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Huit jours à Porto (1) : la ville

C'est la treizième fois que je viens au Portugal, et sans doute au moins la neuvième fois à Porto. J'ai vu la ville changer petit à petit, mais ce phénomène s'accélère, d'autant que mes visites se sont espacées : 2012, 2016… Déjà en 2016 (relire ici), nous avions remarqué le nombre d'immeubles quasiment en ruine, et le phénomène des "locations saisonnières" qui prenait de l'ampleur.

En 2023, sept ans après, il paraît que c'est pire. Ce qui m'a tout de même étonné, c'est qu'il y a toujours autant de bâtiments abandonnés… même si il y a aussi des travaux de rénovation un peu partout.

Nous sommes installés à l'hôtel Eurostars près de la station de métro Heroismo, un peu à l'est du centre. Nous ne le prendrons qu'une seule fois pour nous rendre à Matosinhos au bord de la mer, au nord-ouest de la ville. Pour le reste, nous ferons tout à pied, et puis nous ne sommes qu'à vingt minutes de marche du fameux pont Dom Luís I.

Ce quartier Ribeira a vraiment toutes nos faveurs, et nous ne sommes pas les seuls. Il fourmille toute la journée d'une nuée de touristes qui arpentent le quai à la recherche d'un resto, puis qui finissent par franchir le pont (par le bas ou le haut) pour rejoindre Vila Nova de Gaia d'où la vue est également magnifique…

… notamment sur ces maisons étroites du bord du Douro qui me font craquer et faire un nombre déraisonnable de photos chaque fois depuis 1990 ! (dont une 30x40 dans mes toilettes !)

La plupart sont bien sûr devenues piaules à touristes (et même hôtel pour un grand nombre). Bon, la vue est tout de même gâchée par une espèce de cube en plastique et métal posé juste devant (un café) : mais qui a pu donner une autorisation pareille ?!

Au départ, nous avions réservé quatre nuits à l'hôtel, mais comme à Lisbonne en juillet 2022 (relire ici), nous prolongerons finalement à huit !

Des étudiants habillés en Harry Potter fêtent bruyamment leur diplôme, en musique et chansons. Nous les retrouverons plusieurs fois dans la ville et de l'autre côté du Douro.

Durant ces huit jours, c'est tout de même dans ce centre historique que nous aurons le plus souvent l'occasion de repasser… comme n'importe quel autre touriste d'ailleurs !

Deux autres de nos lieux de prédilection se trouvent un peu à l'est en direction de notre hôtel, entre les murailles (quartier de Guindais) et la bibliothèque municipale : dans un bistrot avec vue pour le premier, et à la Casa Guedes pour le second, j'y reviendrai.

Le tablier supérieur du pont Luís I offre des vues magnifiques sur le fleuve et les villes de part et d'autre.

Un peu au nord, nous "tournerons" aussi pas mal autour de la cathédrale et de la gare São Bento, avec ses azulejos si impressionnants… que je ne reprendrai pas en photo : déjà fait en 2016, je ne peux pas déjà radoter à ce point !

Les rigolards de Juan Muñoz sont toujours morts de rire au Jardim da Cordoaria.

Tout comme à Lisbonne, le tramway fait partie de l'image de Porto. Pourtant, celui qui passait au centre a disparu (momentanément ?) pour cause de creusement d'une nouvelle ligne de métro. Il ne reste donc que celui d'Alfândega qui mène vers Foz do Douro à l'estuaire.

Une pause avant le rush suivant des touristes…

… qui sont tout de même très envahissants ! (Et je me compte parmi eux même si je me refuse à utiliser les B'n'B.)

Nous n'aurons cette fois pas déjeuné au Restaurante Galeria de Paris : en 2016, nous étions venus par un printemps fraîchou (et pluvieux). Là, en juillet par 28°, le déjeuner est inutile !
Nous apprécions pourtant d'y boire un verre pour constater que le bric-à-brac qui lui sert de déco est toujours aussi impressionnant.

L'expo de 2016 ne nous avait pas enchantés, à l'inverse de celle présentée cette année : "The comedy wildlife" au Centro Portuguès de Fotografia. Je ne suis pas jaloux car je n'ai ni l'envie de me lancer dans la photo animale ni le talent de parvenir à un tel niveau de qualité. Un excellent moment !

Dans la suite de notre "pélerinage", je constate avec dépit que la Livraria Paraíso do Livro Rua de José Falcão a fermé ses portes : c'est là que j'avais acheté en 2010 mes premiers "Calvin and Hobbes"… en anglais !

Reste à présenter tout ce que nous avons découvert en arpentant les différents quartiers : pavés et azulejos, street art un peu partout, Vila Nova de Gaia… C'est parti pour huit (8 ?!) épisodes : il faudra bien ça !

De toute façon, j'ai le temps : levé dès cinq heures, j'ai tout le mois de septembre pour moi dans ma cuisine : café-clope à la fenêtre… et surtout plus d'école !

