street art & graffiti

Trois jours à Bordeaux (3) : le "lieu secret"

C'est Denis, notre référent animateur de l'école qui m'a donné l'adresse. Enfin Aéro'Søl, quoi, le photographe.
Avant de partir, je suis allé voir sur Internet et il est conseillé - comme pour les défunts "Ateliers de Kergroise" à Lorient - de garder le lieu secret.
"Lieu secret" ? Ça me fait bien marrer : il suffit de taper "Bordeaux urbex" sur un navigateur (moi j'utilise Startpage) ou même sur Youtube pour tomber dessus !
Bon ben je ne dirai pas où c'est, alors… même si mon influence reste très réduite au vu des stats de ce blog !

Nous décidons d'aller y faire un tour le mardi 11 juillet 2023, ne sachant pas précisément sur quoi on va tomber. Il fait chaud, nous sommes habillés en "touristes" : bermuda, baskets et t-shirt. Erreur !
Une clôture cerne le lieu mais d'après les bonnes indications de Denis, nous trouvons une brèche qui nous permet d'entrer. La nature a - comme "ils" disent - "repris ses droits" et le terrain est envahi par la végétation au sein de laquelle moult ronces et chardons.

Nous progressons là-dedans en direction d'un premier groupe de bâtiments sans toit : la charpente et les tuiles gisent au sol, pas mal de clous aussi, de quoi se faire bien déchirer : on essaie d'être prudents.

Nous allons passer de salle en salle. Dans la première, nombreux graffitis et cette première femme peinte par Mika Husser - un bordelais habitué de ce blog, et dont j'ai déjà vu pas mal de choses autour de Lorient - qui nous met en garde.

En face, grande fresque géométrique dont je n'ai pas trouvé l'auteur. Première (très) bonne impression, un peu déroutante cependant : comment ont-il fait pour peindre au milieu des gravats ? A moins que le toit ne soit tombé qu'après ?

Il y a une quantité de réalisations incroyable, le plus souvent d'un niveau assez relevé, parmi lesquelles un nombre incroyable d'œuvres de Mika.

Mika

Il doit y avoir un certain respect parmi les graffeurs : ce beau portrait par Derf date apparemment de 2018.

L'endroit a l'air d'être le terrain de jeu de Mika :  ces "Smashing Pumpkins" sont assez récents si j'en crois son Instagram.

Entre les salles, un couloir au toit bétonné (qui résiste mieux) nous révèle une multitude de graffitis, et aussi un premier Selor : "Super-Mimil" ?

Beaucoup de réalisations restent anonymes pour moi. Je reconnais tout de même Les Oides.

Deux Mika au même endroit ! (voir ici et ici)

Mika

Le rappeur Seth Gueko par Dos.k
(Inconnus tous les deux, et puis moi, le rap…)

Il y en a pour tous les goûts dans tous les styles. Ici,Sibylle…

… et juste à côté, je reconnais le style caractéristique de Jef Graffik le redonnais (avec la complicité de Mika pour les fleurs).

Darry Perier était également un inconnu pour moi. Lui aussi a réalisé plusieurs peintures abstraites par ici.

(du même)

Darry Perrier

Mika…

Mika… Toutes plus belles les unes que les autres !

Mika…

…et encore trois ! (ici, ici et ici)

Mika

Mika

Un peu partout sur le terrain, d'autres bâtiments abandonnés, avec un toit de béton, ceux-là. Des styles très différents s'y côtoient. Ici, Lady Mily (entre autres).

Protez

Mika

Lulepi vue aussi dans le quartier de la gare Saint-Jean et que nous verrons ailleurs dans Bordeaux.

à droite, Derf

Lady Mily et Dos.k

Sur certains bâtiments, je vois qu'il y a aussi des choses à l'étage mais impossible d'y accéder.

Mika

Comme souvent, je ne pense pas à chercher une signature et je m'en mords les doigts quand je passe au retour des heures sur Internet à essayer de trouver qui-quoi. Ici, chou blanc.

Mika

Nous parvenons au bâtiment principal noyé sous la végétation. Colonnes doriques à l'entrée…

… décorées par (entre autres) Möka et Lulepi.

Le niveau est moins relevé mais je trouve le lieu très émouvant (!), même si je ne vais l'explorer que très partiellement. Les escaliers sont en partie effondrés et je ne suis pas suicidaire. Je suis tombé sur une vidéo Youtube où des jeunes grimpent jusqu'au sommet !

