Bonom
La bande dessinée muette m'intéresse depuis un bon moment déjà.
Quand j'ai fini par céder aux sirènes d'Internet sous les assauts de mon aîné – j'ai quand même tenu jusqu'en 2009 ! -, j'ai commencé à farfouiller sur les blogs de bande dessinée. Et je suis tombé sur celui-ci, à l'abandon, apparemment.
L'auteur ? Un certain DoM sur lequel je n'ai rien trouvé hormis son texte de présentation chez Webcomics.fr.
Parallèlement, j'ai continué à lire des livres théoriques : Scott McCloud, Thierry Groensteen, Jean-Christophe Menu, l'Oubapo… Et aussi des articles sur la bande dessinée muette (ou sans texte, plutôt, car elle est parfois sonore !) Alors j'ai accroché tout de suite à ce petit "Bonom" prisonnier de son gaufrier de 9 cases (le plus souvent mais il y a quelques exceptions). Des cases le plus souvent perméables aux errances du personnage.
En occident, le sens de lecture va du haut à gauche jusqu'en bas à droite. Bonom se fiche de cette convention. Il arpente la planche en tous sens, se sert du cadre, revient en arrière…
Comme déjà radoté ici, j'aime la contrainte qu'on se fixe au départ, celle qui libère l'imagination. Bonom, c'est un cercle avec deux bras et deux jambes, un gros nez et deux petits points pour les yeux. Je ne sais pas si l'auteur le trace à la main, ce cercle. (Mais j'ai connu un prof de physique qui faisait ça au tableau le premier jour de l'année scolaire pour nous impressionner.) Le trait est fin, le geste sûr. Il ne s'embarrasse pas d'ombres, de modelé, de couleurs, celles qui tentent de masquer chez moi mon incompétence en matière de dessin.
Sur le site, on peut se régaler de 100 "épisodes" des aventures de Bonom. Est-ce que cet exercice est une vitrine pour l'auteur ? Ou bien un jeu après son "vrai" travail ? Un pari avec lui-même ? Peut-être tout ça à la fois.
Sur ce blog (le mien), je fonctionne comme ça : quand une idée me vient, je la décline (au sens latin) ! Mon problème est que les idées me viennent plus vite que le temps que je peux (veux ?) y consacrer. Alors je bâcle, j'enchaîne… et je ne sais pas toujours m'arrêter à temps ! Il en est ainsi des "Peas", "My song", "boîtes", "berniques" et autres "if", "Bee" ou "analog records".
Lui s'est sans doute fixé le terme (dès le départ ou en cours de route) : 100 (Sans ?), un nombre bien rond, comme le personnage.
Internet a quelque chose d'à la fois magique et effrayant : il n'oublie pas. Est-ce qu'il en sera toujours ainsi ? En tout cas ça me permet de déguster de temps en temps – 100 d'un coup, ça sent l'overdose – une planche de ce petit Bonom très attachant.
Histoires sans paroles (ça s'y prête bien, et puis c'est toute mon enfance !)