Allons à Lille, Darling ! (6) - street art à Roubaix
Nous avons adoré flâner à travers le vieux Lille aux façades colorées, revenir plusieurs fois sur la très photogénique place aux Oignons.
Impossible de venir à Lille et de ne pas poursuivre jusqu’à Roubaix, à 12 km de là.
Un coup de métro, la station est tout près de l'hôtel et nous filons en direction de Roubaix en 30 minutes.
Pourquoi visiter Roubaix ?
Pas pour le Paris - Roubaix… ni pour les enseignes de la vente par correspondance (Blanche Porte, La Redoute, Les 3 Suisses … )
Il nous a été conseillé d'aller à la Piscine !
Nous sortons donc à la station "Gare Jean Lebas", descendons l’avenue Jean Lebas et suivons la ligne bleue (sur 500 mètres) - comme la ligne verte à Nantes !
A l’entrée du musée, une porte couverte d’autocollants. Close pour l'instant.
Nous partons donc explorer les rues en attendant l'heure d'ouverture.
L’un des quartiers Street Art de Roubaix se trouve à proximité de la fameuse Piscine et l’autre autour des bâtiments de la Condition Publique.
Nous sommes partis de la Condition Publique (malheureusement pour nous fermée le dimanche !!)
La Condition Publique est un ancien lieu de stockage de laine transformé en une manufacture culturelle proposant spectacles et expositions.
Le talent de Jef Aerosol sur les portes de La Condition Publique, rue Monge.
Roubaix pour moi n'évoquait rien de bien folichon. Le triangle "Lille-Roubaix-Tourcoing", c'était pour moi un autre triangle des Bermudes. Ma sœur y avait habité quelques temps et en était revenue fort dépitée.
Ce qui m'a décidé, ce sont les recherches qu'Elle avait faites : la "Piscine", et puis le street art. Et nous n'avons pas été déçus.
Ce que nous avons vu des travaux de Jef Aerosol m'a vraiment transporté. Je trouve ça très classe !
Un "petit nouveau" - pour nous en tout cas : belles découvertes que les réalisations de Mr Voul ! Son personnage de clown triste m'évoque le film "cabaret". (revoir aussi plus haut photo 2)
Plus familier à nos yeux : Freaks the Fab et ses personnages au sourire à la Victor Hugo.
Un peu plus loin, voici Tchiz Kate et ses filles sorties de catalogues dessinés des années soixante. Oui : La Redoute à Roubaix, justement, avant l'époque des photos ! Avec en squatters deux "Pi80" déjà rencontrés à Lille…
Autour de la Condition Publique, le regard ne sait plus où se poser vu le foisonnement. Les heures passées sur internet à tenter de donner un nom aux fresques et autres réalisations n'a pas toujours été couronné de succès, mais quel enrichissement personnel !
Aux alentours de la Condition Publique - dans les quartiers du Pile et de l’Union -, nous avons arpenté quasiment toutes les rues, composées de petites maisons aux murs de briques.
Graff, pochoirs, collage … tous les styles de street art sont présents dans le quartier.
Les artistes ont l'air de se côtoyer en toute amitié, ou du moins avec beaucoup de respect. La bombe de peinture de Pi80, l'étrange masque larmoyant de AMZ. De petites choses, et d'autres bien plus ambitieuses et abouties.
A l'angle des rue Monge et Boulevard de Belfort, de grands dessins de Wagner Braccini et CRASH courent après un Picasso à la recherche de la pureté originelle des dessins d'enfants. Cela met en tout cas un peu de joie sur des murs un peu plus que glauques.
De nombreux lieux fermés servent de toile à l'expression. Qui n'est pas encore reconnue sur La Toile, malheureusement !
L’architecture industrielle de l’ancien quartier ouvrier du Pile sert de support aux nombreuses fresques.
La ville en elle-même, par contre… Et encore : il faisait beau ! Je n'ose imaginer le tableau sous les pluies de novembre… L'impression d'une ville abandonnée. J'espère pour ses habitants qu'ils n'ont pas cette sensation !
La rue Franklin réserve de belles surprises, notamment avec son petit square qui regroupe de très belles œuvres de Tarek Benaoum, de Vhils et de Ted Nomad.
L'artiste urbain portugais Vhils -Alexandre Farto- a révolutionné la technique du pochoir avec ses portraits monumentaux creusés dans la matière. Nous avions vu un très beau portrait à Angers.
Psyckoze 112 Rue Franklin
DJENNA de Ted Nomad sur le pignon droit du 84 rue Franklin.
Tarek Benaoum 66 Rue Franklin
Portrait en hommage au compositeur roubaisien Georges Delerue de João Samina, près du Conservatoire au 90 rue de Lille. L’artiste portugais réalise des portraits très réalistes en noir et blanc rehaussés de motifs géométriques où le rouge est toujours présent.
Dans le Square Camille Claudel 28 Rue du Maréchal Foch, nous sommes intrigués par cette procession auprès de laquelle attend la "roue de la fortune", bas relief de 3TTMan.
Et scotchés par le portrait géant de Camille Claudel, en face, réalisé par l’artiste australien Jimmy C.
Mais l'heure l'ouverture de "La Piscine"approche. Un dernier panneau très coloré au 51 de la rue du Général Sarrail m'attire. J'y reconnais Freaks The Fab, Pi80 et AMZ. Elle m'apprendra que le serpent blue est signé LEM et Mister P.
Par contre, je me rends compte avec horreur que ces affiches si attirantes défendent une autre opinion que la mienne. J'espère que ce serpent qui déclare sa flamme ne cautionne pas…
Après notre visite à "La Piscine" - que nous raconterons la prochaine fois -, retour vers la gare. Tiens, drôle de panneau ! Clet Abraham serait-il passé par là ?
A y regarder de plus près, ça ne ressemble pas vraiment au style de Clet. Lui se sert de la forme du panneau, y intègre son dessin. Ici, seules les couleurs noir et rouge font se fondre le motif. Qui n'a rien à voir avec le message du panneau.
Assez étrangement, tous ces panneaux sont concentrés sur une toute petite zone entre "La Piscine" et la gare. Nous n'en avons croisé nulle part ailleurs.
Au retour à Lorient, nous essaierons en vain de trouver de plus amples renseignements. Elle a bien dégotté un certain Jinks Kunst qui fait aussi dans le détournement de panneaux. Mais son style ne correspond pas non plus. Mystère donc. Dommage (pour nous). Et puis les autorités ne semblent pas apprécier outre mesure ces embellissements…
Nous n'avions aucune intention de faire un panorama exhaustif du street art 2019 sur Roubaix, et il faut bien reconnaître que nous en avons déjà pris plein les yeux.
Il reste encore beaucoup d'artistes et de trucs sympas à découvrir, par exemple ici.
Renaud - Ch’timi rock
Allons à Lille, Darling ! (1) - intro
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