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"A l'eau, riant, la jolie"
Cette année, je passe mes vacances chez moi !

Amie festivalière, ami festivalier !
Au cinquième jour du festival, tu commences à te lasser de faire la tour des pavillons, en tournant en rond toute la journée à la recherche du groupe qui te fera vibrer. As-tu pensé à t'éloigner quelque peu pour chasser à la fois les toxines et ces acouphènes qui finissent par t'embrouiller le cerveau ? Oh, pas très loin, rassure-toi !
Mettons, tu as oublié tes clopes dans ta bagnole, et elle est stationnée bien sûr sur le parking de l'hôpital, puisque cette année encore – et pour la dernière fois, c'est promis-juré (?) -, il est possible de s'y garer gratuitement.

En passant, essaie de ne pas trop faire de bruit : Chef est là-haut, et les Lanestériens lui gâchent déjà la nuit en rentrant…
Continue ton chemin le long du Scorff – c'est la rivière ! - : l'arsenal te fait face. Ne prends pas de photos : secret défense !… Tu passes sous le pont de chemin de fer, et arrives au Pont des Indes (ou pont urbain, va savoir : les papes se succèdent si vite !). Tu es parvenu(e) au point de départ de "la petite boucle des rives".

Une drôle de maison aux couleurs audacieuses sur ta gauche ne suffit pas à te retenir.

Car au fond, de l'autre côté, quelque chose t'intrigue, comme des petits points noirs dans l'eau. (Pour peu que la marée soit basse, ce qui est tout de même mieux pour apprécier.) C'est l'ancien parc à bois Saint Isidore.

Vas-y faire un tour, car c'est un lieu un peu hors du temps. Et quand je vois l'état dans lequel il se trouve (par rapport au temps de ma jeunesse…), je me dis qu'il n'en restera bientôt plus rien, et c'est bien dommage : c'est l'un des attraits principaux – sinon le seul – de la ville de Lanester (avec peut-être le Centre Leclerc, mais il faut être Lanestérien pour comprendre…).

Après avoir médité un moment devant ce spectacle assez fascinant (je trouve), il est temps de te remettre en chemin. (Tu peux même courir si tu veux, Chicken le fait tous les deux jours !)
Tu remontes en direction du pont Saint Christophe – oui, le Breton est assez catho ! C'est le patron des voyageurs, et c'est l'ancienne route nationale…
Traverse le pont par le côté gauche, et après avoir observé la panorama, prends la rue de Verdun à gauche. Ne vas pas jusqu'à "mon" arrêt de bus, mais tourne à gauche dans la petite rue qui monte vers la chapelle Saint Christophe. (Oui, je sais…)

Prends le temps d'en faire le tour et observe le panorama de la terrasse derrière (si les arbres ne te cachent pas trop la vue, sinon, reviens en janvier !), et de t'arrêter devant cette petite maison aux hortensias exubérants. (Ouais ben ça, c'est maintenant, hein !)

Redescends sur les bords du Scorff par l'escalier entre cette maison et la chapelle. Avant de boucler ton tour, observe cette maison atypique de Lorient sur la gauche, entre l'escalier et le pont Saint Christophe. Moi, elle m'a toujours plu, même si elle est mal exposée donc peu ensoleillée dans la journée.

Traverse la route pour rejoindre la rive du Scorff, et avance vers la droite. Comme tu avances, regarde quand même vers la droite, par-delà le rideau de pins : quelques maisons colorées des années trente manquent elles aussi un peu de lumière, mais sont fort agréables à l'œil.

Si tu es à l'heure de la marée haute, pas de bol : à marée basse, le soleil joue avec la vasière, et tout cela est très joli ! (Mais d'où ça me peut bien me venir, ces commentaires à la noix ?...)

De l'autre côté de la rue, tu passes maintenant devant la maison de mes rêves…

Bravo, tu y es presque ! Déjà l'hôpital est quasiment en vue. Pourtant, un petit crochet s'impose par la place de la Poterie. Ben si, là, tu n'as qu'à traverser et à passer entre ces drôles de maisons tout en pierres ! Arrivé(e) sur la place, cernée de maisons quasi identiques, tu t'aperçois que tu es parvenu(e) au Paradis ! Enfin, une sorte de petit paradis, où les habitants ont l'air d'avoir instauré une espèce de concours : à qui aura les plus beaux hortensias, ou lauriers roses (qui est ma plante préférée depuis mes voyages en Europe du sud !).

"La Ville en Bois. Son nom viendrait d'une multitude de cabanes en bois que les charpentiers des chantiers navals édifièrent pour se loger. À l'emplacement de cette place de la Poterie, elle-même née des ruines des abattoirs bombardés en 1943, le premier lotissement de Lorient est reconstruit, avec ses 37 maisons en pierre de taille. Cette place est un beau site, le square et son jardin ont été rénovés en 2013."

