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Street art et Graffiti à Paris (3)

Publié le 19 janvier 2023 par Narcisse

de la Place d'Italie au Panthéon

Lors de ce séjour, nous aurons arpenté à plusieurs reprises la rue Mouffetard, de jour comme de nuit. Le 12 décembre, après le repérage du lieu de la soutenance de Crispim rue Broca. Puis le soir même pour rejoindre le "Chapi Chapo" rue Descartes (lieu des agapes du nouveau docteur). Et enfin le jour suivant en allant vers le Panthéon pour un dernier déjeuner avec Crispim avant de partir prendre le train du retour.
Alors plutôt que l'ordre chronologique, j'ai opté pour un itinéraire un peu plus logique qui partirait de la Place d'Italie jusqu'au Kerhibar puis retour.

La Dactylo

A l'inverse de notre habitude, nous n'avons pas sillonné les rues en tous sens. D'ailleurs en m'échinant sur Google Maps à essayer de retrouver notre itinéraire (je ne prends fautivement pas de notes quand je me balade), j'ai bien vu que nous sommes passés pas loin de très belles choses dans les rues adjacentes. De toute façon, faire un recensement exhaustif prendrait une vie, et je consacre déjà une bonne partie de la mienne aux "gribouillis".

De la Place d'Italie, nous prenons le boulevard Auguste Blanqui vers l'ouest, puis tournons à droite rue de la glacière après avoir croisé deux "Invader". Nous poursuivons jusqu'au boulevard Arago puis par la rue Broca, le but étant de trouver où Crispim va soutenir sa thèse.

Mister Pee boulevard Arago dans le cadre des Lézarts de la Bièvre.

Nous croisons deux pochoirs militants sur le trottoir et un peu plus loin, une surprise émouvante en passant sous le boulevard de Port-Royal. Je n'avais pas fait le rapprochement avec Pierre Gripari dont Crispim avait fait un temps sa lecture de prédilection, il y a une certaine lurette. Voilà donc Pierre et la sorcière du placard aux balais, sous un éclairage bien étudié.

Les contes de la rue Broca de Pierre Gripari illustrés par Babs & Keyone & Socrome

Nous arrivons presqu'au but, et deuxième choc : Mesnager me rappelle un funeste souvenir, il y a… presque 8 ans déjà ?! Et je me sens moins seul à être encore Charlie.

Jérôme Mesnager : hommage à Charlie Hebdo - 45 rue Broca

Miss.Tic

C'est aux alentours de la rue Claude Bernard que j'ai dû voir ce collage de la regrettée Miss.Tic. Il me rappelle que la veille, je n'avais pu m'approcher d'un de ses pochoirs pour cause de marché. Nous traversons donc vers la rue Mouffetard et je vais droit vers lui. J'imagine que ma rubrique "jouer sur les mots" lui doit aussi beaucoup.

Miss.Tic - Librairie les Traversées, 2 rue Edouard Quenu

Juste à côté, un Wabisabi très bavard comme moi, comme j'aime.

Nous sommes chaleureusement accueillis à l'entrée de la rue Mouffetard par un gros bouquet de fleurs (ou de plantes carnivores ?). Les Invader ne laissent pas de doute mais ça ressemble quand même à du Mifamosa par le soin. Absence des trois points en triangle, donc non.

Nous commençons à monter la rue. Tiens, un mascaron pigeonné ? En le cherchant sur Google, je constate qu'il n'y était pas en avril 2019. Drôle d'idée de poser ça à notre époque !

Ma culture des jeux vidéos étant absolument inexistante, je ne m'arrête pas trop devant cet espèce de moine envahisseur rue de l'Arbalète, mais plus longuement devant le rameur à l'entrée de la rue Calvin. J'aime bien le style naïf des personnages filiformes de Oji. Les premiers rencontrés à la Butte aux Cailles (épisode à venir) avaient eu un peu de mal à me convaincre, en raison du choix de cette couleur "bleu-salle de bain" du fond, mais j'admets qu'elle donne une unité à ses réalisations.

