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Je ne sais plus comment ça m'est venu.
C'était jeudi 16 août 2017, vers 6h30 (du matin !), dans ma cuisine. Je cherchais des idées pour Ginette et Caramel, et puis finalement j'en ai dessiné un premier, puis un deuxième…

Les goélands !
Presque tous les matins, quelques uns viennent faire un repérage au-dessus de mon immeuble : il y a souvent un(e) imbécile pour balancer un bout de pain par sa fenêtre, alors ils se battent en poussant ce cri que je ne saurais retranscrire avec le brio d'un Franquin. (Et lui, d'abord, c'était une mouette, et rieuse, de surcroît !)

J'avais déjà commis quelques "berniques" avec cet animal, mais ça fait maintenant un bout de temps.

J'avais aussi commencé - dans le temps - des strips avec des oiseaux, mais ils ont plutôt donné naissance à mes "Eh dites, piafs !" de naguère.

Quant aux mouettes, à part un resto (qui n'a jamais eu le bonheur de me compter parmi ses clients) sur ma plage préférée...

... je ne vois guère que celles de Yannick Servel qui aient pu m'influencer.

Toujours est-il que j'ai passé cette journée de jeudi à en dessiner - des goélands -, à rechercher des attitudes. Mais bon, les feuilles de brouillon, ça va un temps. Alors j'ai enfin trouvé un usage pour le carnet que m'a offert Nicole pour mon anniversaire. Et j'ai entrepris de le remplir dès jeudi soir.

Pour fêter son anniversaire, Chicken a - encore - choisi l'Alhambra. les goélands y ont donc fait leur entrée "officielle". Il paraît que le patron garde tous mes gribouillis. D'ailleurs, comme à la Taverne, j'ai un faible pour les restos qui utilisent des sets en papier sur lesquels je peux m'exprimer sans remords !

Je n'ai pas encore trouvé à quoi ces bestioles vont me servir ici, mais comme elles ont aussi mauvais esprit que moi, je sais bien que j'arriverai à les caser !
Je me suis mis en chasse sur les rayonnages de bandes dessinées, j'y ai essentiellement trouvé des mouettes.

La différence ? La taille, déjà, et puis la tache rouge sur le bec, que touchent leurs petits pour leur faire régurgiter la pitance quotidienne.

Étonnamment, les deux se disent "seagull" en anglais. Pourtant les mouettes ne s'aventurent pas en ville, à l'inverse des goélands qui  font d'excellents éboueurs, à l'instar des rats et autres araignées de mer.

Que voilà un animal sympathique à mes yeux, produit de notre société du gaspillage et des déchets en tout genre !
Râleur (comme moi, c'est dans le contrat)…

Et opportuniste : on en a vu se servir directement dans les mains de clients - fort marris - d'un vendeur de viennoiseries lorientais !

Que vive donc le goéland (argenté, espèce protégée !) qui n'hésite pas à chanter l'aubade dès 5h du matin en plein centre de Rennes, à mi chemin entre Manche et Océan !

Je suis toujours aussi étonné de ne pas ressentir de manque après 41 années de tabagisme (quasi) ininterrompu.
J'ai loupé le coche en 1994.
Crispim s'est fait attendre, ce soir-là. Alors forcément, à un moment, je suis sorti de la maternité pour en griller une, les abandonnant à leur "travail"… Cette drogue fut plus forte que de savourer l'attente d'être père.
J'ai loupé le coche en 1998. Parce que pareil, mais là c'était Chicken.
Et puis début 2003, j'ai déclenché une appendicite. Avec complications. Neuf jours d'hosto, neuf jours sans fumer, même pas envie.
Quand je suis sorti, j'en ai allumé une avant même de passer le portail. Tête qui tourne, j'avais à nouveau 15 ans, quand j'ai fumé ma première "Kool".

Un dimanche d'octobre, pendant que je séchais avec Béa sur notre neuvième morceau, elle m'a trouvé ce bouquin dans une boîte à livres. Je l'ai lu bien sûr : ça fait longtemps que je compile les articles et autres émissions (radio surtout, moi, la télé…) sur le sujet. Bon, l'idée me paraît simpliste, mais je m'accroche, je lis jusqu'au bout. Et puis je le relis, par bouts.
Est-ce que c'est venu de là ?
J'ai essayé de diminuer ma consommation. Ce n'était pas la première fois, ça n'avait jamais marché très longtemps, et pas longtemps au-dessous de 10-12 par jour. Effectivement, cette fois encore, il m'apparaît difficile de m'en tenir au score de dix que je me suis fixé. Allen Carr doit avoir raison : ce n'est qu'un leurre ! Chaque cigarette supplémentaire que je "m'accorde" est une défaite.

Une première fois, mi-décembre, je me dis que je pourrais peut-être quand même essayer d'arrêter, juste pour voir, juste un peu. Je me dis qu'une fin de boîte serait plus propice : plus de tabac à portée de main. Si je craque, je n'aurai plus qu'à foncer jusqu'au tabac de la gare, ou mieux, celui de Pen Mané en souvenir de dimanches après midis pluvieux des années 80…
Mais je n'ai aucune volonté, et je rachète une boîte de tabac avant que la précédente soit vide. (Ça fait au moins 35 ans que je ne suis pas tombé en panne de clopes !)

Et puis, allez savoir pourquoi, j'ai franchi le pas ce 24 décembre 2018, juste parce qu'une fois encore, la boîte est vide.
Et ça a marché !
Au delà de mes espérances !
Est-ce que j'aurai l'impudence d'avouer que j'ai presque un petit regret de n'avoir rien ressenti de désagréable ? Sûrement non, trop content que tout soit fini en douceur.
C'est aussi une des affirmations d'Allen Carr dans son bouquin. De là à lui faire de la pub…

Mystère, mystère…
J'essaierai de me contenter en me disant que sans doute quarante et un ans, c'était assez. Au moins 230000 cigarettes tétées, il était temps de me sevrer.
Pour la suite, je vous tiendrai au courant : il ne suffit pas d'arrêter pour ne pas subir les inconvénients probables à plus ou moins longue échéance…