Ici, ce ne sont pas les graffitis qui m'impressionnent mais les vestiges des moulures, des décorations, des plafonds, des mosaïques au sol.

J'en ressors tout chamboulversifié, sachant bien que je pourrais y passer des heures mais que ce ne serait pas très prudent ni raisonnable. Nous nous dirigeons donc vers la sortie en passant par d'autres bâtiments semés tout autour.

Nous croiserons deux femmes qui se promènent également, dont l'une me signale qu'elle connaît Mika et est donc une habituée (et une fan) du lieu.
Nous retrouvons avec peine un chemin vers le trou dans la clôture et notre bagnole, je ressors pour ma part émerveillé par cet "Urbex" (un peu trop) improvisé. Mais ça gratte ! Les ronces, chardons et même moustiques ne nous auront pas épargnés !

Au prochain épisode, les quartiers Bastide et (un peu) Bacalan.

Deux semaines en ville(s) : Bordeaux, Porto, Bilbao (1) - intro
Trois jours à Bordeaux (1) : quartier Belcier-Saint-Jean
Trois jours à Bordeaux (2) : le centre
Trois jours à Bordeaux (3) : le "lieu secret"
Trois jours à Bordeaux (4) : quartiers Bastide-Bacalan
Trois jours à Bordeaux (5) : quartiers Chartrons-Mériadeck
Deux semaines en ville(s) : Bordeaux, Porto, Bilbao (18) - Fin ?

Trois jours à Bordeaux (2) : le centre

Le "centre" de Bordeaux, nous l'aurons arpenté plusieurs fois pendant ces trois jours. J'opte donc pour un parcours chronologique au gré de nos pérégrinations.
Le lundi 10 juillet, à peine installés à l'hôtel, nous prenons le tramway qui nous dépose à la station Saint-Michel. Nous nous dirigeons vers le nord en direction du resto Lion Lilas rue Bouquière dans le quartier Saint-Paul. Crispim est venu à Bordeaux il n'y a pas si longtemps et nous l'a recommandé. Je shoote au passage tout ce qui me tombe sous l'objectif.

David Selor

Lefdraw et Line Street

Nous continuons vers la rue Sainte-Catherine, ce sera fait ! Rue interminable des boutiques qu'on trouve dans toutes les villes. (Nous ferons également celle de Porto qui porte le même nom et est encore plus longue !)

Charles Foussard, Jace Gouzou et Julien Migwel

Eric Coria

A l'intersection de la rue du Pas-Saint-Georges et de la rue Millanges, étrange sculpture d'un renard ayant chopé une oie : le street art existe au moins depuis le XIXème siècle ! (plus d'infos ici)

Tiens, Mister Zion a semé ici une abeille, cousine de celles vues à Lisbonne et Nantes l'an dernier.

csrk.art

Nous tournons un peu au hasard dans le quartier Saint-Paul.

Autres rencontres avec des peintures de Charles Foussard dont celle-ci super bien placée rue du Pont-de-la-Mousque. Nous l'avions découvert l'an dernier à Bordeaux. Avec Alber, David Selor, Mika, A-MO et quelques autres, il fait partie des célébrités du coin les plus productives, et les plus agréables à regarder.

Nous tombons sur notre premier "Alber", autre "king" ici : il a peint ses superbes visages un peu partout dans la ville.

Odeg, déjà découvert lui aussi en juillet 2022

Un peu fatigués par la route et ce premier aperçu, nous revenons nous installer au Lion Lilas rue Bouquière. Assez tôt pour être sûrs d'y avoir une place en terrasse, et y boire un verre avant les choses sérieuses : le petit déjeuner est digéré depuis un bon moment ! Nous tournons ensuite encore un peu avant de redescendre à pied vers Bègles en passant par la gare Saint-Jean (voir épisode d'hier).

Mifamosa rue Sainte Colombe

David Selor

9colonnes : "La Copa Rota" par Alci Acosta (voir carte interractive ici)
Nous avons découvert ces œuvres très originales l'an dernier à Bordeaux. Le principe est vraiment excellent ! Etrangement, il semble avoir été posé à l'envers (ou alors le gars s'est planté sur son site…)

PolarBear rue Buhan

Au début, je ne les avais pas remarquées, et pourtant ces méduses sont peintes un peu partout sur les bosses des trottoirs. Très original, là aussi.