Ojidjo - Lézarts de la Bièvre 2022 - Oji-07

Le second un peu plus haut me confirme qu'on peut rester jeune dans sa tête malgré l'âge qui augmente.

Ojidjo - Lézarts de la Bièvre 2022 - Oji-08 - rue Ortolan

Ander (?) grimaçant en face, plus haut

La maison de Cécile - Seth

A l'angle des rues Mouffetard et Saint-Médard, nous arrivons à l'école Maternelle Mouffetard. Deux superbes réalisations de Seth me donneraient presque l'envie de demander ma mutation… ou de repeindre "mon" école !
Juste à côté, un crocodile par Le Long, apparemment spécialisé dans les animaux (voir ses renards, croisés plus loin, et son ours près de la Butte aux Cailles).

Cache cache - Seth

Après la Place de la Contrescarpe (que la petite bande de Crispim a renommé "Place Benalla"…), la rue Mouffetard devient rue Descartes. Nous repassons devant le "Chapi Chapo", et tombons plus loin sur le pub "Bahloulou", apparemment apprécié des "gribouilleurs". Ils attendent quoi à la "Taverne" ?

Toddartnoz, Nô, the end (of animals), L'Empreinte Jo V

Au bout de la rue, L'arbre bleu ou L'arbre des rues, une fresque de Pierre Alechinsky et un poème d'Yves Bonnefoy.

Nous tournons à gauche et passons près du fameux Lycée Henri IV. Nous tombons bientôt sur un des premiers "Illustres !" semés un peu partout - d'après l'excellent site "Trompe l'œil" - autour du Panthéon par C215.

Victor Hugo - C215 - Rue Soufflot

Nous descendons ensuite la rue Soufflot. Mosaïque sympa autour de Jules Vallès, héros de la Commune de Paris.

Jules Vallès - Morèje (Jérôme Gulon)

Stork Pixelart, découvert à Nantes, mais censuré à Paris !

Bon ben à partir de là, le 13 décembre, on s'est un peu perdu autour de la Sorbonne, entre les ordres et contre-ordres téléphoniques de Crispim pour savoir où on allait bien pouvoir se retrouver pour déjeuner, avant de finalement trouver le Kerhibar.
Petite récolte de mots au hasard…

La Dactylo

Wabisabi

Jean Zay - C215 - rue Le Goff

Berty Albrecht - C215 - rue Saint-Jacques
(Tiens, je viens d'apercevoir un chat déjà croisé dans le temps, en bas à gauche !)

Du resto, nous sommes allés directement jusqu'à la gare Montparnasse pour rentrer sur Lorient. Mais comme nous avons aussi pas mal tourné dans le quartier pendant ces presque trois jours, je vais (fictivement) faire le retour vers la Place d'Italie. Nous poursuivons donc dans la rue des Fossés Saint-Jacques puis dans la rue Lhommond.

Carreaux judicieusement placés (ou exactement là où il faut ?)

Scrabble géant à 15 points par Wabisabi

Rue Rataud, "shoe tossing" ou "shoefiti"

Nous tournons à gauche dans la rue du Pot de fer et croisons au passage ce pub lui aussi richement décoré à l'angle avec la rue Tournefort. Il manque des signatures, dommage pour moi.

Il me semble reconnaître à gauche le style de Florina Aledo-Perez dont nous avons vu de multiples collages notamment à la Butte aux Cailles.
Beau portrait au pochoir par Nô, un penseur dont je n'ai pas noté l'auteur, et des fourmis que nous retrouverons dans le tunnel des Tuileries au prochain épisode.

Un autre beau visage anonyme, et un léopard par The End.

Visage toujours très expressif par L'empreinte Jo V …

… trio par Demoiselle MM (moins convaincant), tigre par Elgee et perroquet par Louyz, qui fait elle aussi dans les bestioles (bariolées).

Juste en face, ce Cyklop (à deux yeux ?) n'a pas l'air très récent, et nous n'en aurons pas vu ailleurs que dans cette rue durant ce séjour.

