bande dessinee & illustration

Nombre de professions sont encore "naturellement" dédiées aux femmes. Il s'agit le plus souvent d'activités auprès d'enfants, voire de jeunes enfants : sage femme, puéricultrice, assistante maternelle, enseignante… Les mentalités évoluent (très) lentement, et je suis même assez inquiet de l'évolution actuelle quelque peu contradictoire de la place des femmes dans la société !
Si l'on voit plus de femmes chauffeuses de bus ou agent d'entretien ou de voirie, c'est d'ailleurs peut-être plus dû à une dévalorisation de ces professions qu'à une réelle recherche de parité !
"Mais où veux-tu en venir, Coco ?"
Ben à la bande dessinée, tiens !

J'ai scruté mes rayonnages, et je n'y ai trouvé que sept femmes pour une centaine (?) d'hommes. Je ne sais pas à quoi c'est dû.
Dans la littérature, il me semble que le rééquilibrage est en marche, et dans l'illustration également.
Pourquoi la bande dessinée y échappe-t-elle ? Mystère !
Profession précaire, elle ne nourrit que peu d'élu(e)s.
Ceci dit, je me fous de savoir si c'est un mec ou une nana qui a réalisé ce que je lis : l'histoire et le dessin me plaisent, ou pas !
Mais je me pose la question : les femmes ont-elles moins à dire sous cette forme, ou bien y a-t-il encore des freins à leur diffusion ?
Les cheffes (si si, ça existe !) de file vont des "historiques" Brétécher ou Cestac aux plus actuelles Satrapi, Catel ou Bagieu.
Allez les filles, y a encore du boulot !

Birdy's (Nolwen)
Le démon de midi (Florence Cestac)
Les mères (Claire Brétécher)
Quatuor (Catel)
Poulet aux prunes (Marjane Satrapi)
L'effet kiss pas cool (Leslie Plée)
Cadavre exquis (Pénélope Bagieu)

PS : sans oublier Brigitte Findakly, coloriste, et néanmoins épouse de Lewis Trondheim !

Pas de psychologie de bazar, ici.
Juste une question : comment se reconstruire après un tel traumatisme ?
Et même, d'abord, comment raconter ce traumatisme ?
Sans doute certains vont l'exprimer par un ulcère, des insomnies, une dépression ou un cancer, un psoriasis ou n'importe quelle autre cochonnerie. Quand la parole ne peut rien, le corps prend le relais.
Luz a échappé à l'attentat contre Charlie Hebdo.
Et il le dit avec son langage à lui : le dessin.
Pas de chronologie, pas d'unité : il jette sur le papier ce qui lui vient.
Pour se libérer de ce poids, peut-être.
Tout le monde n'a pas les moyens de faire cela, tout le monde devrait avoir un moyen : écrire, dessiner, peindre, jouer de la musique, faire du théâtre, de la danse…
Je crois que la création ne devrait pas être un "moyen de gagner sa vie". Ce mirage est un aspirateur qui capture tant de gens, qui vont tomber de tellement haut !
Créer, c'est exprimer ses envies, ses doutes, ses passions, ses colères, ses peurs, ses bonheurs, ses emballements. Et tant mieux si on peut le partager.
C'est gratuit.
Et ça n'a pas de prix.

PS : il doit tout de même y avoir un "truc" avec ce prénom : Ginette…