Tiens, Mika, LE Mika dont je croise (pas assez) souvent des œuvres à Lorient. Celle-ci sera la seule trouvée dans le centre, mais notre virée dans le "lieu secret" (il y en a un aussi à Bordeaux, épisode prochain) nous prouvera qu'il est est le maître !

Wuds, assez productif lui aussi par ici, dans un style "à l'ancienne". (Visiblement, la fenêtre a été percée depuis octobre 2022 !)

Le mardi 11 juillet, après notre virée dans le "lieu secret" puis dans les quartiers nord de la ville, nous sommes redescendus vers le centre dans le quartier Saint-Michel : si on saute allègrement le déjeuner, quand l'heure du dîner arrive, il est temps de se mettre en quête d'une table bien garnie ! Bon, le Bistrot Poulette place des Capucins est fermé et ça tombe bien : ça nous permet d'admirer ce beau homard par GZ.

De Pyquet - découvert lui aussi l'an dernier -, nous avons vu pas mal de choses, mais je m'en lasse…

… ce qui n'est pas le cas avec Charles Foussard !

Nous continuons rue Clare. Encore un superbe Martin-pêcheur par A-MO place Maucaillou.

Nous continuons tout droit rue Gaspard Philippe. A nouveau un beau portrait par Alber. Et au-dessus, un panneau d'azulejos caractéristique d'Add Fuel, découvert lui à Lisbonne en juillet 2022 et revu à Paris en décembre 2022.

Dans un petit coin, restes de fantômes de Line Street dans les mêmes tons. C'est par là que nous nous arrêterons ce 11 juillet : la terrasse du Rizana, restaurant Marocain sur la Place Saint-Michel nous tend les bras (de fauteuil) pour un tajine (et un couscous) du meilleur goût !

La matinée du mercredi 12 juillet 2023 nous mènera vers le quartier de Mériadeck (épisode à venir). Au retour vers le quartier Saint-Pierre, tiens, revoilà les ours parachutistes (sans parachutes !) cousins de ceux vus à Tours en 2021. J'en verrai également un, toujours aussi anonyme à Paris en août. (Ouais ben épisodes à venir plus tard quand j'aurai le temps !)

Mifamosa rue du Loup. Et dire que pour trouver toutes ses œuvres, il "suffirait" de passer en revue tous les noms de rues de la ville !

Monsieur Poulet est aussi un "local" assez volubile : ici, il m'évoque une chanson des Innocents que j'aime bien.

… et puis un truc qui a l'air assez chouette au fond d'une ruelle (malheureusement occulté par un vieux matelas que je n'oserai pas allez enlever). Un œil ?

Mes yeux se baissent souvent vers les plaques d'égouts : j'aime bien la patine de la fonte. Celle-ci a peut-être été décorée par Les trottoirs que j'avais remarqué à Vannes et très présents en août dans le quartier des Batignolles à Paris.

… et les personnages un peu inquiétants de Lef Draw de la dissolution (avortée !) des "Soulèvements de la Terre" !

Sur une palissade de chantier, quelques œuvres en cours (ou volontairement inachevées) assez esthétiques à mon goût.

En voyant ce beau visage souriant dans un style quelque peu naïf par Nuno Costah, je ne me doutais pas que quelques jours plus tard, je pourrais en admirer en quantité à Porto !

Zarb Fullcolor

Charles Foussard et Jace

J'aime bien ce qui est décati…

…surtout s'il y a un petit quelque chose en plus. (Line street et paroles de "Let the sunshine in" de la comédie musicale - et du film vu... "naguère... -  "Hair").

Nous terminons doucement notre balade par le beau renard de A-MO, cette fois sans le store du bistrot (relire ici l'an dernier).

Nous n'aurons pas craqué cette fois pour les fameux "Canelés de Bordeaux" (je n'ai pas la gueule sucrée), mais ceux de Maqmanolo (déjà croisé ici et à Nantes) ne me laissent pas indifférents.
Allez, au prochain épisode, le "lieu secret" !

Deux semaines en ville(s) : Bordeaux, Porto, Bilbao (1) - intro
Trois jours à Bordeaux (1) : quartier Belcier-Saint-Jean
Trois jours à Bordeaux (2) : le centre
Trois jours à Bordeaux (3) : le "lieu secret"
Trois jours à Bordeaux (4) : quartiers Bastide-Bacalan
Trois jours à Bordeaux (5) : quartiers Chartrons-Mériadeck
Deux semaines en ville(s) : Bordeaux, Porto, Bilbao (18) - Fin ?