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les annees passent

Cette année-là #22 : 1983

Publié le par Narcisse

Cette année-là #22 : 1983
(La maison de pain d'épice - Hubert Mounier / Cleet Boris)

(La maison de pain d'épice - Hubert Mounier / Cleet Boris)

(Tous deux sortis en 82 !)

(Tous deux sortis en 82 !)

Le 12 janvier de "cette année-là", j'obtiens enfin mon permis de conduire et m'achète (à crédit et sans apport) ma 104GR, qui m'emmènera vaillamment - mais sans beaucoup d'excès de vitesse ! - retrouver Nathalie à Poitiers un week-end sur deux et parfois plus souvent. Je nage dans le bonheur mais pas dans la prospérité : je n'avais pas un sou de côté et je me ruine en essence téléphone et remboursement de crédit (sans compter disques, BD et cinéma). Heureusement (!), sur les conseils de Picolo, j'obtiens de ma banque une autorisation de découvert d'un salaire que j'utilise aussitôt au prix d'agios particulièrement salés.
Mon neveu naît en mai en même temps que Nathalie se lasse de moi.
En juin, il m'arrive une tuile : pendant le dernier stage de l'année scolaire, j'attrape la varicelle "grâce" à mes élèves de CE1. Le résultat n'est pas beau à voir et je reste enfermé trois semaines chez mes parents alors qu'il fait super beau !
En plus je rate tous les examens de fin d'année et il me faudra les repasser tous à la rentrée les mercredis matins !
Bon, je suis en arrêt jusqu'à la fin du mois mais j'anticipe ma sortie d'un jour : j'ai pris un billet pour le concert de Dire Straits à Nantes, pas question que je loupe ça !

Cette année-là #22 : 1983

En août, deuxième colo avec la CAF. Parce que ça me plaît bien et aussi pour remettre un peu mes finances en état : c'était mieux payé que "élève-instituteur" ! Cette fois, c'est près de la ville de Sens avec des 4-8 ans. Je suis "volant", c'est-à-dire que je remplace les animateurs pendant leur jour de congé hebdomadaire. Est-ce à ce moment que  je découvre que j'aime bien la compagnie des "petits" ?
J'entre en deuxième année, les cours ne me passionnent pas tous et avec Arnault, on dessine beaucoup.
D'un stage "en doublette" avec Picolo en janvier, il me vient l'envie de me mettre à la guitare. Quand c'était mon tour de "faire musique" avec les élèves, ça avait tout de même moins de gueule avec les mains dans le dos ! Lui, il en joue depuis déjà 6 ou 7 ans en autodidacte. Il n'a aucune notion théorique mais une oreille incroyable ! Moi, j'ai mon "bagage" solfégique, mais je m'inscris tout de même à un cours collectif au centre social du quartier : une catastrophe ! Les "vieilles" de 40 ans ne travaillent pas leur instrument et ça n'avance pas ! Au bout de trois séances, j'arrête tout et m'achète des bouquins de chansons - dont évidemment celui des Beatles - avec les dessins des accords. Pendant des heures chaque soir, je m'escrime à domestiquer mes doigts pour faire sonner ce fichu "Fa Majeur" et son barré infernal !
J'ai toujours aujourd'hui en classe cette bonne vieille guitare classique rescotchée (parce que la table est décollée) et j'espère bien l'emmener en retraite avec moi !

Le petit livre Beatles - Hervé Bourhis

Le petit livre Beatles - Hervé Bourhis

Cette année-là #22 : 1983

L'enfant tronc - Alejandro Jodorowsky & Arno
Partie de chasse - Christin & Bilal
La Conque de Ramor - Loisel & Le Tendre
Hergé 1907-1983
Jean-Marc Reiser 1941-1983

Cette année-là #22 : 1983

Videodrome - David Cronenberg
La ballade de Narayama - Shohei Imamura
Le dernier combat - Luc Besson

A Poitiers, je découvre aussi pas mal de musiques nouvelles (pour moi). Nathalie écoute beaucoup CharlElie Couture que je connais déjà mais je vais me faire quelques disques du bonhomme. Et aussi Barbara, mais là je cale.
Christophe, lui, est très "rock" : lui et moi, c'est un peu "Best" contre "Rock & Folk" ! Il y a notamment ce disque d'Elvis Costello qui tourne en boucle. Et bizarrement, il craque aussi pour les Dexys. De ces deux-là, je m'offrirai aussi un peu tout, mais tout n'est pas extraordinaire. A la fin de l'année, je m'inscris chez DIAL, un peu l'équivalent de "France Loisirs" mais pour les disques. Et m'offre quand même une platine K7 pour "repomper" les disques des copains, je ne peux pas tout m'acheter !
Arnault est très "Rolling Stones", non merci ! Et Picolo très Brassens, je recopie tous les disques sur K7. Quelques années plus tard, un jour qu'il me vient l'idée d'en écouter une, la platine refuse : ça fait tellement longtemps que je les avais sans les écouter que la bande s'est collée !

