street art & graffiti

Le cimetière de bateaux de la Passagère à Quelmer

Le mardi 14 février, nous décidons d'aller passer deux jours à Saint-Malo. La météo prévue est idéale, et puis partir en début de vacances, c'est le meilleur moyen pour moi de décrocher du boulot.
Bien sûr, c'est elle qui a repéré ce petit joyau à visiter. Je propose de nous y arrêter sur la route et vers 12h30, nous sommes sur place.

Ce cimetière de bateaux me rappelle aussitôt celui de Rostellec au nord de Camaret et qui m'avait fait si forte impression en 2018. A la différence près qu'ici, les bateaux sont "gribouillés". (Ce qui est peut-être aussi le cas aujourd'hui à Rostellec !)

La lumière n'est pas idéale : à cette heure, le soleil est au plus haut au-dessus de la Rance et les bateaux sont donc souvent à contre-jour. C'est une lumière "dure", et je me mets à tourner pour trouver des angles plus favorables.

Au bout d'une bonne demi-heure, j'abandonne un peu à regret.
Ce n'est qu'au retour que je découvrirai le résultat un peu attendu : je n'ai pas les compétences pour gérer de tes écarts de luminosité. J'aurais peut-être dû m'attarder davantage sur des détails éclairés de façon homogène. La lumière donne des teintes criardes peu en accord avec l'émotion que j'ai ressentie.

Je tente des conversions en noir et blanc, plus convaincantes je trouve, mais là aussi, mes limites en "bidouillage" se font assez vite sentir.

Il me semble qu'un ciel couvert aurait été plus propice, mais je ne vais sûrement pas regretter d'avoir profité de deux magnifiques journées ensoleillées : ça faisait un moment que ça me manquait.

Mais l'autre intérêt du lieu, c'est donc les "gribouillis".
Si beaucoup n'offrent que peu d'intérêt, il en est aussi d'assez remarquables, et j'y ai retrouvé quelques noms connus (de moi).

"Cartel 29", c'est le nom d'un collectif dont nous avons croisé une réalisation à Nantes en octobre 2022.

Mais le clou du lieu, c'est la fresque d'Héol (croisé à Rennes et Morlaix), témoignage du passé esclavagiste de Saint-Malo. Il n'y avait sans doute pas meilleur endroit pour la réaliser. Tout en réaffirmant le côté engagé originel du street art.

Dans la carcasse d'un autre, je remarque une boîte à musique de The Atomik Nation. J'en ai déjà vu une à la Butte aux Cailles en 2020 et une autre dans le même quartier en décembre dernier. La corrosion a malheureusement ici aussi fait son travail et je n'entendrai donc pas le morceau proposé.

Sur un autre, un Neptune dont je n'ai pas trouvé l'auteur mais dont la place ici se justifie également tout à fait.

J'avais déjà vu quelques fleurs d'Etiou à Redon et Nantes en octobre. Nous en verrons d'autres dans l'intra-muros de Saint-Malo.
Ce n'est pas désagréable à regarder mais moins adapté au lieu.

Cette Agathon est sans doute du secteur car elle a semé ses hippocampes un peu partout dans Saint-Malo. Celui-ci est le plus beau car elle a pris le temps de le mettre en couleurs.

J'ai enfin été très séduit par les pochoirs qu'Ozana a posé sur trois bateaux différents. De lui, je n'ai rien vu dans la ville.

Très bon moment passé ici, donc. Pour poursuivre un peu, je place ci-dessous un lien vers une vidéo de Jordan Steckar. Où l'on voit que les street artistes reviennent régulièrement pour de nouvelles créations dans ce lieu vivant, donc, malgré sa dénomination de "cimetière".
Allez, il est temps d'aller s'installer à l'hôtel puis de partir à la découverte de Saint-Malo : en soixante ans, je n'y étais jamais venu !

Street art et graffiti à Saint-Malo (1) : Le cimetière de bateaux de la Passagère à Quelmer
Street art et graffiti à Saint-Malo (2) : la ville
Street art et graffiti à Saint-Malo (3) : intra muros
Street art et graffiti à Saint-Malo (4) : extra muros

des portraits réalistes

Ils n'ont peut-être pas toujours de message à délivrer mais tous ces portraits me plaisent beaucoup. Qu'ils soient peints directement sur les murs ou préparés en atelier pour être collés, ils embellissent les rues de manière très esthétique, et je ne leur trouverais sans doute pas la même saveur accrochés dans un musée.

Sans aucun ordre chronologique, je commencerai par ceux de Sébastien Bouchard qui m'ont déjà conquis à Lorient et Nantes.
Celui-ci répond à un autre beau visage par Jinks Kunst dont j'avais vu une autre facette à Trentemoult (des chats).

Les portraits "tatoués" de Aydar sont également une superbe découverte. Et il est possible que leur placement en hauteur les épargne plus longtemps des jaloux et/ou des ronchons.

Les visages de Clément Herrmann sont directement peints sur les murs et empreints de mélancolie.

L'empreinte Jo V ne cache pas son admiration pour Miss.Tic, avec un petit cœur pour marque de fabrique.

Valé Stencil mélange pochoir et peinture directe, et j'ai ressenti de la gravité et un engagement dans ce que j'ai vu de lui.

Une dénonciation de la détérioration de la qualité de l'air ? Il en a peint apparemment de multiple exemplaires.

Et je termine cet épisode par Nô, très productif dans le secteur. Lui aussi peint ses portraits directement sur le mur, avec toujours des émotions assez fortes, passant par toute une palette des sentiments, de la joie à la gravité, dans des couleurs et des formats très variés, avec également une forme d'universalité au travers de la diversité des ethnies et des âges représentés.

Au prochain épisode, encore des portraits.

Street art et Graffiti à Paris (1) : intro
Street art et Graffiti à Paris (2) : Boulevard Auriol
Street art et Graffiti à Paris (3) : de la Place d'Italie au Panthéon
Street art et Graffiti à Paris (4) : le tunnel des Tuileries
Street art et Graffiti à Paris (5) : la Butte aux Cailles (1)
Street art et Graffiti à Paris (6) : la Butte aux Cailles (2)
Street art et Graffiti à Paris (7) : la Butte aux Cailles (3)
Street art et Graffiti à Paris (8) : la Butte aux Cailles (4)
Street art et Graffiti à Paris (9) : la Butte aux Cailles (5)
Street art et Graffiti à Paris (10) : la Butte aux Cailles (6)
Street art et Graffiti à Paris (11) : la Butte aux Cailles (7)
Street art et Graffiti à Paris (12) : la Butte aux Cailles (8)