C'est le 13 décembre en repartant que nous verrons ces renards de Le Long sur l'avenue des Gobelins, ainsi que ce collage de James Dean.

Et en croisant la rue Croulebarbe, une chouette fresque en noir et blanc attirera mon œil. Dommage que la culture intéresse peu une Chloé peu respectueuse et moins douée.

Insania Cultura - Tito (et) Mulk
"Vous trouvez que la culture coûte cher, essayez l'ignorance"

Nous voilà de retour Place d'Italie. Au prochain chapitre, donc, le tunnel des Tuileries dont vous devriez vous dépêcher de profiter avant l'été 2023 : l'art devra céder la place à des jeux olympiques dont on va nous rebattre les oreilles !

Next et funeste idée, quelque part dans le cinquième arrondissement

…

Deux semaines en ville(s) : Bordeaux, Porto, Bilbao (13)

Huit jours à Porto (7) : Lapa, Casa da Música et Matosinhos

Pour cet avant dernier épisode, nous partons encore plus à l'ouest (secteurs 3 et 5) autour de la Casa da Música et jusqu'à Matosinhos (secteur 7), ville de 50000 habitants située à moins de 10 km au nord-ouest de Porto, et à la fois port et cité balnéaire. Ce n'est pas que nous cherchons la plage, mais elle avait repéré quelques fresques à voir par là-bas. Au final, la récolte sera un peu maigre.

Mais nous commencerons dans le quartier de Lapa par ces deux portraits de Mr Kas situés 63 Alameda Capitães de Abril. Tout d'abord "No war" aux couleurs de l'Ukraine. Et juste à côté, un portrait-puzzle du père de l'artiste qui a déjà bien souffert après seulement trois ans.

Nous avançons ensuite vers la rua do Paraíso. Au n°225, "Ribeira negra" par Frederico Draw et Contra du Colectivo Rua assistés de BreakOne.

Rua de João Pedro Ribeiro, long mur très décoré : je reconnais quelques styles sans plus chercher à attribuer des auteurs. Je ne m'arrête que devant ceux qui me paraissent plus intéressants.

Borneo Modofoker

Pedro Podre

Lorena de Paula (lolafazarte)

Fedor

Drako - "Team Lima"

Stra

… et d'autres dont évidemment The Caver et Mesk !

Nous poursuivons par la rua Damião de Góis. A l'angle avec la rua Antero de Quental, “Casa das Camélias” par Nuno Palhas alias Third. Nous retrouverons son style un peu "cubiste" (voir les hirondelles) sur une autre œuvre à Vila Nova de Gaia (prochain épisode). Je trouve cette réalisation très soignée et réussie.

Nous continuons tout droit par la rue Egar Moniz : rien à se mettre sous l'objectif : dans ce coin-là, c'est le désert. Nous espérons ne pas finir là comme cette infortunée bestiole par Fedor !

Au 20 rua da Quinta Amarela, très intéressante série de fresques et vues de Porto. Je n'ai malheureusement là encore pas trouvé de plus amples renseignements.

Ceci dit, elles m'ont aidé à tenir jusqu'à la rua de Agramonte : on pourra dire qu'on aura beaucoup marché pour peu de choses ce jour-là !

"Ces peintures ont été réalisées à l'initiative de la Mairie de Porto et à partir de reproductions de photographies anciennes de nombreux lieux de la ville."
Ça me plaît bien aussi même si nous sommes un peu loin du street art dans son sens actuel.

Car notre but c'est " The last adventure" par Mr. Dheo & Pariz One dans la rua Monsenhor Fonseca Soares. Là encore, c'est elle qui avait repéré ça sur Internet, et je ne suis pas déçu (même si les artistes se sont auto-censurés).

