Anthony Browne (2) : lignes
Je ne suis pas prêt d'en avoir fini avec Anthony Browne ! Le rallye lecture prévu début juillet a pour thème "Tous des héros !" , le même que le salon du livre jeunesse de novembre 2016. Et il comporte un des livres de cet auteur : "Marcel la mauviette".
Pour le préparer, j'ai réemprunté deux études sur lui que possède la médiathèque. Il n'est pas question pour moi de paraphraser un travail autrement plus complet que ce que je n'aurai jamais le courage de faire.
Anthony Browne - Christian Bruel - Editions Être - 2001
Déclinaisons du jeu des formes - Kaléidoscope - 2011
Les gorilles, les bananes, les tissus à fleurs, les contes, le sentiment d'abandon : tous ces thèmes sont exposés en détail dans ces deux ouvrages passionnants. Il y a même dans le premier une évocation des lignes !
Je prendrai donc les choses par ce petit bout de la lorgnette qui est un de mes dadas : les rayures !
"mes" rayures !
Les verticales tout d'abord : barreaux, palissades, portes et arbres évoquent souvent l'enfermement, au sens propre comme au sens figuré. Les cages abondent.
Les portes, les murs, les palissades dissimulent autant qu'elles laissent deviner.
Les chaises disent l'absence…
Marcel la Mauviette (1984) - King Kong (1994) - Dans la forêt profonde (2004) - Hansel et Gretel (1981) Tout change (1990)
"Dans la forêt profonde", le petit garçon est entouré d'arbres verticaux hérissés de pointes. Il devient prisonnier de ses peurs, de ses fantasmes. Il y distingue des formes inquiétantes.
Quand j'étais enfant, il y avait sur les murs de ma chambre un papier peint avec des branches et des fleurs. Lorsque j'étais fiévreux - le motif étant répétitif -, j'y voyais des ours - déjà ! Et tout un tas de formes étranges et inquiétantes dessinées par les lignes, les tiges.
Aujourd'hui encore, je vois des silhouettes dans les nuages, dans les traces laissées par la pluie sur le sol. Toujours cette propension à voir des représentations humaines ou animales partout.
Emoti-connes
Et puis des horizontales.
Les bancs à lattes sont fréquents dans les parcs dessinés par Anthony Browne.
Quant aux murs de briques, ils sont omniprésents.
Une histoire à quatre voix (1998) - Et si jamais…? (2013) - Les Tableaux de Marcel (2000) - Le tunnel (1989)
Mais ce qui me marque le plus, ce sont évidemment les rayures de vêtements !
"Dans la forêt profonde", il y a le pull du petit garçon, la tasse de la mère. Et bien sûr le fameux pull jacquard que porte Marcel le chimpanzé, aussi bien que Hansel dans ce même album.
Marcel le rêveur (1997) - Marcel la Mauviette (1984) - Dans la forêt profonde (2004) - Une histoire à quatre voix (1998)
Sans oublier "Silly Billy" ( "Billy se bile" en français) qui crée des poupées rayées chargées de tous ses soucis.
D'autres vêtements portent des rayures verticales : la robe de Gretel, le pyjama de "Mon papa", le tablier de "Ma maman", la couverture de la mamie "Dans la forêt profonde"...
Je ne m'aventurerai pas sur la symbolique de toutes ces lignes, je vous renvoie au livre de Christian Bruel. Pour ma part, j'aime le rythme des horizontales - qui me font paraître plus costaud que mes 57 kilos !
Quant aux chemises à fleurs, je les laisse à Chicken qui fut - et reste ? - un grand fan !
Et je quitterai pour aujourd'hui Anthony Browne sur cette image extraite de "Marcel la mauviette" : comme un clin d'œil que me fait le papier peint, à défaut du miroir !