Le jazz, j'en écoute très peu. Enfin, j'écume le bac "jazz" à la médiathèque, quand même.
Et quelquefois, je déniche des perles.
Mais mon père appellerait-il cela du jazz ? Il en écoutait autant que du classique, mais "son" jazz, lui aussi, était classique : Django Reinhardt, les grands orchestres…
Moi, j'ai commencé par le jazz "fusion": Weather Report, Uzeb, Steps Ahead. C'est mon "copain de régiment", le trompettiste Yannick qui m'avait fait découvrir tout ça.
Et puis je suis tombé sur Pat Metheny.
Le trio basse-batterie-piano - même si j'en ai écouté des dizaines d'albums - ne m'a jamais fait vibrer (à part peut-être le trio de Keith Jarret). Pour tout dire, je trouve même ça plus souvent triste et sans pêche. Mais alors eux !…
Piano "préparé", basse de même, ils arrivent à bidouiller les sons.
Leur période la plus féconde est pour moi 2000-2008, jusqu'à ce que Esbjörn Svensson le pianiste ne remonte pas d'une plongée…
Je reconnais avoir choisi ce morceau presque au hasard, j'aurai pu en choisir tant d'autres ! Dans chacun, il y a ce sens de la mélodie qui m'attire en tout style de musique. Ces trois-là sont des virtuoses de leur instrument, mais il n'y a pas d'épate. Leur but - et ça s'entend - est de n'être à eux trois qu'un seul instrument, au service du morceau. Je n'ai pas étudié la composition, mais je ressens une complexité, une volonté de "surprises", de "rebonds", une osmose entre les 3. Ça ne s'écoute pas en voiture - trop de variation d'intensité - , et j'évite dans le bus : je manquerais mon arrêt. Oui, c'est classé en "jazz" - parce qu'on ne peut pas s'empêcher de coller des étiquettes - mais il s'agit avant tout pour moi d'une musique actuelle, où l'on ressent les influences de tous les styles qui ont traversé la musique depuis qu'elle existe (oui, je peux être emphatique aussi !). Alors, il y a une forme d'intemporalité (au moins à mon échelle !). Je les écouterai longtemps. (Toujours ?)
En choisissant bien mes moments.