installations ou des performances avec du ruban.
équivalent étranger : tape art.
collagiste : artiste pratiquant le collage.
équivalent étranger : collagist.
dégraffitage : action d'effacer ou de recouvrir des graffitis ou d'autres types d'inscription murale sans dégrader leur support.
note : le dégraffitage relève soit d'une opération de nettoyage, soit d'une démarche artistique.
équivalent étranger : buffing.
gâcheur, -euse : graffeur qui est inexpérimenté ou qui se montre malveillant à l'égard de ses pairs, par exemple en recouvrant un graffiti existant.
équivalent étranger : toy.
sgraffite : pratique qui consiste à creuser, à gratter ou à inciser une surface afin de créer un graffiti ; par extension, graffiti ainsi obtenu.
Note : On trouve aussi le terme « sgraffiti » (pluriel : sgraffitis).
équivalent étranger : scratching.
tricot urbain : forme d'art urbain qui consiste à habiller de pièces tricotées ou crochetées des éléments du mobilier ou du paysage urbains.
équivalent étranger : urban knitting, yarn bombing.
A vous de raccrocher chaque terme à un de ces auteurs - et d'autres petits nouveaux - dont j'espère revoir un jour les œuvres à Paris ou ailleurs !
Et pour aller encore plus loin…