C'est en allant à Matosinhos en métro la veille (ouais ben je ne raconte pas de manière chronologique mais seulement logique !) que j'avais aperçu ce géant par la vitre. Nous avons un peu galéré pour le trouver à Bairro de Francos au milieu des immeubles (je n'ai toujours pas de portable connecté, notre seul repère était qu'il se trouve le long des rails) mais avons été récompensés : “Modern Religion” de Mr Dheo est vraiment une merveille et me conforte dans mon rejet des "rézossocios".

Toujours le 17 juillet, la suite de fresques Via Panorâmica est encore une de ses trouvailles. Chacune est un hommage à un des romans de l'écrivaine Agustina Bessa-Luís pour le centenaire de sa naissance en 2022.

Contra

Mafalda Mendonça - "Dentes de rato"

Pedro Podre - "Prazer e Glória"

Third - "Fanny Owen"

Catarina Glam -" As Pessoas Felizes"

Fedor - "Os Incuráveis"

Daniel Africano - "Adivinhas de Pedro e Inês"

Oker - "Os Meninos de Ouro"

Frederico Draw - "A Sibila"

The Caver - "Um inverno frio

Fátima Bravo - "Vale Abraão"

Sphiza - "Jóia de Família"

Maduze - "A Ronda da Noite"

Contra et Mónica Baldaque, peintre, restauratrice de musées et accessoirement fille d'Agustina Bessa-Luís.

Tout cela est d'un niveau vraiment élevé, je ne boude pas mon plaisir, même s'il n'est pas facile de prendre du recul : la route est tout près et la circulation intense par ici.

Après avoir fait une halte dans un petit bar au Mercado Bom Successo, nous continuons vers la rua de Vilar : "The butterfly's burden" de Rafi die Erste, nous l'avions aussi repérée sur Internet avant de partir.

Et comme une superbe borne à incendie trône davant, j'en profite pour y poser une Braiz.

Reste à revenir sur Matosinhos (où nous sommes allés dès le matin de ce même 17 juillet).
A travers la vitre du métro qui nous y emmène, je remarque ce couple qui attend à une station : O Maria ? La même que celle de la rua do Outeirinho au bord du Douro ! (Mais toujours aussi introuvable !)

A peine descendus du métro, nous tombons sur ces deux peintures de Eky One, une commande pour un resto de sushis. J'avoue ma préférence pour la dame : moi, les samouraïs…

(??)

Nous nous sommes arrêtés un peu trop loin (Station Mercado municipal de Matosinhos) et nous avons arpenté les rues un peu (beaucoup) en vain. Nous finissons par arriver en bord de mer derrière ce cortège affolé, qui tranche avec les plagistes en tongs.

Tragédia no Mar - José João de Brito (2005) - Praia do Titã - Matosinhas

"Le 2 décembre 1947, en raison d'une énorme tempête en mer, se produit ce qui était alors considéré comme la plus grande tragédie maritime sur la côte portugaise. Quatre chalutiers ont coulé au large de Matosinhos, causant la mort de 152 pêcheurs…. Ces sculptures grandeur nature symbolisent, dans la gestuelle des figures de femmes et d'enfants, la douleur, la détresse et les cris de désespoir face au drame qui se déroule en mer.
L'artiste José João de Brito évoque cet événement à partir d'une œuvre du peintre néoréaliste Augusto Gomes."

(Moi, ça m'évoque aussi le style des personnages dans Guernica de Picasso…)

Nous longeons la plage. Bon, c'est pas mal mais moi, la plage…

Un des quelques "El pato" croisés à Porto

(Aucune idée, là...)

Quelque peu désappointés, nous repiquons vers le centre ville et la station près de la mairie dans l'Avenida da Liberdade. Juste au-dessus, un géant tatoué et néanmoins piscivore nous toise : “Calories” par Mr.Dheo , à la fois impressionnant de technique, humoristique et bien placé au-dessus de cette fabrique à obèses.

A quelques dizaines de mètres, deux belles bestioles par Bozmts & Brunoanti. Pas le temps de m'approcher : le métro se pointe.

Au prochain épisode : Vila Nova da Gaia, en face de Porto.

…

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