Dans ma boîte à lunettes
Ça m'est arrivé quasiment le jour de mes 45 ans.
Jusque là, j'avais une vue excellente de loin comme de près, et le port de lunettes se limitait à mes séances de bronzage sur la plage.
Et puis la vieillesse venant – tôt ! -, je n'arrivais plus bien à distinguer les gribouillis sur mes bouquins. J'avais beau plisser les yeux, impossible d'y mettre du sens. "Problème de luminosité trop faible ?"
Mon œil, il a bien fallu que je me rendre à cette triste évidence : moi qui avait abandonné depuis l'âge de treize ans toute fréquentation des églises et de leurs coulisses, voilà que la presbytie me rattrapait !
Ça baisse lentement mais régulièrement depuis, me voici déjà à 2.25 de correction !
Comme je ne souhaite pas porter des lunettes en permanence, elles se promènent de mon nez à mon crâne*. Pas besoin de progressives, ma vue de loin se porte – pour l'instant – très bien. Pas de lentilles non plus : j'ai autre chose à faire le matin !
Alors ce boîtier est devenu un fidèle compagnon.
Boîte à clopes, boîte à mégots, portefeuille, carnet de notes et feutre, crayon gris et gomme, gants et bonbons au miel, clés et briquet, médiator et clé USB : comme si je n'avais déjà pas assez de choses dans les poches !
Radiohead – Glass eyes
* et évidemment, à les faire glisser ainsi, je viens de casser la monture !