Cette année-là #22 : 1983

Cette année-là #21 : 1982

Publié le par Narcisse

Cette année-là #21 : 1982
(La maison de pain d'épice - Hubert Mounier / Cleet Boris)

(La maison de pain d'épice - Hubert Mounier / Cleet Boris)

1982 commence pour moi dans le brouillard. Je suis en deuxième année de sciences éco mais je n'ai plus de copains : la deuxième Anne a abandonné elle aussi. Les partielles arrivent et le prof furibond me colle un 2/20 en macro-économie à propos d'une certaine "Loi de Say" dont je me contrefiche. Les vacances d'hiver commencent et Jacques abandonne son IUT. Alors je laisse tomber moi aussi. Nous allons passer les quatre mois suivants à traîner de bar en bar : du Café du Port au Stiff en passant par le Flash. On tourne au café (on n'a pas beaucoup de fric) qu'on appelle "un café métaphysique" : nous refaisons le monde en regardant les passants passer.  Je ne le sais pas encore mais ces 4 mois à glander seront les derniers (jusqu'à aujourd'hui en tout cas). Nous écoutons beaucoup "Comme un avion sans aile" de CharlElie Couture et "Ainsi soit-il" de Louis Chédid sur le juke box du Café du Port. Le soir, c'est Stéphane qui nous trimballe : il a une bagnole, lui ! Le voyage de l'année passée en Grèce nous a rapprochés et il me recrute souvent chez son père ébéniste pour du ponçage contre un peu d'argent de poche.
Le samedi soir, on squatte chez Bernard ou dans les mêmes bars. Un soir que Stéphane n'est pas là, je me prends une gamelle à vélo : ma pédale a touché celle de la mobylette de Jacques. Arcade sourcilière ouverte, il m'en reste une trace.

Cette année-là #21 : 1982

Quand arrive l'été, je ne souhaite pas trop retourner au "tabac". Bruno me dégotte une place pour ma première colo de quatre semaines près de la Pointe de Trévignon. 120 gamins de 8 à 12 ans qui arrivent de la région parisienne. Comme je débute, j'ai droit aux plus petits, mais ce n'est quand même pas de la tarte ! Ils vont en colo depuis qu'ils ont  ans, alors les quelques pauvres activités que je peux proposer, ils connaissent ! En plus il ne fait pas très beau en août de "cette année-là" et ils profiteront peu de la plage. La troisième semaine, il me vient une drôle d'idée qui va en occuper quelques uns jusqu'à la fin : réaliser un nounours (déjà…) en pompons !
Le soir, au "cinquième repas (après la réunion des animateurs), je découvre le bonheur de déguster tout un tas de fromages différents. Il faut dire que la CAF de la région parisienne offre un bon budget alors le plateau est toujours varié et délicieux.
Cette expérience me conforte dans l'idée de retenter le concours de l'E.N. que je décroche cette fois après trois tours d'épreuves. Mais il faut avouer qu'avait été instaurée pendant deux ans une règle qui ferait bondir aujourd'hui pour essayer de ralentir la féminisation - déjà à cette époque - de la profession. Il y avait donc un quota de garçons à respecter. En 1982, il était de 7 garçons (pour 500 candidats) et 8 filles (pour 1500 !!). La destinée tient à peu de choses, car cette règle sans laquelle je n'aurais jamais été reçu disparaîtra peu après.

Le petit livre Beatles - Hervé Bourhis

Le petit livre Beatles - Hervé Bourhis

Nouvelle école, nouveaux copains. Nous sommes une "promo fantôme" de 15 (au lieu des 45 habituels) mais il n'y a qu'un seul type vraiment con. Je retrouve Picolo (de retour du service militaire) et commence une chouette période de trois ans de formation. J'ai une piaule à l'Ecole Normale et je suis payé ! Les moments les plus intenses - du point de vue du travail - sont les stages dans des "vraies classes". J'ai un souvenir ému (et un peu honteux  au vu de mes compétences d'alors) de mon premier dans un CM1 pendant trois semaines à Lanester.
Je n'ai toujours pas de voiture mais j'obtiens rapidement le code puis je dois passer le permis le jour de mes 20 ans et de la fête de Noël. Pas de bol, l'inspecteur est malade, je fais l'aller-retour pour rien.
Avec Picolo, nous préparons une méga sangria pour notre anniversaire… mais laissons un pactole au Bar de l'Océan où on s'était arrêté boire un coup sur le chemin de la fête : les autres ont trouvé les consos trop chères et sont partis sans payer !
Aux vacances, Véro m'invite à Poitiers. J'y retrouve Chris et d'autres, et fais la connaissance de Nathalie.
Le soir du réveillon, je me dis que ma vie est formidable et que j'ai une chance incroyable.

Cette année-là #21 : 1982

Gros dégueulasse - Jean-Marc Reiser
L'heure du serpent - François Bourgeon
La Saga des gaffes - André Franquin & Jidéhem

Cette année-là #21 : 1982

E.T. - Steven Spielberg
Tootsie - Sydney Pollack
Blade Runner - Ridley Scott

De Roxy Music, je n'écoute plus que deux titres : celui-ci et "more than this". A partir du moment où je suis payé régulièrement, je commence à acheter de plus en plus de disques, moins d'ailleurs de nouveautés que pour rattraper mon retard en Beatles, Murray Head et autres Dire Straits !

Cette année-là #21 : 1982