Bien sûr, je risque de fatiguer les quelques lecteurs qui se perdent ici, mais je fais ça aussi (surtout ?) pour moi !

Au prochain épisode, donc : pavés et azulejos

Deux semaines en ville(s) : Bordeaux, Porto, Bilbao (1) - intro
Huit jours à Porto (1) : la ville
Huit jours à Porto (2) : pavés et azulejos
Huit jours à Porto (3) : le centre historique
Huit jours à Porto (4) : 5 artistes emblématiques
Huit jours à Porto (5) : quartiers périphériques (1)
Huit jours à Porto (6) : quartiers périphériques (2)
Huit jours à Porto (7) : quartiers périphériques (3)
Huit jours à Porto (8) : Vila Nova de Gaia
Huit jours à Porto (9) : (au) revoir Porto ?
Deux semaines en ville(s) : Bordeaux, Porto, Bilbao (18) - Fin ?

La plupart des œuvres que nous avons vues dans la ville (hors intra muros) ont été réalisées dans le cadre de Teenage Kicks, mais pas que.

La première que nous sommes allés voir dès ce 14 février est l'hippocampe réalisée par War près du Grand Aquarium en dehors de cette biennale : elle l'avait repéré à l'avance sur Internet.
Sur la route Rennes - Saint-Malo, nous avions pu apercevoir furtivement deux nautiles du même sur les piliers d'un pont de la voie express mais impossible de s'arrêter.

Autour de l'hôtel où nous sommes installés, quelques petites choses rue le Pomellec, sur un autre hôtel à l'abandon. Cette enfant derrière un grillage par Sandre…

… et ce pochoir collé très "eighties", je trouve, mais dont l'auteur reste anonyme (pour moi).

En entrant dans la ville, nous avions également aperçu deux fresques, alors nous partons à pied dans cette direction, vers le port de commerce. Nous tombons d'abord sur ce poisson géant peint par Escif en 2017 sur le quai du Val, accompagné des mots "Zone d’espoir" que nous retrouverons plusieurs fois.

Un peu plus loin, la ville close et un autoportrait (?) par Rababart.

Demi-tour vers le centre historique, je remarque quai du Val le premier "ange-cœur" de TATA BZH dont nous verrons d'autres exemplaires dans l'intra muros.

Dans le cadre de Teenage Kicks, Pozla a réalisé en 2019 sur le quai de Trichet cette rigolote "Course à l’échalote" dont les personnages paraissent inspirés de bandes dessinées ou de dessins animés. Mais je ne reconnais qu'une Tortue-Ninja.

Pozla est réalisateur de dessins animés, auteur et dessinateur de bandes dessinées et graffeur.

Un peu plus loin sur les mêmes bâtiments, "les blaireaux" de HuskMitNavn, réalisés eux aussi dans le cadre de Teenage Kicks en 2019, et également dans un style "cartoon".

Message évident à l'attention des gougnafiers que nous pouvons tous être parfois.

Près du ramasseur de déchets, nous retrouvons un hippocampe posé par Agathon, petit frère (en noir et blanc cette fois) de celui vu au cimetière de bateaux de Quelmer.

Après avoir écumé l'intra muros le 14, nous décidons le lendemain de rester à l'extérieur pour une chasse aux autres fresques réalisées dans le cadre de la biennale. Nous partons vers le port de commerce et la première, avenue Louis Martin, m'enchante tout de suite par son hommage coloré et joyeux de bandes dessinées internationales. J'y reconnais Mafalda, Spirou et Hellboy mais pas le manga (Akira, à ce qu'il paraît)…

… et bien sûr mes idoles Calvin et Hobbes du génial Bill Watterson.
Cette fresque dans un style "matissien" a été peinte en 2022 par Retro.

Un peu plus loin mais difficilement accessible (je la "shoote" par-dessus le grillage), "Conglomérat"  réalisée en 2019 par HuskMitNavn. Ses dessins m'évoquent les dessins animés américains des années 40-50 et notamment ceux de Tex Avery. (voir une vidéo ici)

Nous tournons dans le quartier du port et tombons rue Rio de Janeiro sur "Chess game" de Monsieur Plume dont nous avions déjà vu une enseigne pour un bar à Tours dans un style bien plus réaliste.

Toujours dans le même secteur  rue de l’Astrolabe, "Mendiant riche" par HuskMitNavn (2019). Dommage qu' "ils" aient creusé une porte depuis !

Nous avons croisé également plusieurs collages bien abîmés de Bob59, mais ils datent déjà de 2020.

Nous tournons vers le Sillon boulevard de la République et arrivons enfin à la longue fresque de Seth : "Sur la voie de la liberté" qui date déjà de l'édition 2015 (avant le covid et sa "mode" des masques, donc !). La lumière ne m'aide pas beaucoup mais je suis admiratif de cet artiste dont nous avons déjà vu beaucoup de choses à la Butte aux Cailles en décembre 2022.