Mais l'heure tourne, et les animations vont bientôt reprendre place Polig Monjarret, après la torpeur de l'après midi. Observe ces étranges boîtes vertes suspendues dans les pins : il ne s'agit ni de nichoirs, ni de récolter la résine. Plus prosaïquement de lutter contre l'invasion de chenilles processionnaires. (Tu m'étonnes, dans une région où pardons et processions curaillonnes s'offrent un regain de popularité…)

"L'Éco-Piège est un nouveau procédé dans la lutte et le traitement contre la chenille processionnaire du pin. Il  permet de capturer et de stopper les chenilles processionnaires du pin au moment où elles descendent le long du tronc en procession pour aller s'enterrer en terre."

Un dernier coup d'œil au Pont des Indes – sauf si, comme je te l'ai déjà recommandé, tu vas voir l'expo de Catherine Raoulas à l'Hôtel de Ville de Lanester… -, et tu vas enfin pouvoir t'arrêter à ta bagnole sur le parking de l'hosto. Tout enivré(e) du bon air lorientais – ils n'ont pas déchargé de tourteaux de soja ces temps-ci, et les épandages de lisier vont attendre un peu -, tu avais en effet oublié de prendre tes clopes !

Allez, ce soir, tu te coucheras moins bête !

P.S. : il m'a fallu deux clopes pour trouver ! C'est une phrase sortie de "Perlette goutte d'eau", que je lis chaque année dans ma classe ! Déformation professionnelle ou gâtisme précoce ?...

"A Lorient la jolie" (1) : intro
"A Lorient la jolie" (2) : le centre
"A Lorient la jolie" (3) : La ville aux cinq ports
"A Lorient la jolie" (4) : La Ville en Bois
"A Lorient la jolie" (5) : Nouvelle Ville et Merville
"A Lorient la jolie" (6) : Le Rouho
"A Lorient la jolie" (7) : Kerentrech - Le Manio
"A Lorient la jolie" (8) : noms de maisons

Pour préparer ce séjour brestois (relire l'intro ici)… je n'ai rien fait à part penser à emporter le bouquin "Street Art en Bretagne" et son plan pas si précis. Mais pendant que je bidouillais les photos du Portugal, elle a cherché de son côté des infos complémentaires, et nous savons déjà que nous ne ferons pas tout, ce qui nous laissera l'occasion de revenir un de ces jours !
Nous ne savons pas encore exactement tout ce que nous pourrons faire, et finalement cette première journée se limitera - quasiment - à la partie nord-est de la ville, autour de l'axe de cette interminable rue Jean Jaurès.

Installés à l'hôtel vers 12h30, nous partons prendre le tramway qui nous mène en 15 minutes Place de Strasbourg (en haut à droite du plan) vers le quartier Saint Marc. Et plutôt que de prendre la rue Jean Jaurès qui mène au centre, nous prenons la rue Sébastopol. D'après le bouquin, nous allons assez rapidement tomber - à plusieurs sens du mot - sur du "lourd".

Le "Bateau Phare" réalisé à l'angle des rues Sébastopol et Marignan en mai 2019 par Wen2, artiste brestois dont j'ai déjà eu l'occasion de dire tout le bien que je pense de son travail. J'avais vu cette fresque dans le bouquin mais en vrai, elle est vraiment impressionnante par sa taille et son "réalisme" si j'ose dire : les phares, les cabanes et les bateaux flottent dans l'espace du mur. C'est à mon goût une des plus belles de celles que nous verrons à Brest.

Après un moment passé à l'admirer, nous continuons à tourner dans les rues du quartier, un peu en vain, il faut le reconnaître. Nous descendons jusqu'à rue Choquet de Lindu : sur un mur du patronage laïque municipal de Sanquer, chouette portrait par Liliwenn.

Sur l'autre côté, autre portrait en piteux état qui me semble d'inspiration néoréaliste… et les premières poules de Jean-Yves Le Fourn. (Nous en verrons quantités d'autres !)

Dans le genre "bestiole", un dormeur rajouté sur la déco d'un cabinet vétérinaire : pas eu le courage d'aller demander s'ils prennent ce genre de patients.

Nous remontons jusqu'à la place Kéruscun décorée de choses plus ou moins réussies et plus ou moins sur le thème des chemins de fer.

Le clou est bien évidemment la fresque de Wen2 et Pakone qui retrace un moment de l’histoire de la ville avec la construction de 1861 à 1865 de la ligne de chemin de fer qui permettrait ainsi de relier Paris à Brest en traversant le quartier de Kéruscun. Tous les deux font partie du Crew TSF, et du second nous avions déjà admiré deux arbres, l'un à Saint-Brieuc et l'autre à Quimper (sans connaître alors l'auteur).

Un peu frustrés d'avoir tourné en rond, nous renonçons à retourner vers les fresques 13 et 14 et décidons de repiquer au nord vers le parking de Kerfautras que nous recommande le bouquin.

