Soig Sibéril à la Taverne du Roi Morvan
Tu arrives à 18h15, il est en train de s'installer.
Tu commandes une bière, pour patienter, et il fait sa balance en 5 minutes.
Tu te poses debout assez loin, mais tu t'aperçois que les gens entrent et vont te boucher la vue. Alors tu t'approches à 2 mètres : de là, tu ne manqueras rien !
18h40 : il commence. Par "Vigo". Et tout de suite, tu es sous le charme : cette mélodie, ce son !
Tu sirotes ta bière, et tu en prends plein les oreilles.
Tu ne quittes pas sa main gauche des yeux : ça paraît tellement facile ! Tu sens presque les cordes sous tes doigts !
Un an dro, un reel, les fourmis font s'agiter tes jambes, mais tu ne sais pas danser !
Les morceaux s'enchaînent, il parle de Glenmor, de Youenn Gwernig, et tu connais ces noms, malgré ton inculture bretonne.
Il parle de "son pays", et sa musique évoque le canal de Nantes à Brest, une écluse, un bar, Le Huelgoat. Tu y es.
A un moment, il se casse un ongle et réclame une lime. Elle en a une dans son sac ! Et c'est comme si Elvis Presley te demandait ton peigne !
Pourtant il est d'une modestie qui te ferait presque avoir honte d'admirer son jeu, sa dextérité, sa technique. Il n'en fait pas étalage, ils sont au service de la musique, de la mélodie.
Il finit par un duo avec un guitariste gallois, Dylan Fowler. Il est quasiment 20 heures, tu atterris.
Un grand moment de plaisir, de douceur, d'harmonie, en petit comité. Et il n'a même pas de CD à vendre !
Arrivé chez toi, tu mets un disque dans la platine, pour prolonger le moment.
En rêvant d'un duo Soig Sibéril / Dan Ar Braz.
Mais écoutez-moi ça !