Nous avons ensuite parcouru la rue Duguay-Trouin en tous sens mais en pure perte : les fresques qui se trouvaient sur les murs de la Compagnie des Pêches ont déjà toutes disparu : le bâtiment a été repeint ! On ne peut pas dire que les street artistes, même les "officiels" soient beaucoup respectés par ici !

Nous tournons pas mal dans le quartier au nord-est du port, et arrivons à un chantier dont les palissades forment le fond d'une exposition collective sur le thème des peuples de la mer.

Ce n'est pas très homogène, quelques réalisations ne me plaisent pas plus que ça, mais l'initiative est intéressante. Certains artistes me restent inconnus…

…d'autres moins. J'apprécie les poissons volants d'Héol…

… et la fresque d'Agathe Mariposa ne me laisse pas indifférent non plus.

"Humano plancton" (2016) de Mioshe rue des Halles : très graphique, mais le recul manque pour l'admirer.

"Plante choyée" (édition 2022) par Marija Tiurina sur la façade du Centre communal d’action sociale de Saint-Malo rue François Dubreuil. J'aime beaucoup.

"Terres-neuvas" de Mathias Brez  Boulevard Bernard Demolins sur le mur à l'arrière du Musée des Terre Neuvas, et réalisée elle aussi en 2022.

Nous entrons dans l'allée Marie-Marvingt où se trouve le mur d’expression libre Jacques Villeglé. Il est totalement couvert de graffitis pas souvent identifiables, ou en tout cas je ne trouve aucun renseignement sur la plupart des "gribouilleurs".

Ah, celui-là, je l'ai déjà croisé à Redion : les fleurs d'etiou sont en effet assez reconnaissables.

Les Simpson, ce n'est pas trop mon truc mais 'aurais aimé en savoir plus sur ce grassouillet personnage.

Goom. Pas désagréable à regarder sous le soleil.

Oximor et ce qu'il reste du coq de Jean (?) qui n'avait apparemment à l'origine pas de cavalier !

Graff et tête de mort par Cupide, apparemment un gars du coin très productif mais plus que timide sur Internet !

Et sur le mur "officieux" d'en face,  beaucoup de belles choses, et même presque plus belles, essentiellement par Cupide sur lequel je ne trouve vraiment pas grand chose !
Tel ce portrait qui est pour moi l'image du bourgeois repu. (Anglais ? Mais probablement pas Churchill.)

… puis deux superbes portraits auxquels j'aimerais ressembler plus tard par le même et Weel (?)...

… associés à un graff soigné et un petit bonhomme (Tom Sawyer ?) signé Topaz (mais je ne suis pas sûr du lien).

Et nous voilà revenu au début du mur avec cette "punition" anonyme…

Nous nous dirigeons ensuite vers la gare, mais à part  ce "Ballet de poissons" par HoNet en 2019 (mais je penche plutôt pour des leurres pour pêcheurs) avenue Jean Jaurès, pas grand chose d'autre de ce côté.

Nous retournons vers l'avenue Aristide Briand et au bout de quelques centaines de mètres, nous apercevons (en nous retournant !) une superbe fresque en deux parties réalisée en 2022 par Dimitris Taxis. On a failli la louper, elle recouvre le haut du pignon d'un immeuble qui abrite un Intermarché. " Mers brisées"(?) d'après "Trompe l'œil"…

400m plus loin, nous voilà au bout de l'avenue. Un bar tabac fait l'angle : pause-bière bienvenue, mon dos commence à tirer.

Après cette pause, nous tournons à gauche boulevard Gambetta vers le Sillon. Nous bifurquons dans le Chemin des Amoureux et nous arrêtons devant les réalisations très esthétiques de Blossom Cé sur les ateliers de COEF180, un collectif d'artistes.

"Sainct Malo de Lisle Devorare" par Alexandre Forget.  Sous des dehors assez naïfs, on s'aperçoit assez vite que c'est à une vraie boucherie à laquelle on assiste ! Original…

A l'arrière du hangar, petites choses sur les murs, comme des brouillons.
A partir de là, nous allons repartir vers le bord de mer et la plage de la Hoguette, avant de retraverser toute la ville vers le sud-ouest et le quartier de Saint-Servan, avant d'aller (encore ?!) nous poser devant une bière sur la plage des Bas Sablons.
Un peu naze mais ravi de ces deux jours à arpenter une ville qu'à ma grande honte je ne connaissais pas.
Et bien je vous la recommande, sous le soleil, hors saison et hors route du Rhum évidemment !

Street art et graffiti à Saint-Malo (1) : Le cimetière de bateaux de la Passagère à Quelmer
Street art et graffiti à Saint-Malo (2) : la ville
Street art et graffiti à Saint-Malo (3) : intra muros
Street art et graffiti à Saint-Malo (4) : extra muros