Première fresque assez récente signée C29 alias Cartel 29, un collectif de graffeurs dont fait également partie Wen2.

Tout autour du parking, un mur recouvert de graffitis et fresques plutôt mal en point…

… et notamment ces deux de Baka et Faki, qui ne sont plus qu'un pâle souvenir des photos du bouquin pourtant récemment mis à jour !

Du parking, nous avançons vers le quartier Saint Martin vers l'atelier de Jean-Yves Le Fourn et le petit garçon que Jef Aérosol a laissé à l'angle de la rue Navarin et de la rue Bruat il y a apparemment un bail.

Dès la rue Berthelot, quelques indices nous laissent penser que nous approchons du but. C'est un véritable poulailler, dans le coin !

Enfin nous voilà devant : déception, le petit bonhomme de Jef Aérosol a dû être victime du temps, et Jean-Yves Le Fourn l'a remplacé par un autre accompagné d'une petite fille, et qui nourrit ses poules. Bah, c'est assez réussi (et même "dans le style de").

Nous sommes juste à côté de l'atelier du gallinacéphile, assez facile à trouver il faut l'avouer. Et évidemment, ma timidité m'empêchera d'aller toquer à la porte.

Au retour, c'est elle qui trouvera un chouette article de Jean-Yves Cordier sur le bonhomme.

Nous suivons les poules jusqu'à la place Guérin, où se trouve également un vestige des prémices de l'art urbain…

Rue Bugeaud, à l'angle de la place Guérin, un gars déguisé en chat (?) nous fixe de son pignon. Méconnaissable, il s'agit du chanteur Miossec peint par Jef Aérosol. Quel dommage d'avoir vandalisé cette œuvre ! Est-ce le "travail" de l'association de la place qui semble assez active ? Ou plutôt de graffeurs moins doués et jaloux…

Peu importe l’endroit où l’on se place, le regard intense du chanteur compositeur Christophe Miossec nous fixe. Jef Aérosol, l’un des précurseurs du street-art français, a choisi de réaliser ce portrait car il voulait une image qui ait un rapport avec Brest, et « parce qu’il a quand même une sacrée tronche, un regard ». (Texte Michel Lemoine )

En face sur le mur de l'école, fresque de bric et de broc réalisée par les habitants du quartier. C'est un peu foutraque et hétérogène (-clite ?) mais l'art de rue devrait effectivement appartenir aux gens.. de la rue !

Suivant les conseils du bouquin, nous nous dirigeons vers la rue Mathieu Donnart et les arbres de Pakone. Nous croisons au passage ce volatile (qui ne vole pas) également repéré par Jean-Yves Le Fourn. N'ayant (toujours) pas de portable, je ne sais si ce QR code en dit plus. En tout cas, je fais chou blanc sur Internet.

A l'angle des rues Doumer et Donnart, superbe lézard (Varan ?) en mosaïque (et en relief) : du street art comme j'aime. Et même s'il s'agit d'une auto-promotion pour un artisan installé là, je trouve que ça jette et que ça vaut toutes les enseignes !

A l'angle des rues Mathieu Donnart et Pierre Riquet, un "Arbre enchanté" par Wen2. Bon, je préfère ses phares…

«Crimes of minds» est un projet artistique qui s’est étalé d’avril 2011 à juin 2012. A travers ce projet, Liliwenn souhaitait faire découvrir l’art urbain au plus grand nombre en en faisant profiter sa ville natale, la ville «du bout du monde», Brest…./… En septembre 2011, c’est l’épisode 6 – il est consacré à Wen2 et Antoine Stevens.

J'avoue que je rage un peu de voir cette bagnole garée rue Mathieu Donnart devant le "Sakura en fleurs" (cerisier japonais aux fleurs roses) de Pakone (mais sans doute aussi devant chez son propriétaire). Et comme je ne suis ni photographe ni patient, je ne reviendrai pas les jours suivants pour pouvoir l'apprécier sans, comme Jean-Yves Cordier. Pour me consoler, je me dis que la voiture aurait pu être bleue ou rouge…

En revenant vers le centre, je tombe sur ces deux beaux pochoirs qui ont dû fêter à leur manière l'abandon du masque. Ils sont signés r1, mais ce que je trouve à ce nom ne ressemble pas du tout…

Près de l'église Saint Martin, sur la façade du légendaire bar  "le Comix", je reconnais le fameux Spirit de Will Eisner. Nous nous dirigeons ensuite vers la rue de Siam et Recouvrance… mais ce sera pour dimanche prochain !

Tôt n'erre : de Brest, le retour…
Tôt n'erre : de Brest… à Brest (1)
Tôt n'erre : de Brest… à Brest (2)
Tôt n'erre : de Brest… à Morlaix (1)
Tôt n'erre : de Brest… à Morlaix (2)
Tôt n'erre : de Brest…  conclusion (provisoire !)